Une seule transaction d’à peine 5 millions d’euros serait derrière la forte chute de Deutsche Bank la semaine dernière

Deutsche Bank, et avec elle de nombreuses autres banques européennes, ont subi un sérieux revers à la bourse la semaine dernière. En cause : le prix des assurances contre le défaut de paiement des obligations (CDS) de la banque allemande ont rapidement augmenté, semant la panique sur le marché. Une transaction en particulier, pas même élevée, aurait initié cette chute.

Pourquoi est-ce important ?

Quelle est l'intention derrière ? Il pourrait s'agir d'une simple transaction en vue de donner plus de sécurité à un portefeuille, et qui aurait été surinterprété par les marchés. Mais il pourrait aussi s'agir d'une tentative de pousser le cours de l'action vers le bas - ce qui peut en effet fonctionner en négociant savamment des actions et des CDS.

Les faits : la semaine dernière, Deutsche Bank s’est cassé la figure à la bourse.

  • Le prix des CDS (pour credit default swap, ou assurance contre le défaut de paiement d’une obligation) des obligations de Deutsche Bank avait augmenté soudainement. Cela sous-entend que les obligations seraient d’un coup moins sûres.
  • Cela a effrayé les marchés boursiers, dans un contexte de crise bancaire : l’action de Deutsche Bank s’est effondrée. Elle a perdu 11% vendredi. Elle a tiré toutes les banques européennes vers le bas : un indice qui suit les banques européennes a essuyé une baisse de valeur de 33 milliards de dollars.

« Hold-up moderne »

L’essentiel : une seule transaction aurait précipité cette chute.

  • Cette crise bancaire a quelque chose d’un braquage moderne, sans armes à feu, écrivions-nous hier. Une chute (voire une faillite) orchestrée à coup de ventes d’actions et d’achats de CDS au moment opportun.
  • Pour la chute de Deutsche Bank de la semaine dernière, on en sait désormais plus sur « l’arme du crime ». Les autorités se penchent sur une négociation en particulier : l’achat de CDS, pour un montant de 5 millions d’euros, rapporte Bloomberg. Une petite somme dans le milieu, à vrai dire.
    • La raison derrière cette transaction est pour l’heure inconnue. Selon une personne proche du dossier, il s’agirait d’une transaction pour sécuriser un portefeuille (comme ces assurances garantissent le paiement d’une obligation, en cas de défaut de paiement de l’obligation même), dans un contexte de crise bancaire. La personne derrière la négociation ne serait pas encore connue. Ce marché est d’ailleurs plus opaque que d’autres marchés, et très volatil.
  • L’effet a en tout cas été la réaction en chaine qu’on connait : les prix des CDS sont partis à la hausse, ceux des actions à la baisse, dans un cercle vicieux. Vu le contexte de crise, le marché est très volatil, et les traders réagissent très rapidement à ce genre de stimuli – surtout si une mauvaise réputation colle déjà à l’image de la banque en question.
    • Le « braquage », ou chute organisée consciemment, pourrait donc aussi être une raison derrière cette transaction. Surtout que l’achat de CDS est une partie du modus operandi de ce casse moderne.
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