Considérés comme l’avenir des moyens de transport pour les particuliers, les véhicules électriques accusent un sérieux problème de qualité. Le leader du marché, Tesla, fait d’ailleurs moins bien que les constructeurs de voitures thermiques neuves.
Le secteur automobile souffre depuis de nombreux mois d’une pénurie de puces, ainsi que des problèmes au sein de la chaine d’approvisionnement. Une situation qui a évidemment un impact sur les délais de livraison qui ne cessent de croitre pour certains modèles, mais cela joue également sur la qualité des véhicules.
Selon l’enquête de JD Power, un organisme de conseils pro-consommateurs, la qualité des véhicules neufs a diminué de 11% d’une année à l’autre. Il s’agit de la baisse la plus forte jamais enregistrée pour le secteur.
Les constructeurs de véhicules électriques, les mauvais élèves
La société JD Power a interrogé un total de 84.165 de propriétaires et locataires vérifiés de véhicules à usage personnel entre février et mai 2022 sur base de 233 questions répertoriées en 9 catégories (infodivertissement, fonctions, commandes et affichages, extérieur, aide à la conduite, intérieur, groupe motopropulseur, des places, expérience de conduite et pollution). Trente-cinq marques de voitures ont ainsi été répertoriées, dont 189 modèles de véhicules différents.
Étonnement, ce sont les voitures électriques (VE) qui se retrouvent en bas du classement. Ces modèles sont pourtant perçus comme l’avenir de l’automobile, ils sont donc censés être à la pointe à tous les niveaux, mais c’est loin d’être le cas. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, Tesla, le leader incontesté du marché des VE, se trouve tout en bas du classement, loin derrière les modèles thermiques neufs. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Elon Musk peut tout de même se féliciter, ses bolides ne sont pas bons derniers. Cette place est occupée par son concurrent Polestar.
JD Power a en effet enregistré 226 problèmes pour 100 véhicules Tesla. Ce nombre passe à 240 lorsque tous les modèles sont combinés. Une légère amélioration par rapport à 2020 puisqu’à l’époque, l’organisme avait enregistré 251 problèmes.
Si Tesla et Polestar clôturent le classement, les constructeurs Buick, Dodget et Chevrolet occupent les trois premières places. BMW se trouve à la 9e place, Ford 10e et Volkswagen à la 30e place.
Les logiciels, le gros point faible
Six des 10 principaux problèmes sont liés à l’infodivertissement. Ceux qui utilisent CarPlay ont rapporté moins de soucis que ceux dont la voiture était dotée d’Android Auto, mais de manière générale, les conducteurs avaient du mal à comprendre le fonctionnement de deux types de systèmes d’exploitation embarqués. Les problèmes de connexion et la reconnaissance vocale intégrée sont les principales critiques.
Les répondants ont également critiqué la qualité de l’écran tactile, la connectivité Bluetooth, le manque de port et des volumes audios incohérents.
Pallier la pénurie de puces au détriment des fonctionnalités
Pour éviter que la chaine de production soit mise à l’arrêt en raison de la pénurie de puces électriques, les constructeurs automobiles ont fait l’impasse sur certaines fonctionnalités. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport. Ainsi, le nombre de véhicules dotés de l’assistance à la conduite, de sièges chauffants, de modules d’assistance au stationnement a diminué. Dans le cas de Chevrolet, les chargeurs de téléphones sans fil et la fonction de démarrage/arrêt automatique économe en carburant de certains SUV sont passés à la trappe. Pareil du côté de Ford qui a réduit certaines commandes de climatisation pour les sièges arrière de son SUV Explorer.
« Les constructeurs automobiles continuent de lancer des véhicules de plus en plus complexes sur le plan technologique à une époque où il y a eu de nombreuses pénuries de composants critiques pour les supporter », s’est étonné le directeur de la branche de qualité automobile de JD Power, David Amodeo.
