Biden va-t-il interdire la vente de voitures à moteur thermique dès 2035?

Le président américain Joe Biden, contrairement à son prédécesseur, veut baser une partie de son mandat sur la protection de l’environnement. Il propose notamment des incitants pour attirer les consommateurs vers les voitures électriques et délaisser progressivement l’essence. Douze États veulent toutefois qu’il aille plus loin.

Douze États américains, dont plusieurs sont très importants pour l’économie US (Californie, New York, New Jersey ou encore Washington) ont récemment envoyé une lettre au président américain. Il demande à ce dernier de fixer des normes ‘pour garantir que toutes les nouvelles voitures particulières et les camions légers vendus sont à zéro émission au plus tard en 2035’.

Washington a déjà validé cette loi pour son territoire et la Californie devrait suivre dans les prochaines semaines ou mois. Toutefois, ces États voudraient que ce soit consigné pour tout le pays.

Les arguments pour l’électrique

Tout d’abord, la principale raison de supprimer les voitures à essence ou au diesel est le climat. Le but est de ralentir le réchauffement climatique, notamment en baissant le niveau des émissions de CO2 et d’azote. Pour les gouverneurs des 12 États en question, c’est ‘en établissant une voie réglementaire claire’ que l’on arrivera à purifier l’air.

Ensuite vient un point important pour l’économie américaine: l’emploi. Promouvoir les voitures électriques va de facto booster l’industrie de certaines pièces, notamment les semi-conducteurs. Les moteurs électriques y font de plus en plus appel, or ces éléments sont principalement fabriqués en Asie. Il serait donc intéressant de pousser leur production aux États-Unis.

Ces deux points sont de bons arguments pour les voitures électriques, mais pas pour le bannissement total des voitures à moteur thermique. Le président américain a prévu une enveloppe de 174 milliards de dollars pour des incitants à l’achat de voitures électriques et pour améliorer le système de recharge, qui peut refroidir les acheteurs. En outre, de nouvelles règles sur les émissions des pots d’échappement sont en cours d’écriture. Enfin, Joe Biden avait promis pendant sa campagne qu’il n’établirait pas de date de fin pour les voitures à essence ou au diesel.

Incitants internationaux

Toutefois, la requête des gouverneurs n’est pas insensée au regard de ce qui se passe à l’étranger. Plusieurs pays européens ont déjà convenu de mettre fin à la vente des voitures à moteur thermique dans les prochaines années, avec la Norvège en pionnière dès 2025.

Mais ce qui pourrait faire pencher la balance, c’est surtout le vote de l’Union européenne. En juin prochain, l’institution devrait décider si elle interdit ces voitures à partir de 2035. Et cela aurait un impact direct sur les constructeurs automobiles européens. Ceux-ci ont d’ailleurs déjà commencé leur transition vers l’électrique. Les États-Unis ne doivent pas passer à côté de cette transition, au risque d’être noyé par la concurrence venant d’Europe et de Chine.

En outre, les États-Unis veulent se doter d’un programme climatique fort. Vendredi, lors d’un sommet sur le climat, Joe Biden dévoilera ce plan, mais les observateurs s’attendent à une baisse de 50% des émissions par rapport à 2005, d’ici 2030. Cet objectif sera difficile à mettre en place en seulement 9 ans. Interdire les véhicules qui émettent du CO2 serait une technique astucieuse pour faire baisser les émissions beaucoup plus rapidement. Le transport est en effet l’un des secteurs, avec l’énergie, les plus polluants aux États-Unis.

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