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Le vice-gouverneur de la Banque nationale : « Les épargnants ont droit à une rémunération équitable »

Le vice-gouverneur de la Banque nationale : « Les épargnants ont droit à une rémunération équitable »
Steven Vanackere – JAMES ARTHUR GEKIERE/BELGA MAG/AFP via Getty Images

La Banque nationale de Belgique (BNB) a présenté aujourd’hui son rapport sur la stabilité financière. Commentant ce rapport, le vice-gouverneur Steven Vanackere a déclaré que les épargnants ont droit à un taux d’intérêt équitable. Il a toutefois ajouté que tous les acteurs ne pouvaient pas augmenter les taux des comptes d’épargne du jour au lendemain.

Pourquoi est-ce important ?

Ces dernières semaines, les partis gouvernementaux ont critiqué les taux bas des comptes d’épargne du pays. Le parti Vooruit souhaite donc lier les taux d'épargne à la rémunération que les institutions financières perçoivent sur les dépôts qu'elles déposent auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Cette commission s'élève actuellement à 3,25 %. Vincent Van Peteghem (cd&v), ministre des Finances, a demandé l'avis de la BNB à ce sujet. La réponse sera prête à la fin de cette semaine.

Dans l’actualité : Dans le Rapport sur la stabilité financière de la BNB, on peut lire que les dépôts d’épargne sont une source essentielle de financement stable pour les prêts aux ménages et aux entreprises non financières belges. « Les banques devraient soutenir cette stabilité en augmentant progressivement la rémunération de ces dépôts, en tenant compte de l’évolution de leurs revenus d’intérêts, dont une partie est générée par des actifs pour lesquels les taux d’intérêt à long terme ont été fixés dans un environnement de taux d’intérêt plus bas », peut-on lire.

  • Vanackere a confirmé, lors d’une explication sur ce rapport, qu’il n’est pas facile pour toutes les banques d’ajuster les taux d’épargne à la hausse. Par exemple, les banques traditionnelles ont encore dans leur bilan un grand nombre de prêts résidentiels qu’elles ont accordés lorsque les taux d’intérêt étaient très bas. Elles n’en tirent donc pratiquement aucun revenu. Ces prêts ont une maturité moyenne de 20 ans.
  • Selon le gouverneur adjoint, il n’existe donc pas de solution unique pour le secteur bancaire. « Mais si nous constatons que les banques peuvent se financer de manière stable, c’est aussi parce que les épargnants sont convaincus qu’ils seront indemnisés de manière équitable », a-t-il ajouté. « Si ce n’est pas le cas, ces épargnants pourraient bien aller chercher leur rendement ailleurs, ce qui n’est pas sans conséquence pour la stabilité financière des banques. »

Rappel : certaines banques ont augmenté les taux de leurs comptes d’épargne ces dernières semaines. Notre pays compte trois comptes d’épargne rapportant 2 % (net).

  • Deux des trois livrets d’épargne – Fidelity Account de NIBC Direct et Fidelity Savings de MeDirect – sont accessibles à tous.
  • Les épargnants qui optent pour Vision Max de Santander Consumer Bank n’obtiendront un taux d’intérêt de 2 % que s’ils épargnent entre 125.000 et 200.000 euros. Dans tous les autres cas, le taux d’épargne tombe à 1,25 %.

Les banques doivent continuer à accorder des prêts

Le détail : La BNB demande également aux banques de continuer à accorder des crédits aux ménages et aux entreprises non financières. « Dans le climat économique et financier actuel, le secteur financier doit continuer à prêter à l’économie. »

  • « En particulier, il convient d’éviter tout retard excessif dans l’octroi de prêts hypothécaires aux acheteurs débutants », ajoute l’institution monétaire. « Les banques devraient également utiliser l’espace de capital disponible pour offrir de manière proactive des possibilités de rééchelonnement de la dette aux clients qui rencontrent des problèmes de remboursement, et augmenter le provisionnement du risque de crédit si nécessaire. »

Une analyse récente de la grande banque ING montre en effet que le crédit dans la zone euro stagne.

  • Le crédit privé n’a augmenté que de 0,02 % par rapport au mois de mars.
  • Les prêts aux entreprises non financières ont légèrement diminué de 0,03 % par rapport à mars. Il s’agit de la cinquième baisse nette en six mois.

(JM)

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