La Deutsche Bank pense déjà connaître la date de la prochaine récession

Alors que la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine, vient de présenter son grand programme destiné à enrayer l’inflation, voilà que la Deutsche Bank, la plus importante banque allemande et la 8e d’Europe, prévient déjà d’un nouveau danger pour l’économie américaine. Les analystes de la banque d’investissement estiment que les États-Unis vont devoir faire face à une nouvelle récession dans un avenir pas si lointain.

La banque d’investissement prévoit que la Réserve fédérale accélérera le resserrement de ses achats d’obligations en 2022, ouvrant la porte à la première hausse des taux d’intérêt de ce cycle économique dès le mois de mars.

Avec cette première hausse et la fin du programme d’assouplissement quantitatif – et le resserrement des conditions de prêt qui s’ensuivra – les stratèges pensent que l’économie commencera à ralentir après 2024. Le risque de récession s’insinuera alors dans le tableau économique pour la première fois depuis le début de la pandémie.

« Le délai médian et moyen jusqu’à la prochaine récession est de 37 et 42 mois après la première hausse. Cela nous amène donc à juillet 2025 et décembre 2025 respectivement. L’écart le plus précoce sur 13 cycles est de 11 mois et cela nous amènerait à mai 2023 », explique Jim Reid, stratégiste à la Deutsche Bank. C’est du moins ce qu’il peut tirer comme résultats des fluctuations économiques précédentes, un domaine qui n’est pas vraiment une science exacte.

Un grand ralentissement pour 2025

« Il est clair que chaque cycle est différent et beaucoup (y compris moi) soutiennent que la Fed est déjà en retard sur la courbe et qu’à ce titre, elle aurait déjà dû resserrer sa politique plus tôt » nuance Jim Reid. « Cela pourrait signifier un cycle plus comprimé par rapport à ce qu’on a pu voir dans l’histoire. Comme nous l’avons vu au milieu des années 1960, la Fed a commis une erreur en maintenant une politique trop souple, ce qui a retardé la récession finale à la fin de 1969, mais nous a laissé avec un problème d’inflation qui a créé de gros problèmes économiques dans les années 1970, que le choc énergétique a ensuite aggravé. On peut donc dire que c’est le compromis à faire. Cependant, à ce stade, l’histoire suggère qu’une récession américaine en 2024 ou 2025 est une hypothèse réaliste. »

Récession éclair et record en 2020

Le dernier épisode de récession, soit, selon la définition généralement acceptée aux USA, « une baisse significative répandue dans l’ensemble de l’économie qui dure plus que quelques mois et qui affecte à la fois le PIB, les revenus, la production industrielle, l’emploi et le commerce de gros et de détail » date de février 2020. Particulièrement conjoncturelle, elle a été provoquée par la pandémie de coronavirus et la mise à l’arrêt quasi totale de l’économie mondiale dans les mois qui ont suivi. Mais ce fut la plus courte jamais enregistrée: le Business Cycle Dating Committee of the National Bureau of Economic Research (NBER) l’estimait qu’au mois d’avril, l’épisode était déjà dépassé et que l’économie repartait à la hausse, malgré une récession particulièrement profonde à surmonter.

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