En France, le parti à la rose est dans le rouge : la campagne présidentielle de 2022 est menacée

On croyait que la gauche en France montrait quelques signes de faiblesse côté finances, mais la situation serait bien pire qu’elle n’y paraît. Un rapport confidentiel, fuité dans la presse, révèle qu’une désorganisation financière de longue date menace le bon déroulé de la campagne de 2022. Selon le quotidien français Le Point, pas moins de 21 postes pourraient être supprimés pour remettre le parti à flot. 

‘Une dette pharaonique’, ‘une désorganisation depuis 10 ans’, tels sont les termes repris dans le rapport accablant que Le Point à pu se procurer. Ces révélations vont pourtant à contresens des propos avancés par Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, le 8 février dernier sur France 3 : ‘Nous aurons les moyens financiers de tenir une campagne présidentielle dans de bonnes conditions avec un budget qui correspond à un candidat de premier plan.’ Aux dépens d’autres membres du parti vraisemblablement… 

‘Licencier pour financer sa campagne’

Les conclusions du rapport sont en effet sans appel. Elles mentionnent ‘une désorganisation financière datant de plusieurs années’ qui a plongé le parti dans le rouge. ‘Ces écarts entre les dépenses annuelles incompressibles et les recettes […] s’ils se prolongeaient davantage, obéreraient gravement la possibilité de mener une campagne présidentielle sérieuse’. Entre 2010 et 2016, le parti aurait obtenu pas moins de 10 millions d’euros pour compenser ses pertes. Si bien que pas moins de 21 suppressions de postes sont prévues pour remettre le PS dans le vert. 

Cette mesure à mis de l’huile sur le feu chez les salariés socialistes, qui se sont empressés d’adresser un courrier à plusieurs médias, brandissant ces quelques mots comme un slogan : ‘Plan social au PS: bienvenue dans le monde merveilleux du néo-libéralisme’. L’information a immédiatement été relayée par BMTV : ‘Au bord du gouffre, le PS est contraint de licencier pour financer sa campagne’. 

De son côté, la direction du PS nie ces allégations. ‘Les accusations portées par cette lettre sont aussi graves que diffamatoires. Si ces accusations calomnieuses devaient se poursuivre, nous nous réservons la possibilité de saisir la justice’, avait-elle déclaré. 

Dettes en séries

La direction du PS réfute les propos de ses salariés mais les chiffres ne mentent pas :

  • Le Point affirme que le parti aurait déjà signé pour un prêt à hauteur de 20 millions d’euros en 2017, pour combler le déficit de 17, 8 millions d’euros engrangés suite à la campagne présidentielle de Benoît Hamon
  • Les 45, 5 millions d’euros dégagés par la vente de Sanofi,  le siège du Parti, auraient permis de rembourser le prêt hypothécaire (10 millions d’euros), le nouveau siège du parti à Ivry-sur-Seine et le financement de 54 départs dans le cadre d’un plan social.
  • Le PS fait aussi face à une baisse de cotisations de ses adhérents et à une baisse de dotations publiques : 6,1 millions d’euros par an, contre 24,8 millions d’euros il y a quelques années. 

Le parti socialiste devra-t-il se reconstruire du sol au plafond ? Force est de constater que la facture est plus que salée. Ce qui était une expression un peu galvaudée devient aujourd’hui une réalité douloureuse…

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