La Chine a finalement atteint son objectif avec ses ballons espions

Le ballon-espion chinois abattu au-dessus du territoire américain, en février dernier, transmettait bien des renseignements en temps réel. Il était capable de capter les ondes électromagnétiques émises depuis des bases américaines.

Pourquoi est-ce important ?

Retour sur l'affaire des ballons. En février dernier, les USA ont accusé la Chine de violer régulièrement l'espace aérien du pays avec des ballons-espions. Pékin a bien sûr vigoureusement nié, puis a prétendu être victime du même genre d'intrusion, tandis que des avions de chasse américains ont abattu un total de quatre ballons. Washington a toutefois rétropédalé : trois d'entre eux pourraient provenir d'activités commerciales, et ne pas avoir servi d’œil indiscret à la Chine.

Dans l’actualité : selon plusieurs fonctionnaires américains cités par CNBC, le premier ballon – qui était bien un engin-espion chinois – a pu recueillir des informations sur plusieurs sites militaires américains sensibles.

  • Selon deux hauts fonctionnaires américains actuels et un ancien, la Chine a obtenu ce qu’elle voulait, au moins partiellement : son ballon a pu effectuer plusieurs passages au-dessus de certains sites, et transmettre les informations recueillies à Pékin en temps réel.
  • Le ballon ne prenait pas de photos, mais pouvait intercepter les signaux électroniques émis par certains systèmes d’arme, ou par le personnel de la base.
  • L’armée américaine a renvoyé toute demande de commentaire à ses réponses de février : selon elle, ce ballon n’avait guère de valeur ajoutée par rapport à ce que Pékin aurait pu obtenir avec un satellite. Les raisons d’utiliser une méthode d’espionnage aussi primitive restent donc incertaines.

Pour rappel, ce premier ballon chinois est apparu sur les radars américains dès le 28 janvier au-dessus de l’Alaska, et ses déplacements ont été suivis par la suite. Il a survolé la base aérienne de Malmstrom au Montana, où se trouvent des infrastructures nucléaires militaires.

  • Selon les dernières révélations, quand l’existence de ce ballon a été rendue publique, il a soudain accéléré pour sortir de l’espace aérien des États-Unis. Il a finalement été abattu le 4 février.
  • Les débris ont été récupérés et sont toujours en cours d’analyse. Il semblerait que le ballon était équipé d’un dispositif d’autodestruction. On ne sait pas pourquoi la Chine ne l’a pas enclenché.
  • La Chine, bien sûr, nie toujours qu’il s’agissait d’un engin espion. Elle continue de la présenter comme « un dirigeable civil sans pilote qui s’était accidentellement écarté de sa trajectoire » et que les États-Unis avaient réagi de manière excessive en l’abattant.
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