Wall Street se concentre trop sur les mots de la Fed, pas assez sur les chiffres de l’économie

Les marchés sont suspendus aux lèvres de Jerome Powell, le président de la banque centrale américain. En résulte des montagnes russes anarchiques : plus personne ne comprend vraiment comment réagissent les marchés et pourquoi. Les investisseurs et les analystes devraient plutôt se pencher sur les chiffres tangibles.

  • La semaine dernière, lors de la réunion de la FOMC, une seule phrase de Jerome Powell a suffi à faire plonger Wall Street dans le rouge, voire même dans le rouge sang pour le Nasdaq.
  • Pourtant, les réunions de la Fed sont suivies de résultats économiques tangibles sur lesquels il faudrait plutôt se pencher. On sait que la Fed se base entre autres sur les chiffres du marché du travail, sur l’inflation et sur les dépenses à la consommation pour établir la hausse des taux d’intérêt.
  • Or, la dernière réunion a eu lieu deux jours avant la publication d’un rapport sur l’emploi qui a montré que le marché du travail se portait toujours bien. Il sera suivi, ce jeudi, des prix à la consommation du mois d’octobre, qui montreront si l’inflation se contracte ou non.
  • En attendant, il est impossible de vraiment savoir ce que fera la Fed lors de sa prochaine réunion. Et il était impossible de vraiment comprendre pourquoi la Fed a décidé de mener une 4e hausse consécutive de 75 points de base, pour établir les taux directeurs dans une fourchette comprise entre 3,75 et 4%.

La surinterprétation mène à la surprise

  • Tout ceci mène à de la spéculation et à des montagnes russes sur les marchés que personne ne comprend plus. « Il n’y a pas un seul jour où le marché ne suranalyse pas les mots qui sortent de la bouche de Powell ou de celle des autres membres de la Fed », a déclaré Christopher Smart, chef de la stratégie mondiale chez Barings, cité par CNN Business.
  • « Nous tous sur les marchés et les personnes qui couvrent les marchés devons examiner les données et la manière dont elles seront interprétées et pondérées par les décideurs politiques », plaide Leo Grohowski, directeur des investissements chez BNY Mellon Wealth Management.
  • En se basant sur les données, plutôt que les mots, les marchés pourraient mieux anticiper les décisions de la banque centrale américaine et éviter les surprises.
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