Alors que les autres vaccins contre le Covid-19 flirtent avec les 90% d’efficacité, voire dépassent ce taux, le produit de Johnson&Johnson semble moins performant. Mais la firme américaine pense tout de même que son vaccin aura du succès. Et elle présente ses arguments.
Ce vendredi, Johnson & Johnson a livré des informations sur l’efficacité de son vaccin contre le Covid-19.
- 66% d’efficacité globale contre les symptômes modérés et graves du coronavirus.
- 72% d’efficacité aux États-Unis.
- 57% d’efficacité en Afrique du Sud, où le variant local est plus difficile à contrer.
- 85% d’efficacité globale contre les symptômes les plus sévères du coronavirus.
Le monde compte beaucoup sur le vaccin de J&J. Car contrairement à ses prédécesseurs, celui-ci ne requiert qu’une seule dose. On espère donc de lui qu’il permettra de résoudre la pénurie mondiale de vaccins.
Toutefois, avec une efficacité globale de 66%, ces résultats peuvent décevoir. Surtout lorsqu’on la compare à celle de Pfizer, qui avait avancé un taux de 95%. Cette semaine, Israël, qui sert de ‘laboratoire géant’ suite à son pacte passé avec la société américaine, a estimé que l’efficacité était de 92%.
Le Dr Mathai Mammen, chef de la recherche mondiale de l’unité pharmaceutique Janssen de J&J, a déclaré à AP que, ‘avec une seule dose nécessaire, le jeu en valait la chandelle’.
Optimiste, J&J rassure
Notons que l’annonce de Johnson & Johnson fait référence aux résultats préliminaires d’une étude portant sur 44.000 volontaires. L’étude a permis d’observer comment les personnes vaccinées se portaient à partir du 28e jour suivant l’administration du produit.
‘Après le 28e jour, aucune personne vaccinée n’a dû être hospitalisée ou n’est morte, qu’elle ait été exposée au Covid régulier ou à ses variants particulièrement désagréables’, a assuré le professeur Mammen. Lorsque les personnes vaccinées ont été infectées, la maladie a été moins grave.
De plus, J&J s’est félicité du fait que son vaccin est efficace de manière constante chez un grand nombre de personnes. Un tiers des participants avait plus de 60 ans, et plus de 40% souffraient d’autres maladies (obésité, diabète, VIH) les exposant à un risque de Covid-19 grave.
Pour mettre au point son vaccin, J&J a utilisé une méthode déjà bien connue. Le produit contient un adénovirus – inoffensif – qui sert de vecteur au code génétique d’un antigène du SARS-CoV-2. Cet antigène est la substance étrangère au corps humain qui provoque une réponse immunitaire. Le vaccin d’AstraZeneca fonctionne d’une manière similaire, mais il nécessite deux doses.
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Johnson & Johnson compte faire une demande d’autorisation d’urgence aux autorités sanitaires américaines la semaine prochaine. Elle en fera de même prochainement avec les instances européennes.
Son contrat avec l’UE stipule que la firme doit lui fournir 200 millions de doses d’ici la fin de l’année, avec une option permettant de doubler ce chiffre. Les premières livraisons sont attendues pour avril.