Ils l’avaient annoncé, ils l’ont fait. Alors que le Congrès devait voter ce mercredi la certification de l’élection de Joe Biden, des manifestants pro-Trump sont parvenus à pénétrer dans le Capitole. La session a été suspendue. Le calme est revenu après plusieurs heures, laissant un bilan de 4 morts derrière lui.
Après avoir défilé dans les rues de Washington D.C et écouté le discours de leur président, les manifestants se sont dirigés vers le Capitole. La police a tenté vaille que vaille de les contenir mais certains ont réussi à pénétrer dans le dôme du pouvoir, qui rassemble la Chambre des représentants et le Sénat. Le personnel a été évacué, la certification du résultat de l’élection présidentielle a été suspendue. Les membres du Sénat et de la Chambre des représentants ont été déplacés dans un lieu sécurisé – qui est resté secret – indique CNN.
Les manifestants avaient l’intention d’occuper le Capitole toute la nuit. Le but étant de causer le plus de tort à la procédure menant à l’investiture de Joe Biden. Ils ont finalement été finalement dégagés par la Garde nationale. La Sénat a pu reprendre sa séance pour valider la victoire du démocrate Joe Biden.
4 morts
Plusieurs élus ont indiqué que des policiers avaient été contraints de dégainer leurs armes face à la violence des manifestants. Durant ces incidents, une femme a été gravement blessée par balle à l’intérieur du Capitole. Elle est finalement décédée. Les circonstances de cette fusillade restent encore floues. D’après les différents médias américains, 4 morts sont à déplorer des suites des affrontements et des urgences médicales. Il y a eu aussi plusieurs blessés.
Un couvre-feu a été prononcé dans la capitale à partir de 18h (minuit, heure belge). Les travailleurs essentiels ainsi que les journalistes en étaient exemptés, a précisé la maire de Washington D.C, Muriel Bowser. 52 émeutiers ont été arrêtés et 6 armes lourdes saisies, ainsi que 2 bombes artisanales.
Qu’est-ce qui a mis le feu aux poudres ?
Dans son discours, Donald Trump s’en est pris aux ténors républicains, qui ont annoncé qu’ils ne s’opposeraient pas à la certification de l’élection de Biden. Il a notamment ciblé Mike Pence, qui a été évacué. Le vice-président a lâché Trump. Il a d’ailleurs condamné les émeutes, parlant de ‘jour sombre dans l’histoire du Capitole’. Il s’est réjoui ensuite que ‘les représentants élus du peuple des États-Unis soient à nouveau réunis, ce même jour, pour défendre la Constitution.’
Adam Kinzinger, représentant républicain, a dénoncé une ‘tentative de coup d’Etat’. ‘Quand vous ne dites pas la vérité aux gens, vous finissez par leur faire croire aux conspirations et aux fausses preuves, et vous obtenez des violences au Capitole comme celles d’aujourd’hui. C’est absolument, totalement méprisable, et chaque leader républicain doit le dénoncer avec force et être tenu pour responsable’, a déclaré Kinzinger à CNN.
Un peu plus tôt dans la journée, l’avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, lançait un appel aux partisans du président sortant pour ‘mener le procès par le combat’.
À la suite de ces graves incidents, Trump a fini par lancer un appel au calme à ses partisans, via Twitter. D’abord via des messages, ensuite via une vidéo. S’il demande à ses supporters de ‘rentrer chez eux’, il rappelle une nouvelle fois qu’il considère que l’élection a été ‘volée’. Son tweet a ensuite mystérieusement disparu.
De son côté, Biden s’est présenté à la télévision nationale afin de défendre la Constitution et de mettre un terme au siège du Capitole: ‘C’est inédit dans l’histoire. Ce que nous avons vu, c’est un petit nombre d’extrémistes qui ne respectent pas l’État de droit. Ce que nous avons vu, ce n’est pas de la dissension, c’est le désordre, c’est le chaos, quasi une sédition. Cela doit cesser.’