Jeunesse suspecte: Airbnb a bloqué les réservations de 240.000 personnes en France

Depuis un an, le site applique des règles très strictes pour éviter la tenue de fêtes clandestines contraires aux normes sanitaires. Et pour décider qui est suspect, elle se base sur un critère d’âge.

Durant l’année vous avez eu beau vous obstinez et vérifier encore une fois vos identifiants personnels et vos données bancaires mais Airbnb n’a rien voulu entendre ? C’est probablement parce que pour la plateforme de locations touristiques, vous n’avez pas le bon profil. Et même que ça vous rend suspect.

La jeunesse, c’est suspect

En août 2020, Airbnb a explicitement interdit la location de logements dans le but d’organiser une fête privée, conformément à son engagement d’empêcher la tenue de réunions clandestines en pleine pandémie de coronavirus. Outre que la capacité d’accueil est depuis -et jusqu’à nouvel ordre- limitée à 16 personnes, le site a décidé de s’attaquer directement aux réservations qui semblaient les plus suspectes. A savoir celles effectuées par des jeunes de moins de 25 ans, dont le profil totalise moins de trois commentaires positifs, et dont le lieu de réservation est à proximité de leur domicile. Airbnb n’a toutefois pas communiqué jusqu’à quelle distance ce dernier élément était pris en compte, afin que des utilisateurs ne tentent pas de gruger l’application.

La plateforme a révélé avoir ainsi bloqué plus de 240.000 réservations sur l’année écoulée rien qu’en France, dont 53.000 pour Paris seulement. Elle assure aussi que ce blocage n’a aucune conséquence pour le profil de l’utilisateur, qui reste libre de tenter de réserver un autre logement.

La France serre la vis

Cette mesure fait partie des accords entre Airbnb et la ministre française du Logement Emmanuelle Wargon, qui a imposé de nouvelles normes à la firme, accusée de faire monter les prix de l’immobilier et de causer des nuisances dans des quartiers résidentiels. Celle-ci a, entre autres, renforcé les contrôles à l’encontre des logements utilisés illégalement comme des gîtes toute l’année, ainsi qu’un système de signalement en cas de tapage nocturne.

Le critère d’âge de cette mesure anti-fêtes clandestines a en tout cas de quoi intriguer : selon Airbnb, on est visiblement bien moins susceptible de faire la fête au mépris des règles sanitaires à partir de 26 ans. Ou de prendre une voiture pour louer dans une autre région, le temps d’un week-end à risque.

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