Coronavirus et fermeture des frontières: quelles conséquences pour les Britanniques et le Brexit ?

Alors que l’Union européenne ferme ses frontières extérieures, on en oublierait presque le Brexit. L’épidémie de coronavirus va-t-elle encore allonger la sortie du Royaume-Uni de l’UE ? Au-delà, les citoyens britanniques peuvent-ils encore accéder à notre territoire ?

Au niveau du Brexit, dans les faits, oui. Le prochain cycle de négociations qui devait s’enclencher ce mercredi n’aura pas lieu. Mais dans les intentions, le porte-parole du gouvernement britannique se montre optimiste: ‘Nous nous attendons toutefois à partager un brouillon d’accord de libre-échange ainsi que des projets de textes juridiques sur un certain nombre d’accords indépendants dans un futur proche, comme prévu’, rapporte l’AFP.

Concrètement, les négociateurs ne se discuteront pas en face à face. Mais les discussions se feront à distance. Le gouvernement britannique reste ‘en contact régulier’ avec la Commission européenne pour examiner d’autres moyens de les poursuivre: les vidéoconférences ou les conférences téléphoniques.

Rappelons que le Royaume-Uni a formellement quitté l’UE le 31 janvier dernier, et espère sceller un accord le 31 décembre pour mettre en place de nouvelles relations commerciales avec celui qui reste son premier marché. Pour le moment, les divergences sont encore grandes.

Quid des citoyens britanniques ?

Avec la fermeture des frontières européennes pour 30 jours, se pose nécessairement la question de la relation avec le Royaume-Uni. Qu’en est-il des citoyens britanniques ?

Ursula von der Leyen et le ministre de l’Intérieur français Christophe Castaner ont répondu à cette question : ‘Les citoyens des États membres de l’espace Schengen et de l’Union européenne, ainsi que les ressortissants du Royaume-Uni, qui restent soumis, dans la période de transition actuelle du Brexit, au droit européen, pourront entrer dans notre espace de circulation commun.’

Cela suscite toutefois des inquiétudes. Boris Johnson, qui aurait voulu appliquer une politique plus libérale avec ‘l’immunité collective’, a finalement dû faire marche arrière devant les prévisions alarmistes. Mais le Royaume-Uni, s’il a pris des mesures, n’a pas opté non plus pour le confinement complet comme en France ou en Italie.

Officiellement, 1.950 personnes contaminées et 55 morts ont été recensés dans le pays selon le dernier rapport publié mardi. Le gouvernement britannique et son conseiller scientifique Patrick Vallance ont toutefois jugé ‘raisonnable’ d’estimer le nombre de cas d’infections au coronavirus à 55.000 dans le pays actuellement et estimé qu’un bilan final de l’épidémie à 20.000 morts ou moins constituerait ‘un bon résultat’, rapporte l’AFP.

Le Royaume-Uni vise en fait une propagation contrôlée du virus en fonction de ses capacistés en soin de santé (hôpitaux, lits, personnel,…). Ce n’est toutefois pas propre au pays de Sa Majesté. Plus proche de nous, les Pays-Bas ont opté pour la même approche, comme l’a expliqué son Premier ministre, Mark Rutte, dans une allocution télévisée.

Là aussi, les inquiétudes sont nombreuses, notamment pour la Belgique. Et pose nécessairement la question de la fermeture des frontières intérieures, comme l’a fait l’Allemagne, partiellement, ou l’Espagne, vis-à-vis de la France.

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