L’Arabie saoudite et la Russie signent un accord de coopération militaire

L’Arabie saoudite et la Russie ont signé un nouvel accord de coopération militaire. L’accord, qui a été conclu lors du Forum militaire et technique international, suggère un rapprochement entre les deux pays producteurs de pétrole. Les observateurs soulignent également un possible changement d’attitude de l’Arabie saoudite à l’égard des États-Unis, son allié traditionnel et, historiquement, son principal fournisseur d’armes.

Selon Khalid bin Salman, vice-ministre saoudien de la Défense, cet accord s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les deux pays pour apporter davantage de stabilité et de sécurité dans la région. M. Khalid a également déclaré que les deux parties souhaitaient être en mesure de répondre à un certain nombre de défis communs.

Infidélité envers les USA

Lors de l’annonce de l’accord, M. Khalid a souligné la qualité des nouveaux systèmes d’armes russes, qui, selon lui, ont prouvé leur efficacité en Syrie. Le dictateur syrien Bachar Al-Assad avait pu compter sur un soutien militaire russe considérable lors de la répression sanglante du soulèvement contre son régime.

Aucun détail concret sur le contenu de l’accord n’a été fourni. Toutefois, les observateurs estiment que celui-ci marque un changement considérable dans la politique de défense de l’Arabie saoudite. « Après tout, au cours des 50 dernières années, l’Arabie saoudite a acheté la quasi-totalité de ses armes aux États-Unis et à d’autres nations occidentales, comme la France et le Royaume-Uni », font-ils valoir.

Selon les experts, le fait que l’Arabie saoudite s’écarte désormais de cette tradition est le signe que les relations avec les États-Unis sont devenues moins cordiales. Il se pourrait que l’Arabie saoudite commence à douter de la fiabilité des États-Unis en tant qu’allié militaire pour l’avenir.

Selon les analystes, il existe un certain nombre de raisons concrètes à cela. « L’Arabie saoudite est de plus en plus critiquée pour les violations des droits de l’homme qui se produisent dans le pays », notent-ils. « Le président américain Joe Biden a également mis la pression sur son allié arabe sur cette question ».

« L’Arabie saoudite est également à la tête d’une coalition internationale d’États qui combattent les rebelles houthis au Yémen. Joe Biden a déjà annoncé en février le retrait du soutien américain à la coalition. Cependant, les sanctions contre les Houthis restent en place. »

Anti-aérien

Les analystes soulignent également que plusieurs nations de la région – le Qatar, les Émirats arabes unis et un certain nombre d’autres États du Golfe – ont soutenu les États-Unis lors de l’évacuation de la capitale afghane, Kaboul. L’Arabie saoudite a brillé par son absence.

« Comme dans pratiquement toutes ses entreprises, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, le dirigeant de facto du pays, a encore été pris dans un comportement impulsif et potentiellement risqué dans cette affaire », a déclaré le chroniqueur du Washington Post David Ignatius. « Après tout, l’Arabie saoudite reste fortement dépendante des armes et du soutien des États-Unis. »

L’Arabie saoudite est le plus grand importateur d’armes au monde. Riyad aurait notamment manifesté un intérêt pour les systèmes anti-aériens russes. Ces armes pourraient l’aider à défendre son espace aérien contre d’éventuelles attaques hostiles. L’Inde et la Turquie sont également des clients des systèmes de défense aérienne russes.

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