500.000 euros : voilà ce que le président du Conseil de l’Europe demande en plus pour l’exercice de sa fonction l’année prochaine. Ce sont notamment les voyages diplomatiques dans le cadre de la guerre en Ukraine et l’inflation qui augmentent les dépenses.
Dans l’actu : une demande du cabinet de Charles Michel pour augmenter le budget lié à la fonction du président.
- Il serait porté de 2 millions d’euros actuellement à 2,5 millions, pour 2024, selon un document interne que Politico a consulté.
- Pourquoi une telle hausse de la note ? « Principalement en raison des frais de voyage, compte tenu de la poursuite d’une activité internationale intense à la suite de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine », peut-on y lire.
- En janvier de cette année, l’ancien Premier ministre belge s’est rendu en Ukraine pour une troisième fois depuis le début du conflit, pour y discuter du soutien de l’UE à Kiev. Il assiste également à de nombreuses autres réunions à ce sujet, ailleurs en Europe.
- En tant que président du Conseil européen, il représente l’Union européenne à l’extérieur, tout comme les autres visages de l’UE : la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen ou Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères.
« Inflation »
Les chiffres : inflation et voyages.
- D’un côté, les salaires des membres du cabinet vont être augmentés, pour cause d’inflation. Le document parle d’une hausse générale de 6,1%, pour tout le Conseil européen. Il ne précise pas la hausse pour le cabinet Michel en particulier.
- Lorsqu’il a pris ses fonctions en 2019, Charles Michel gagnait 32.700 euros brut par mois.
- Ensuite, il y a les dépenses du côté des voyages. En 2022, il y a eu pour 1,7 million d’euros. Pour 2024, le cabinet s’attend à un total d’1,9 million (+12% par rapport à 2022). En 2023 par contre, ces dépenses devraient d’être d’1,4 million d’euros seulement (+36% entre 2023 et 2024). Il n’est pas précisé pourquoi elles seront moins élevées cette année-ci. Mais pour la hausse en 2024, la raison serait l’inflation et les voyages diplomatiques, notamment dans le contexte de la guerre.
- La demande va maintenant être évaluée au sein du comité budget.
Les critiques :
- Certains pays critiquent déjà le fait que Michel passe plus de temps à s’occuper de la diplomatie extérieure qu’à résoudre les dossiers intérieurs, entre pays, rappelle Politico. Une hausse des voyages et des dépenses pourraient donc leur déplaire.
- Un diplomate glisse au média que 2024, c’est dans longtemps. « À ce moment-là, pouvez-vous encore soutenir qu’une augmentation massive du budget de voyage de Michel est causée par l’agression de la Russie en Ukraine ? »
- On peut aussi se demander si telle hausse des dépenses et des salaires, pour cause d’inflation, est justifiée. Pour 2024, de nombreux observateurs s’attendent à ce que l’inflation retombe à moins de 3%.
