‘L’économie mondiale va souffrir pendant des années’, prévient l’OCDE

Le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurría, affirme que le monde mettra des années à se remettre de la pandémie de coronavirus.

Selon le secrétaire général de l’OCDE, le choc économique que nous traversons actuellement est déjà plus important que la crise financière de 2008. Les marchés boursiers du monde entier traversent une période de fortes turbulences, tandis que les secteurs liés au tourisme et au voyage sont à l’agonie. De nombreuses entreprises d’autres domaines ont également dû déposer le bilan, que ce soit à cause de l’impact économique, des mesures de social distancing difficiles à respecter ou d’un approvisionnement déficient en matières premières.

C’est donc un ‘vœu pieux’ de croire que les pays se redresseront rapidement, a déclaré Angel Gurría à la BBC. Il a également annoncé qu’un récent avertissement selon lequel une grave épidémie pourrait réduire de moitié la croissance mondiale à 1,5 % semblait déjà ‘trop optimiste’, ajoutant que les pays seraient confrontés aux retombées économiques ‘pour les années à venir’.

Récession

Toujours selon ses prévisions aux accents d’apocalypse économique, Angel Gurría prévient qu’un nombre important des plus grandes économies du monde tomberont en récession dans les mois à venir, c’est-à-dire qu’elles enregistreront au moins deux trimestres consécutifs de déclin économique.

Et si cette prophétie ne se réalise pas, les nouvelles ne seront pas pour autant réjouissantes. ‘Même s’il n’y a pas de récession mondiale, la plupart des économies du monde, y compris les plus grandes, ne connaîtront pas de croissance ou connaîtront une croissance négative, ce qui signifie que non seulement la croissance sera faible cette année, mais qu’il faudra plus de temps pour qu’elle reprenne à l’avenir’, précise le secrétaire général de l’OCDE.

Incertitude

Les gouvernements et banques centrales du monde entier ont pourtant pris des mesures sans précédent pour soutenir les travailleurs et les entreprises pendant l’épidémie. Mais ces efforts ne seraient pas suffisants pour enrayer un choc économique plus important que lors des attaques terroristes du 11 septembre ou de la crise financière de 2008.

‘La raison en est que nous ne savons pas combien d’argent il faudra pour régler le problème du chômage, car nous ne savons pas combien de personnes vont se retrouver au chômage. Nous ne savons pas non plus ce qu’il faudra faire pour soutenir les centaines de milliers de petites et moyennes entreprises qui souffrent déjà’, explique Angel Gurría.

Pour faire face à la pandémie, l’OCDE préconise un plan en quatre volets: des tests de dépistage gratuits, un meilleur équipement pour les médecins et le personnel hospitalier, des transferts de fonds aux travailleurs et des exonérations fiscales pour les entreprises. Un niveau d’ambition qu’Angel Gurría compare au plan Marshall, celui qui a contribué à financer la reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale.

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