Les 5 grands défis technologiques qui attendent la Chine en 2022

La Chine était triomphante il y a six mois ; la voici toujours prospère, mais bien plus incertaine sur ce que lui réserve l’avenir. Résumé des grands défis économiques qui attendent l’Empire du Milieu dans l’année à venir.

Il y a six mois à peine, alors que le monde semblait laisser derrière lui le plus gros de la crise du coronavirus, la Chine, elle, fêtait en grandes pompes le centenaire de son parti unique et rêvait de la place de première économie mondiale dans les 30 ans à venir. Un chemin qui ne manquait pas d’embûches possibles. Mais alors que 2022 pointe à l’horizon, l’évolution de l’économie mondiale a dressé de nouveaux obstacles sur la route de l’Empire du Milieu, et ceux-ci devront être surmontés à bien plus brève échéance si le pays veut maintenir sa croissance.

1. La répression des Big Tech .

Depuis l’été dernier, la Chine sert de plus en plus la vis à ses grandes firmes technologiques. L’industrie du jeu vidéo a été muselée, accusée de trop occuper une jeunesse aisément accro aux distractions sur mobiles et, plus récemment, le géant de l’e-commerce Alibaba et la firme de livraison de nourriture Meituan ont subi des amendes pour abus de monopole. Dans ce contexte, difficile de prédire le prochain coup de Pékin dans le bras de fer fort déséquilibré que le pouvoir central impose occasionnellement à l’un ou l’autre secteur de son économie. Si ces rappels à l’ordre ne provoquent pas de crise massive, ils donnent toutefois un coup d’arrêt brutal à la croissance des entreprises concernées et perturbent les marchés.

2. La crise des semi-conducteurs

La pénurie de puces électroniques ne se résorbe pas, et de nombreuses grandes firmes envisagent de bâtir leurs propres usines pour ne plus dépendre de l’offre de quelques constructeurs. Pour cela, ils peuvent compter sur l’aide des États, et la Chine ne fait pas exception. Mais dans ce domaine, le pays accuse un certain retard technologique: les grandes entreprises du pays travaillent sur des microprocesseurs typiquement chinois, mais ceux-ci ne peuvent être terminés qu’avec des technologies étrangères. En outre, les engins d’usinages spécifiques restent toujours le monopole de firmes étrangères, européennes en particulier. Pour un pays qui vise l’autosuffisance, c’est un danger non négligeable.

3. L’espace

Le timing est bon : la Station Spatiale Internationale arrive en fin de vie, et les Russes et Occidentaux semblent vouloir faire chambre à part pour le futur de l’exploration spatiale, ce qui divise forcément les moyens à disposition de chacun. Les Chinois sont, eux, en train d’assembler les modules de leur première véritable station permanente, Zhōngguó kōngjiānzhàn, appelée CSS par les Occidentaux. Celle-ci se composera à terme de trois modules qui réuniront une soixantaine de tonnes à une orbite comprise entre 300 et 400 km d’altitude. Le module central Tianhe a été mis sur orbite le 29 avril dernier par une fusée Longue Marche 5B, et il devrait rester opérationnel pendant 10 ans. Les deux modules suivants, Mentian et Wengtian, devraient décoller courant 2022. La Chine vise aussi un premier équipage humain sur Mars pour 2033, mais pour la course à la planète rouge, elle est loin d’être la seule candidate.

4. Les véhicules électriques

Les entreprises chinoises ont pris la tête de la production de voitures électriques, loin devant l’Europe et les USA, mais le secteur est considéré comme trop foisonnant par le gouvernement chinois. En fait, le nombre d’acteurs est si important que le gouvernement chinois prend des mesures pour empêcher la fragmentation du marché, et le pays est réputé pour serrer de temps en temps la vis à un secteur de son économie. En outre se pose la question des matières premières, dont les pénuries se multiplient cette année. Le développement mondial de l »industrie des voitures électriques met une forte pression sur l’industrie du lithium, véritable nouvel or blanc, et les projets de nouvelles mines se multiplient. La Chine devra donc tirer son épingle du jeu de cette course aux ressources ; elle produit bien du lithium, mais l’Union européenne cherche plutôt à se fournir en Australie, ce qui représenterait un gros manque à gagner.

5. Le ralentissement de la croissance

Un certain nombre de facteurs, notamment les pénuries d’électricité, et les efforts visant à freiner l’expansion du secteur immobilier frappé d’endettement, sont venus s’ajouter à d’autres défis économiques, tels que le plafond des dépenses de consommation. De plus l’inflation fait rage en Chine, et la population, inquiète commence à stocker des biens de première nécessité dans les grandes villes, parfois sous l’impulsion des autorités locales. Il n’est pas exclu que cette suite de casse-vitesses qui se succèdent rapidement finisse par freiner la Chine dans sa course à l’hégémonie économique.

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