La polémique enfle autour des rémunérations des patrons français, mais elles ne sont que (très) peu de chose par rapport aux patrons américains

En France, la polémique enfle autour des rémunérations des patrons, notamment celle du CEO de Stellantis, à hauteur de 19 millions d’euros en 2020. Aux Etats-Unis, le patron le mieux payé a gagné 178 millions de dollars en 2021, montre une nouvelle étude, et les patrons des 100 entreprises au plus important chiffre d’affaires ont gagné 20 millions de dollars, en moyenne.

La France est depuis longtemps une terre de polémiques, et ce constat est encore plus vrai en période électorale. Un sujet qui mène souvent à des polémiques est la richesse, le rapport à l’argent et l’égalité de la distribution des richesses, jusqu’au steak enveloppé de feuilles d’or que commande un footballeur dans un restaurant. La dernière polémique en date concerne le salaire des grands patrons, que le candidat Macron propose de limiter.

Cette proposition fait suite à la révélation de la rémunération de Carlos Tavares, CEO du groupe Stellantis, qui a gagné 19 millions en 2020. Sa rémunération est composée de nombreuses primes obtenues en fonction des résultats de l’entreprise. Une somme qui fait polémique.

En Belgique, où l’argent fait un peu moins polémique – sauf s’il agit d’argent public – les salaires des CEOs y sont aussi en augmentation : les patrons des entreprises du Bel20 gagnent 43 fois plus qu’un employé moyen. En 2021, ils ont gagné 14% en plus que l’année précédente. La rémunération moyenne, au sein du Bel20, est de 3 millions d’euros. Au sein d’AB-InBev, la rémunération est la meilleure, fait remarquer la Libre Belgique. Le CEO Michel Doukeris a reçu un million d’euros en salaire, et 7,2 millions d’euros en primes en 2021, soit 208 fois plus que le plus bas salaire de l’entreprise.

Si ces rémunérations paraissent élevées et peuvent alimenter des polémiques, elles sont sans commune mesure par rapport à celles des CEOs américains.

Rémunération moyenne : 20 millions de dollars

Sur l’année 2021, les rémunérations des grands patrons américains ont fortement augmenté, à hauteur de 31%, révèle une étude faite par le cabinet Equilar.

Le patron le mieux rémunéré est Patrick Gelsinger, d’Intel. Il est le seul à dépasser la barre des 100 millions de dollars, avec 178 millions de dollars. En 2020, la personne la mieux rémunérée, Larry Culp de General Electric, n’avait gagné « que » 72 millions de dollars, à titre de comparaison.

Le PDG d’Apple, Tim Cook, arrive en deuxième position, avec 99 millions, soit une progression de 569% par rapport à 2020. 2021 avait en effet été une année de fortes performances pour Apple. Hock Tan, de Broadcom, a gagné près de 61 millions de dollars, soit 15 fois plus qu’en 2020. Le quatrième patron le mieux rémunéré est Satya Nadella de Microsoft, avec près de 50 millions de dollars.

Le dernier de la liste des 100 entreprises au chiffre d’affaires le plus élevé (et qui ont déjà publié leurs résultats avant le 31 mars) est une tête connue : il s’agit de Warren Buffett, de Bekrshire Hathaway, avec 373.000 dollars – soit moins que le prix de l’action de la société. Il est bien loin derrière le 99e, qui a gagné plus de six millions de dollars. Il fait cependant partie des hommes les plus riches du monde, avec Elon Musk et Jeff Bezos, qui ne figurent pas dans cette liste. La raison est la suivante : ils ne sont pas rémunérés en argent liquide (ou que très peu), mais en actions. Ainsi leur fortune a tout de même énormément gonflé en 2021.

La rémunération moyenne des patrons des 100 est de 20 millions de dollars. Ils gagnent, en moyenne, 254 fois plus que leurs salariés. En 2020, ils gagnaient 238 fois plus. La rémunération médiane pour l’employé, parmi ces 100 entreprises, est de 71.869 dollars, soit une augmentation de 4% par rapport à 2020.

Aux Etats-Unis, la fortune des plus riches a également récemment été l’objet d’une polémique. Joe Biden prévoyait de taxer davantage les ménages qui ont une fortune dépassant les 100 millions de dollars. La mesure était notamment critiquée comme difficile à mettre en place car ces Américains richissimes détiennent leur fortune en actifs financiers, comme des actions.

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