L’Europe, épicentre de la pandémie, doit s’attendre à encore ‘six mois difficiles’ selon l’OMS

L’Europe est actuellement, avec les États-Unis, l’épicentre de la pandémie de Covid-19. Bien que les verrouillages successifs dans de nombreux pays européens ont permis de faire fléchir la courbe des infections, la région doit s’attendre à encore ‘six mois difficiles’, explique l’OMS.

Chaque jour, environ 250.000 cas de coronavirus sont découverts en Europe et près de 5.000 personnes décèdent. Les chiffres sont impressionnants et pourtant, grâce aux différents confinements annoncés un peu partout en Europe, ils commencent enfin à baisser.

En Espagne, en France et même en Belgique, le nombre d’infections quotidiennes diminue à vue d’œil. Avec quelques jours de retard, les hospitalisations et les décès suivent le même chemin. En Italie et en Allemagne, les restrictions commencent aussi à montrer leur effet, les contaminations ont arrêté d’augmenter de jour en jour, mais n’ont pas encore commencé à baisser.

En Catalogne, les autorités réfléchissent déjà au déconfinement: les bars et cinémas devraient rouvrir la semaine prochaine. La France parle quant à elle de ‘confinement allégé’ dès le 1er décembre. Les magasins dits ‘non essentiels’ pourront rouvrir, mais des mesures de restriction seront toujours d’application. En Belgique, il faudra encore prendre patience jusqu’au moins le 13 novembre.

Luxembourg, Suède, Russie

Dans d’autres pays européens, la situation est beaucoup moins rassurante. Le Luxembourg a vu une explosion du nombre de cas ces dernières semaines et réfléchit donc à un nouveau confinement. Le pays avait réussi à éviter la seconde vague et à rester ouvert jusqu’ici. Mais les contaminations journalières ont dépassé à plusieurs reprises la barre des 800 cas ces dernières semaines, tandis que les décès ont dépassé les niveaux de la première vague. Si le nombre de cas quotidiens ne descend pas en dessous de 500 d’ici la semaine prochaine, de nouvelles mesures seront annoncées : fermeture des cafés, restaurants, cinémas et théâtres, le sport en intérieur sera interdit et le nombre de contacts privés sera limité.

En Suède, les nouvelles restrictions entrent en vigueur ce vendredi. Ce pays qui avait toujours refusé d’entendre parler de confinement doit bien se résoudre à se confiner partiellement. Le nombre de cas recensés chaque jour dépasse régulièrement le cap des 4.000, avec une pointe à 6.700 la semaine dernière. Au cours de la première vague, ce chiffre n’avait jamais dépassé la barre des 2.000 infections quotidiennes. Les mesures ne sont toutefois pas aussi strictes que dans le sud-ouest de l’Europe. Les restaurants et cafés devront fermer à 22 heures, les citoyens ne pourront pas se réunir à plus de 8 dans les espaces publics et le Premier ministre a également conseillé de ne pas aller au sport ni à la bibliothèque et d’éviter les grosses réunions privées.

En Russie, la situation est devenue ingérable. Des vidéos de citoyens affluent sur internet montrant des hôpitaux débordés, les corps de personnes décédées s’entassent dans les morgues et des personnes âgées se voient refusé l’accès à des soins. Les centres hospitaliers n’ont plus de lits en suffisance, ni de matériel et encore moins de médicaments pour soigner les malades. Ces images tranchent avec les chiffres annoncés quotidiennement. ‘Seuls’ 23.000 cas sont annoncés chaque jour et 450 décès. En comparaison, la France publie des chiffres similaires pour une population deux fois moins nombreuse qu’en Russie. Le président Vladimir Poutine n’a toujours pas annoncé de second confinement pour freiner l’expansion de la maladie.

Vaccin

Pour l’OMS, il faudra encore de nombreux mois avant que la situation ne redevienne vivable. ‘Il y a de la lumière au bout du tunnel, mais ce seront six mois difficiles’, a expliqué Hans Kluge, directeur de l’OMS pour l’Europe.

La lumière au bout du tunnel, c’est l’arrivée d’un vaccin qui est prévue pour les prochains mois. Selon Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, l’Agence européenne des médicaments devrait donner une ‘autorisation de mise sur le marché conditionnelle’ pour les vaccins Moderna et Pfizer au cours du mois de décembre. La distribution du vaccin pourra alors commencer pour les pays qui ont déjà décidé de l’ordre de priorité pour recevoir le vaccin.

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