Coronavirus: la ‘secte’ sud-coréenne poursuivie pour avoir fait exploser le nombre de cas

Le maire de la ville de Séoul, Park Won-soon, a poursuivi les principaux dirigeants d’une église considérée comme une secte. En cause: la soudaine augmentation du nombre de cas confirmés de coronavirus, qui a infecté plus de 87.000 personnes dans le monde.

C’est une histoire tragique mais digne d’un blockbuster américain. Considérée comme coupable de l’explosion du nombre de cas de coronavirus en Corée du Sud, une ‘secte’ religieuse se voit maintenant poursuivie en règle par le maire de la capitale pour ‘meurtres, blessures et violation de la prévention et de la gestion des maladies infectieuses’.

Le groupe religieux s’appelle Shincheonji. Et ce sont bien ses dirigeants qui sont au centre de l’augmentation de contaminations sud-coréennes, selon le maire Park Won-soon. CNBC rapporte qu’il a signalé douze leaders au bureau du procureur du district central de Séoul ce dimanche. Il en est convaincu: Shincheonji est à l’origine du plus grand nombre d’infections en dehors de la Chine continentale que compte la Corée du Sud. Lundi matin, on dénombrait au total 4212 cas et 22 décès. Un nombre d’infections qui ne s’élevait qu’à 30 deux semaines plus tôt.

60 % des cas du pays

Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies du pays, c’est plus particulière la ville de Daegu (où se trouve Shincheonji) qui a contribué à l’augmentation exponentielle du nombre de cas. Parmi les cas confirmés, 3081 cas proviennent de Daegu, et 73% de ces cas sont liés à l’église Shincheonji.

‘Nous ne pourrons gérer la situation COVID-19 le plus rapidement possible que lorsque nous aurons mené une enquête approfondie sur les douze chefs de la secte Shincheonji et sur Lee Man Hee, le président de la secte’, a déclaré Park sur Facebook dimanche.

‘Les procureurs doivent mener une enquête rigoureuse et s’assurer qu’elle mène à une punition sévère sur le leadership du Shincheonji qui est au centre de cette crise’, a-t-il ajouté sur le site web du bureau du maire.

Il accuse particulièrement les dirigeants d’avoir évité les tests de dépistage et de ne pas avoir pris les mesures afin de prévenir la transmission de l’infection. Park affirme même que Shincheonji a fourni de fausses informations qui ont entravé le travail des autorités sanitaires. Des allégations que réfute le groupe. Les dirigeants ont depuis interdit les réunions, rassemblements et accès à ses église dans tout le pays.

Excuses de l’église

Suite à ces accusations, le chef de l’église Shincheonji a présenté ses excuses ce lundi au ‘gouvernement et au peuple’ lors d’une conférence de presse. Lee Man-hee, 88 ans, s’est ainsi mis à genoux et a déclaré qu’il cherchait ‘le pardon’, ajoutant que l’épidémie n’était ‘pas intentionnelle’.

Kim Shin-chang, membre de l’église, a par ailleurs déclaré à la BBC qu’ils avaient fourni une liste de membres, d’étudiants et de bâtiments aux autorités. ‘Nous étions inquiets de divulguer ces informations en raison de la sécurité de nos membres’, a déclaré M. Kim, ajoutant que son groupe était ‘persécuté’ en Corée du Sud.

Les bourses asiatiques se redressent

La plupart des places boursières d’Asie se sont par ailleurs redressé lundi après les lourdes chutes de la semaine dernière, indique ANP. L’espoir d’une réaction monétaire coordonnée des principales banques centrales a suscité un regain d’optimisme.

Rappelons que l’épidémie a entraîné la semaine passée les pertes hebdomadaires les plus importantes sur les marchés boursiers mondiaux depuis la crise financière de 2008. L’indice BEL 20 a terminé la séance de vendredi sur une nouvelle baisse de 4,15%, après avoir déjà cédé quasi 5% jeudi.

La Bourse de Bruxelles a ainsi connu une vraie semaine noire avec un recul de 14,46%. En une semaine, le Bel 20 a effacé deux tiers des gains qu’il avait engrangés sur toute l’année 2019…

Ailleurs dans le monde

Le coronavirus continue à se propager en dehors de l’Asie également, jusqu’à chez nous. La ministre de la Santé Maggie De Block (Open VLD) annonçait hier en conférence de presse un 2e cas contaminé, actuellement soigné à l’hôpital UZ d’Anvers. Le patient revenait d’une zone concernée par le virus en France, mais ne présente que des ‘symptômes modérés’, de quoi donner bon espoir aux médecins. Deux autres cas contaminés ont cependant transité par notre pays, de quoi mettre en place une ‘cellule de crise’ au Brussels South Charleroi Airport. La Belgique rentre maintenant en phase 2, bien qu’on ne note aucune mesure de confinement pour le moment ni d’annulation d’événements majeurs.

A l’échelle mondiale, la BBC rapporte plus de 3000 morts liés au coronavirus au total, la Chine ayant fait état de 42 décès supplémentaires. Si plus de 90 % des décès se situent dans le Hubei, il y a également eu des victimes dans 10 autres pays, dont plus de 50 en Iran et plus de 30 en Italie.

Dans le monde, près de 90.000 cas ont été confirmés, le nombre de cas hors de Chine augmentant plus rapidement qu’à l’intérieur du pays. En Italie, le foyer européen du virus, le nombre d’infections a ainsi doublé en 48 heures, a déclaré dimanche le chef de l’organisme de protection civile du pays. On y dénombre au moins 34 décès et 1694 cas confirmés. Amazon a par ailleurs déclaré que deux de ses employés en Italie étaient atteints du virus et ont été placés en quarantaine.

L’Iran, l’un des pays les plus touchés, a déclaré dimanche qu’il comptait 978 infections et 54 décès. Des pays comme le Qatar, l’Équateur, le Luxembourg et l’Irlande ont tous confirmé leurs premiers cas au cours du weekend, tout comme l’a fait l’Indonésie ce lundi.

Aux États-Unis, l’État américain de New York a également confirmé son premier cas. La patiente est une femme d’une trentaine d’années qui a contracté le virus lors d’un récent voyage en Iran. Deux personnes sont décédées aux États-Unis, toutes deux dans l’État de Washington.

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