Bien que le nouveau plan de relance ait été validé aux États-Unis, Joe Biden sera confronté à une crise économique sans précédent, alimentée par des vents contraires.
À quelques semaines de son investiture, Joe Biden est confronté à une crise économique sans précédent, qui lui est pourtant étrangement familière. Comme le rapporte le New York Times, cette période rappelle fortement la récession économique, lorsque Joe Biden avait pris ses fonctions en temps que vice-président à la Maison-Blanche.
Aujourd’hui, des millions d’Américains sont sans emploi et les petites entreprises luttent pour survivre.
Le plan d’aide adopté par le Congrès le mois dernier offre une certaine marge de manœuvre à l’administration de Biden. Mais comme le président élu l’a indiqué lui-même, il s’agit d’une aide pour traverser l’hiver, mais cela ne sera pas suffisant pour relancer l’économie américaine.
Une économie plus stable
Pas moins de 19 millions d’Américains perçoivent une allocation d’aide à l’heure actuelle. Beaucoup de chefs d’entreprise se demandent s’ils pourront survivre à l’année qui vient de commencer. La crise du coronavirus a creusé les inégalités, les travailleurs les plus modestes étant les plus touchés.
Il semblerait en effet que la relance économique puisse être retardée par une pénurie de vaccins ainsi que la nouvelle variante du Coronavirus. Pourtant, malgré la crise, l’économie américaine est plus stable à bien des égards qu’elle ne l’était en 2009.
Comme l’indique le New York Times, Joe Biden s’apprête à prendre ses fonctions alors que l’économie est sur une trajectoire ascendante. Les analystes prédisent que l’année 2021 se terminera mieux qu’elle n’a commencé.
Ils affirment que si cette récession liée à la pandémie a été plus importante en termes de pertes d’emplois et de faillites, il s’agit de dommages collatéraux de l’épidémie et non d’une fissure dans le système économique américain, comme il y a 12 ans.
Une aide supplémentaire?
Mais si l’administration de Joe Biden revendique une marge de manœuvre économique plus grande, il est probable qu’elle en ait beaucoup moins sur le plan politique, à l’inverse de Barack Obama durant les deux premières années de sa présidence.
Si les démocrates reprennent le contrôle du Sénat en remportant les deux sièges au second tour des élections en Géorgie mardi, le chemin de Joe Biden sera tout tracé. Dans le cas contraire, le nouveau président devra faire face à un Sénat républicain.
Dans ce cas de figure, l’administration de Joe Biden aura du mal à persuader les législateurs d’approuver une aide supplémentaire lorsque le plan de relance actuel touchera à sa fin.
‘Ne pas prolonger l’aide fédérale causerait des difficultés importantes et des souffrances inutiles, mais pourrait aussi gravement endommager l’économie’, a déclaré Joseph Stiglitz, un économiste lauréat du prix Nobel au New York Times.
‘Même si l’activité économique sera très probablement en hausse, elle restera affaiblie. Les moratoires sur les expulsions et les gels des prêts hypothécaires ont jusqu’ici empêché des familles de perdre leur logement, mais leur dette immobilière est une véritable bombe à retardement. Il y aura beaucoup de dégâts à long terme’, poursuit-il.
Michael R. Strain, économiste de l’American Enterprise Institute, affirme lui que l’économie s’est réparée plus rapidement que prévu. Il craint par contre que certaines propositions d’aides, en particulier celles qui soutiennent des industries spécifiques, maintiennent en vie certaines entreprises à l’agonie et ‘ralentissent le processus d’adaptation de l’ économie post-Covid’.‘Plus vite ce processus d’ajustement se déroule, plus vite l’économie se rétablira’, a-t-il ajouté.