Pendant des années, les grandes banques de Londres ont conspiré ensemble dans le commerce des obligations d’État

L’autorité de régulation britannique CMA s’attaque à cinq grandes banques accusées d’avoir enfreint les règles de la concurrence pendant des années, a annoncé le gendarme de la concurrence.

Pourquoi est-ce important ?

La manipulation du marché a eu pour conséquence que les contribuables, les épargnants et les autres banques n'ont pas bénéficié durant des années des avantages d'une concurrence totale sur le marché des obligations d'État britanniques, y compris des taux de prêt plus bas, déclare l'organisme de surveillance CMA.

Dans le collimateur : Il s’agit des banques Citi, Deutsche Bank, HSBC, Morgan Stanley et Royal Bank of Canada, qui ont échangé, en violation des règles, des informations sensibles sur les prix et les transactions des obligations d’État britanniques, lors de conversations en tête-à-tête sur les salons de discussion des terminaux Bloomberg que les traders utilisent.

Une enquête de longue haleine : Selon la CMA, ces conversations ont eu lieu entre 2009 et 2013, juste après la grande crise bancaire. Lancée fin 2018, l’enquête n’est toujours pas terminée, près de cinq ans plus tard. L’autorité de régulation estime maintenant qu’il est temps de rendre l’affaire publique, mais souligne qu’il s’agit encore des conclusions préliminaires de l’enquête.

Plus de détails : Les banques présumées impliquées dans le cartel n’adoptent pas toutes la même attitude vis-à-vis de l’autorité de la concurrence.

  • Deutsche Bank et Citi ont indiqué qu’ils coopéreront pleinement à l’enquête et ont admis leur rôle. Deutsche Bank ne sera donc pas sanctionnée, tandis que Citi pourrait bénéficier d’une réduction de peine en cas d’amende.
  • HSBC, Morgan Stanley et la Royal Bank of Canada affirment n’avoir rien fait de répréhensible.

Le tableau d’ensemble : La présumée manipulation des prix et des marchés sur le marché des obligations d’État britanniques s’ajoute à une longue liste de scandales bancaires où de grands acteurs se sont entendus entre eux, l’affaire du Libor étant la plus connue. Dans une enquête similaire sur le commerce des obligations menée par la Commission européenne, Deutsche Bank et Rabobank ont également été mis en cause.

(SR)

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