La Belgique planche sur la possibilité d’injecter une seule dose pour les personnes naturellement immunisées

Depuis quelques semaines, des études montrent qu’une seule dose de vaccin serait déjà efficace pour les personnes qui ont déjà contracté le Covid-19 et qui ont donc naturellement créé des anticorps. Le vaccin, en une seule injection, viendrait simplement renforcer cette immunité naturelle. En Belgique, le Conseil supérieur de la Santé va décider ce jeudi si cette technique est assez sûre.

Les Pays-Bas ont franchi le pas, il y a deux semaines, et ne donnent qu’une dose aux personnes qui ont eu le Covid-19 au cours des 6 derniers mois. L’immunité naturelle créée après une infection est encore très peu connue. Les chercheurs ne savent pas combien de temps cela dure. Il est donc préférable que l’infection soit récente pour maximiser les effets.

Le Conseil supérieur de la Santé en Belgique doit enfin décider ce jeudi s’il suivra la même piste que leurs confrères néerlandais. Cette technique aurait l’avantage d’économiser des doses de vaccins, qui manque tant à notre pays. Entre le 20 septembre 2020 et le 20 mars 2021, soit une durée de 6 mois, il y a eu environ 734.000 infections recensées par Sciensano. En déduisant les personnes décédées au cours de cette période (12.000) et ceux qui ont déjà été vaccinés, on peut estimer une économie de 500.000 à 700.000 doses avec cette technique. La vaccination pourrait ainsi quelque peu s’accélérer, en attendant que les livraisons venant des grandes entreprises pharmaceutiques soient respectées. À moyen terme, ce sont entre 250.000 et 350.000 personnes supplémentaires qui pourraient être totalement vaccinées.

Immunité suffisante

Cela fait plusieurs mois que l’idée d’injecter une seule dose aux personnes immunisées tourne dans le monde scientifique. Mais le Conseil supérieur de la santé, en Belgique, avait d’un peu plus de temps et d’informations pour prendre sa décision. ‘Il y avait déjà des études, mais elles n’étaient pas revues par des pairs et à chaque fois cela ne concernait qu’un petit nombre de personnes’, explique Corinne Vandermeulen, infectiologue à la KU Leuven et membre du Conseil supérieur de la santé, au journal Het Nieuwsblad. ‘Maintenant qu’il y a de nouvelles études, il est à nouveau en cours de révision.’

Les membres du conseil vont donc devoir décider si cette technique est ‘sûre’, c’est-à-dire qu’elle va apporter une immunité suffisante. Les dernières études tendent à montrer qu’une seule dose provoque une réaction immunitaire plus forte chez les patients déjà contaminés, que deux doses chez une personne ne présentant au départ aucun anticorps. Une seconde dose serait donc du gâchis.

Si le conseil décide finalement de suivre cette technique, il faudra revoir la logistique de vaccination, pour inclure une vérification d’une immunité naturelle. L’idée de base serait qu’un simple test PCR positif récent suffirait à confirmer l’immunité. Mais des tests antigéniques, qui contrôlent le taux d’anticorps présents dans le sang, pourraient également être utilisés.

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