Le Royaume-Uni s’enfonce dans la crise : l’inflation pourrait atteindre 18% début 2023

Au Royaume-Uni, la crise politique n’est rien comparée à la crise économique. Pour un économiste de la Citi Bank, l’inflation britannique pourrait même grimper à 18,6% au début de l’année prochaine, soit 9 fois l’objectif de la banque d’Angleterre (BoE).

Si toute l’Europe souffre de l’inflation, le Royaume-Uni est certainement en première ligne. L’inflation y est de 10,1% contre 8,9% dans la zone euro. Sur le continent, l’inflation pourrait même avoir connu un pic, ce qui n’est pas du tout le cas au Royaume-Uni, où la Banque centrale envisage le pire avec une inflation de 13,3% en octobre.

La plupart des prévisions s’attendent à ce que l’inflation se calme un peu partout à partir de 2023 pour revenir à l’objectif de 2% d’ici 2024. Ce n’est plus le cas non plus au Royaume-Uni, et l’économiste de la banque américaine Citi, Benjamin Nabarro, est de cet avis. Pour lui, l’inflation pourrait dépasser les 18% en 2023, du jamais vu depuis 1976.

Changement de cap politique ?

Le Royaume-Uni est en crise. La presse britannique s’inquiète d’une grève générale contre l’inflation, alors que plus personne ne tient vraiment le gouvernail de l’exécutif. « Porté disparu », Boris Johnson semble avoir quitté le bateau avant l’heure alors que son pays sombre dans la récession.

Sa successeuse présumée, Liz Truss, est accusée d’être « en décalage avec la réalité du coût de la vie ». Pourtant, elle aura fort à faire pour juguler l’inflation et empêcher une récession encore plus profonde.

« La question est maintenant de savoir ce que la politique peut faire pour compenser l’impact sur l’inflation et l’économie réelle », a déclaré Benjamin Nabarro dans une note aux clients, cité par Reuters.

« Si des signes d’une inflation plus ancrée apparaissent, nous pensons qu’un taux directeur de 6-7% sera nécessaire pour maîtriser la dynamique de l’inflation », a-t-il ajouté. Alors qu’il s’établit aujourd’hui à 1,75%.

Une hausse des taux de combien ?

La BoE a levé ses taux plus tôt que les autres grandes banques centrales, mais elle l’a fait très progressivement, pour atteindre finalement une augmentation de 50 points de base plus tôt ce mois-ci, à l’instar de la BCE en juillet.

La Fed agit, elle, de manière beaucoup plus agressive, mais elle a davantage de marge de manœuvre que l’Europe, étant moins touchée par la crise énergétique et disposant d’un marché du travail en surchauffe.

Alors que de premiers indices sur les prochaines intentions de la BCE devraient nous être livrés cette semaine, les yeux se tournent aussi vers la BoE qui doit faire sa prochaine annonce de politique monétaire le 15 septembre prochain.

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