Touchée par une crise sanitaire d’une ampleur inouïe, l’Union européenne a pris conscience qu’elle devait être mieux préparée à d’éventuelles pandémies à venir. Cette semaine, le Conseil et le Parlement de l’UE se sont mis d’accord sur le budget et les directions de leur programme EU4HEALTH des sept prochaines années.
Pour mener à bien l’EU4HEALTH 2021-2027, l’Union européenne s’est dotée d’un budget de 5,1 milliards d’euros. Il s’agit d’une spectaculaire augmentation, étant donné que le budget est dix fois plus élevé que celui alloué pour le programme 2014-2020 (449 millions d’euros).
Parmi les objectifs fixés par le programme EU4HEALTH des sept prochaines années, on retrouve la volonté de faire des efforts sur des questions de santé à long terme, telles que la diminution inégalités en matière de soins de santé, l’amélioration de la santé mentale et la recherche contre le cancer.
Pandémie oblige, un vaste pan de ce programme est également consacré à la mise en place d’outils permettant à l’UE ‘de mieux se préparer et de faire face aux futures crises sanitaires’, indique Jens Spahn, ministre allemand de la Santé – l’Allemagne préside actuellement le Conseil de l’UE. Dans un communiqué, il indique que l’Union s’est appuyée sur les enseignements tirés de la crise du Covid-19, tout en rappelant que ses citoyens ‘subissent encore les effets d’une menace sanitaire majeure et les souffrances humaines et les graves conséquences socio-économiques qui en résultent’.
Quelles solutions contre les pandémies ?
Parmi la liste des mesures faisant partie du programme, la plupart est destinée à améliorer la politique sanitaire européenne de manière globale. Toutefois, on peut remarquer qu’une bonne partie de ces idées sont directement liées à la gestion de futures pandémies. Les voici :
- Création d’une Autorité européenne de préparation et d’intervention pour les urgences sanitaires. Cet organisme permettra de réagir plus rapidement et plus efficacement dès qu’un danger sanitaire transfrontalier menace l’Union européenne. La coopération entre les différents États-membres va elle aussi être renforcée.
- Soutien aux initiatives et engagement mondiaux, notamment en suivant et favorisant davantage les recommandations émises par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
- Davantage de médicaments doivent être mis à disposition des États-membres. Touchée par une pénurie de médicaments durant la pandémie de coronavirus, l’UE souhaite aider chaque pays dans leur production et leur achat de médicaments. Cette démarche doit déboucher sur la constitution d’un stock de médicaments – mais aussi de vaccins et de dispositifs médicaux – dans lequel puiser lorsque la situation l’impose.
- L’UE veut miser sur la numérisation des soins de santé. Dans cette optique, un espace européen des données sur la santé va être instauré, permettant une meilleure transparence et une meilleure gestion des crises sanitaires.
- Consciente que les fake news peuvent nuire à la bonne gestion d’une pandémie, l’Union souhaite intensifier sa lutte contre la désinformation et, dans le même temps, développer ses campagnes d’information et de prévention face aux maladies.
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Les autres ambitions
En parallèle de ces mesures surtout destinées à faire face aux futures pandémies, l’Union européenne a également établi une liste d’autres projets à mettre en place via le programme EU4HEALTH :
- Favoriser le développement de médicaments plus respectueux de l’environnement.
- Aider à la mise en place de systèmes nationaux de soins de santé plus accessibles et de médicaments plus abordables.
- Faire davantage de prévention contre les facteurs favorisant l’apparition de problèmes de santé graves, tels que le manque d’activité physique, les mauvaises habitudes alimentaires ou encore la consommation d’alcool, de tabac et de stupéfiants.
‘L’accord prévoit un mécanisme de gouvernance solide et un processus décisionnel efficace. À cette fin, un groupe de pilotage EU4Health composé de représentants des États membres et de la Commission est créé. Ce groupe sera consulté sur les programmes de travail annuels et suivra la mise en œuvre du programme’, conclut l’Union européenne.