A qui le tour ? Yahoo quitte la Chine du jour au lendemain, avec les mêmes explications que LinkedIn

Ce mardi, Yahoo a annoncé mettre fin à ses activités en Chine continentale. Une mesure avec effet immédiat, puisque les services ont été désactivés ce 1er novembre.

« En reconnaissance de l’environnement commercial et juridique de plus en plus difficile en Chine, la suite de services de Yahoo ne sera plus accessible depuis la Chine continentale à partir du 1er novembre », a déclaré un porte-parole de Yahoo à Reuters dans un courriel mardi.

« Yahoo reste attaché aux droits de ses utilisateurs et à un internet libre et ouvert. Nous remercions nos utilisateurs pour leur soutien », ajoute l’entreprise américaine.

Yahoo a débarqué en Chine en 1998. En 2012, la firme avait passé un accord avec Alibaba Group pour vendre sa participation dans le géant du commerce électronique. Le deal prévoyait également qu’Alibaba obtienne le droit d’exploiter Yahoo China sous la marque Yahoo pour une durée maximale de quatre ans.

Par la suite, Yahoo China a fermé son service de messagerie et son portail web, mais la marque a conservé un centre mondial de recherche et de développement à Pékin jusqu’en 2015, date à laquelle il a été fermé.

Ces dernières années, les activités de Yahoo en Chine s’étaient donc réduites comme peau de chagrin. Avant la fermeture de ce lundi, l’entreprise américaine y exploitait encore une application météo et quelques pages qui affichaient des articles d’actualité en langues étrangères.

En outre, le média américain Engadget, qui appartient à la même maison que Yahoo (Apollo Global Management) est lui aussi indisponible en Chine continentale.

Après LinkedIn et Fortnite

L’annonce de Yahoo survient deux semaines après celle de Microsoft concernant la désactivation de son réseau social LinkedIn en Chine. La Big Tech américaine avait avancé les mêmes motifs, à savoir un « environnement opérationnel plus difficile et des exigences de conformité plus importantes ». Elle compte toutefois y lancer ’une nouvelle plateforme. Baptisée InJobs, elle permettra aux Chinois de trouver du travail dans leur pays. Mais elle ne comportera pas de flux social et ne permettra pas à ses utilisateurs de partager du contenu.

Depuis plusieurs mois, les autorités chinoises sont occupées à faire un grand nettoyage sur la toile nationale. Elles suppriment les sujets politiquement sensibles et prient les géants de l’internet de bloquer les contenus jugés indésirables. 

De nombreux géants américains de l’Internet sont déjà bloqués en Chine, tels que Facebook, Twitter ou encore Wikipédia.

Ce mardi, l’éditeur de jeux vidéo Epic Games a également annoncé retirer son jeu Fortnite du marché chinois. Le secteur du jeu vidéo fait lui aussi l’objet de nombreuses mesures régulatoires de la part de Pékin.

Plus