Vaccin inefficace et multiples réinfections: vives inquiétudes autour du variant sud-africain du Covid-19

Détecté en décembre en Afrique du Sud, le variant 501.Y.V2 du Covid-19 inquiète de plus en plus la communauté scientifique. Il serait tellement différent de la forme initiale du virus qu’il pourrait réinfecter bien plus facilement les personnes déjà tombées malades. Il pourrait également échapper aux premiers vaccins.

Depuis sa découverte, le variant sud-africain du coronavirus suscite de vives inquiétudes. Les chercheurs se dépêchent pour tenter de l’appréhender au mieux. Et leurs premières conclusions viennent confirmer les craintes initiales: le variant 501.Y.V2 semble vraiment redoutable.

Il échappe aux anticorps

Cette semaine, une équipe de chercheurs sud-africains a publié une étude guère réjouissante. Penny Moore, une de ses membres, a qualifié le variant 501.Y.V2 de ‘problématique’.

En laboratoire, les chercheurs ont analysé comment du sang contaminé par la forme traditionnelle du Covid-19 réagissait au variant sud-africain. Résultat: pour la moitié des échantillons, les anticorps se sont avérés impuissants face au virus. Pour l’autre moitié, ils ont offert une réponse ‘affaiblie’.

Ce qui implique qu’une personne ayant été contaminée par le Covid-19 pourrait être réinfectée très rapidement si elle venait à entrer en contact avec ce variant sud-africain.

Autre grande inquiétude: le variant 501.Y.V2 pourrait échapper aux vaccins qu’on est en train d’administrer aux quatre coins du monde. Les anticorps que le produit fait naître chez le patient seraient eux aussi inefficaces pour neutraliser le virus.

‘D’après les données de Penny, il est probable que le vaccin sera un peu moins efficace, mais nous ne savons pas à quel point’, a déclaré à CNN David Montefiori, un virologue du centre médical de l’université Duke, après avoir pris connaissance de l’étude sud-africaine.

Par ailleurs, notons que ce variant sud-africain est hautement contagieux.

Les raisons d’espérer

Malgré ces (très) mauvaises nouvelles, il ne faut pas encore tomber dans le pessimisme le plus total. Les anticorps ne sont pas les seules barrières immunitaires que notre corps produit. Les cellules T et B, notamment, sont elles aussi importantes. Et l’étude sud-africaine ne s’est pas penchée dessus. Pour l’heure, rien ne prouve que le variant 501.Y.V2 les contourne également.

De plus, les analyses effectuées en laboratoire ne se confirment pas toujours sur le terrain. Une réduction de 90% de la protection lors d’un test de laboratoire ‘peut toujours signifier une protection complète chez un humain’, a assuré Nathan Grubaugh, un épidémiologiste de l’école de santé publique de Yale, à Business Insider.

Enfin, les concepteurs de vaccins affirment que, le cas échéant, ils pourront rapidement ajuster leur produit afin de le rendre efficace contre les nouveaux variants, y compris le sud-africain. Pfizer a même promis que cette mise à jour ne prendrait que six semaines.

Les vaccins à ARNm, qu’ont conçu Pfizer et Moderna, sont particulièrement faciles à modifier. Notons enfin qu’un tel ajustement nécessiterait d’obtenir une nouvelle approbation auprès des autorités sanitaires.

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