Donald Trump sur les élections: ‘Je n’aurai pas changé d’avis dans six mois’

Le président américain sortant, Donald Trump, a donné dimanche sa première interview télévisée depuis le scrutin présidentiel perdu face à Joe Biden au début du mois de novembre. Florilèges.

‘Cette élection était truquée’, a une fois de plus déclaré Donald Trump sur Fox News. ‘Nous avons largement gagné’.

‘Ce n’est pas comme si quelqu’un pouvait me faire changer d’avis. Je n’aurai pas changé d’avis dans six mois’, a ajouté le président républicain sortant, fermant ainsi la porte à une reconnaissance prochaine de sa défaite électorale face au démocrate Joe Biden.

Des ‘tonnes’ de preuves?

Mais comme c’est le cas depuis près d’un mois maintenant, Donald Trump n’a apporté aucune preuve pour venir étayer ses accusations de fraudes électorales massives lors de l’élection présidentielle.

Depuis le 3 novembre, ses équipes d’avocats ont multiplié les recours en tous genres, avec presque autant de défaites judicaires à la clé. Dernière déconvenue en date: la Cour suprême de Pennsylvanie a rejeté samedi une nouvelle plainte de son équipe de campagne, réduisant presque à néant la possibilité d’une modification des résultats du scrutin largement remporté par Joe Biden (306 grands électeurs contre 232). La ‘Team Trump’ n’exigeait rien de moins que l’invalidation des votes par correspondance ou l’annulation de l’ensemble du vote dans cet État clé.

Cela n’a toutefois pas empêché le président sortant d’assurer disposer ‘de tonnes de preuves’. ‘Nous essayons de présenter des preuves, mais les juges ne nous le permettent pas’, a-t-il regretté. ‘Nous essayons. On a des tonnes de preuves.’

Dominion

Dimanche, Donald Trump s’en est une nouvelle fois pris aux machines de Dominion Voting Systems.

‘Tout ce que je peux dire, c’est que je n’ai entendu personne, avec toutes les fraudes qui ont eu lieu, venir me dire: « Oh, le FBI a mis la main dessus, vous savez les gens qui font ce jeu. Le FBI s’intéresse à Dominion’, dont personne ne sait où ils sont basés, ni où les votes sont comptés.’

Dominion, dont le siège international est situé à Toronto et le siège américain à Denver, a rejeté à plusieurs reprises les accusations de changement de vote et ou de problèmes avec ses logiciels.

‘Le dernier flot d’absurdités est profondément inquiétant, non seulement pour Dominion mais aussi pour nos partenaires dévoués au niveau de l’État et au niveau local, ainsi que pour le processus électoral dans son ensemble’, avait précédemment réagi la firme de logiciels de vote. ‘Dominion est une société américaine non partisane qui n’a aucun lien avec le Venezuela ou Cuba. Le comptage des votes est effectué par les fonctionnaires électoraux des comtés et des États, et non par Dominion, ou toute autre société de technologie électorale – nos systèmes supportent la tabulation par ces seuls fonctionnaires.’

Cour suprême, ministère de la Justice et FBI

Enfin, Donald Trump s’est désolé du fait que la Justice ne semblait pas faire grand-chose pour l’aider dans ses actions. ‘On pourrait penser que si vous étiez au FBI ou au ministère de la Justice, c’est la plus grosse chose que vous pourriez regarder’, a-t-il estimé, faisant fi de l’indépendance de la Justice. ‘Où sont-ils? Je n’ai rien vu. Ils se contentent de suivre et de passer au prochain président.’

‘Il faut que la Cour suprême examine notre cas’, a ajouté le président sortant, lui qui a grandement pesé sur la configuration actuelle de cet organe au sommet du pouvoir judiciaire américain. ‘Il faut que quelque chose lui parvienne. Sinon, c’est quoi la Cour suprême?’, a-t-il conclu.

Notons que Donald pourrait obtenir un élément de réponse à cette question assez rapidement puisque son gouvernement doit défendre ce lundi son dernier dossier devant la Cour suprême des États-Unis. Une affaire qui porte sur le recensement de la population qui, selon la Constitution américaine, doit se tenir tous les dix ans, et conditionne l’octroi de subventions fédérales et le nombre de sièges à la Chambre des représentants dévolus à chaque État.

En juillet dernier, Donald Trump avait ordonné à son gouvernement de retrancher les sans-papiers du recensement qui était alors en cours. Leur nombre est estimé à environ 10 millions aux États-Unis.

Selon une étude du Centre de recherches Pew, trois États (Californie, Floride et Texas) pourraient perdre un siège pour les 10 années à venir, et trois (Minnesota, Alabama et Ohio) en gagner.

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