BNP Paribas Fortis prévoit une hausse du taux d’épargne d’ici fin 2024

Les taux d’intérêt élevés que reçoivent les banques de la Banque centrale européenne (BCE) leur donnent théoriquement la possibilité d’offrir des taux également plus élevés à leurs déposants. Toutefois, elles se sont montrées jusqu’à présent réticentes à le faire.

Pourquoi est-ce important ?

Ces dernières semaines, la pression politique exercée sur les banques pour qu'elles augmentent leurs taux d'intérêt s'est intensifiée. Il a été question d'une obligation légale, mais on n'en est pas encore là.

Aujourd’hui, on a l’impression que les banques s’enrichissent en dormant et que les épargnants ne reçoivent que des miettes. « Chaque banque travaille selon sa propre recette », s’est défendu Michael Anseeuw, directeur général de BNP Paribas Fortis, dans une interview accordée à De Tijd. Selon lui, les banques ont théoriquement la possibilité de porter les taux d’intérêt à 1 % d’ici à la fin de 2024.

  • Anseeuw a également nuancé les marges bénéficiaires que les banques obtiennent aujourd’hui à la BCE. Elles y gagnent 3,25 % d’intérêt sur leurs dépôts, mais il s’agit de fonds qu’elles ne peuvent pas utiliser autrement.
  • Sur les 250 milliards d’euros de « dépôts excédentaires » à la BCE, plus de la moitié proviendrait d’institutions spécialisées, qui ne proposent pas de services bancaires traditionnels. Certaines de ces banques en ligne ont déjà augmenté les taux d’intérêt qu’elles proposent.
  • Selon Anseeuw, le montant déposé par les banques à la BCE se rapproche plutôt de 50 milliards.

300 milliards

  • La plupart des prêts en cours des banques ont été accordés lorsque les taux d’intérêt étaient encore bas. Les revenus tirés des prêts restent donc faibles et n’augmentent que lentement, les nouveaux prêts étant accordés à des taux d’intérêt plus élevés. C’est une autre raison pour laquelle la marge de manœuvre des banques est limitée.
  • Anseeuw met en garde contre les risques liés à l’obligation d’augmenter les taux d’épargne. Il y aurait actuellement quelque 300 milliards d’euros sur les comptes d’épargne belges. L’année dernière, les banques du pays ont réalisé un bénéfice d’environ 5 milliards d’euros. Une augmentation du taux d’intérêt à 1 %, ce qui signifie qu’elles devraient payer 3 milliards d’euros d’intérêts, équivaut à une réduction de moitié de ce bénéfice.
  • En outre, les banques pourraient prendre davantage de risques pour compenser ce manque à gagner, ce qui n’est pas non plus souhaitable. Un autre point de vue est que les banques appliqueront des taux d’intérêt plus élevés sur les prêts qu’elles accordent afin de compenser ces bénéfices.

MB

Plus