La « crise silencieuse » touche les travailleurs belges : plus de la moitié d’entre eux n’osent pas parler de leur burn-out à leur employeur

La « crise silencieuse » touche les travailleurs belges : plus de la moitié d’entre eux n’osent pas parler de leur burn-out à leur employeur
(Getty Images)

« La crise silencieuse ». C’est le nom donné par la plateforme de formations en ligne GoodHabitz au phénomène qui voit les travailleurs belges être très peu à l’aise à l’idée d’évoquer leurs problèmes de santé mentale auprès de leur employeur.

Dans l’actu : un rapport sur le manque de communication sur la santé mentale au travail.

  • Selon un sondage de GoodHabitz auprès de 1.229 répondants, plus de la moitié des travailleurs belges n’ont pas évoqué leurs symptômes de burn-out auprès de leur employeur l’année dernière.

Zoom avant : deux tiers des travailleurs belges stressés et/ou épuisés, et pourtant…

  • 54% des sondés ont ainsi déclaré n’en avoir parlé ni à leur manager ni à un responsable RH.
  • Il faut dire que l’expérience de leurs collègues qui ont osé franchir le pas ne les y a pas aidés. Parmi les 46% qui ont évoqué le problème, 30% disent ne pas avoir reçu le soutien nécessaire pour aller mieux.
  • C’est d’autant plus problématique que deux tiers des répondants ont confié avoir ressenti des signes de stress ou d’épuisement au cours de l’année écoulée.
  • En revanche, si on élargit la communication de ces problèmes de santé mentale à l’ensemble de l’entreprise (et non seulement à l’employeur), seul un peu moins d’un quart des travailleurs disent être mal à l’aise à ce sujet.
burnout
Près de deux tiers des travailleurs belges ont ressenti des signes de stress ou d’épuisement au cours de l’année écoulée. (GoodHabitz)

Le bien-être plus important que le salaire

Zoom arrière : les travailleurs accordent de plus en plus d’importance à leur santé mentale.

  • Le bien-être au travail est pourtant un élément incontournable pour aimer son boulot. Et pour être heureux tout court. 69% des salariés établissent ainsi une corrélation entre le fait d’être heureux au travail et leur bien-être général, indique GoodHabitz.
  • Dans le même temps, il n’y a jamais eu autant de démissions chez les jeunes travailleurs belges que cette année. Et ça s’explique notamment par l’importance accrue qu’ils accordent à leur santé mentale, selon Acerta.
  • Les travailleurs de toutes les tranches d’âge s’accordent à dire que le plaisir au travail constitue le principal facteur de leur bien-être professionnel. Les autres critères de satisfaction diffèrent en fonction de l’âge (plus d’infos ici). Mais le deuxième facteur le plus important est toujours lié à la santé mentale. La rémunération n’est que troisième, d’après une récente enquête de Securex.

Vers des moments de discussion dédiés au bien-être ?

Et maintenant : que faire ?

  • « En creusant davantage, il devient évident que la cause de ce problème va au-delà de la simple appréhension à l’idée de parler à un supérieur », écrit GoodHabitz.
  • Le manque de communication s’expliquerait surtout par le déficit de compétences et de ressources nécessaires pour mener des discussions constructives et empreintes d’empathie. Tant du côté des employés que des managers.
    • La compétence la plus importante pour influencer positivement le bien-être au travail est la gestion du stress. 33% des sondés l’ont citée.
    • Viennent ensuite la communication (24%), le travail d’équipe (23%), la gestion du temps (21%) et le leadership (21%).
  • Près de deux tiers (63%) des répondants souhaitent que leurs supérieurs fassent régulièrement le point sur leur bien-être avec eux.

« Il est essentiel que les managers suivent une formation afin d’aborder et de soutenir efficacement ce lien  [entre le bien-être général de leurs employés et leur bonheur au travail], favorisant ainsi un environnement de travail positif et stimulant », en conclut GoodHabitz. Qui prêche bien sûr pour sa paroisse.

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