Des chercheurs chinois ont eu la surprise de trouver quelques cellules organiques sur les restes d’un caudipteryx, un dinosaure vieux de 125 millions d’années. Et leur noyau semble assez bien préservé pour, peut-être contenir un peu d’ADN. De quoi réveiller nos rêves les plus fous.
De l’ADN ancien retrouvé dans l’estomac gorgé de sang d’un moustique, lui-même conservé dans l’ambre, et qui permettrait de redonner vie à des créatures préhistoriques. Tout le monde connait cette prémisse de Jurassic Park, le film de Steven Spielberg qui a donné naissance au fantasme scientifique de toute une génération, ainsi sans doute qu’à pas mal de vocations de paléontologues.
La quête de l’ADN
Sauf que la démarche est – relativement- plausible, et qu’elle a été très envisagée envisagée par des scientifiques. A ceci près que s’embarrasser à dépiauter d’hypothétiques moustiques anciens qui auraient pu piquer n’importe quoi parait quand même bien plus compliqué que de retrouver de l’ADN directement sur des restes de dinosaures. Même si on ne décide pas de le cloner, il s’agirait là d’une découverte exceptionnelle qui permettrait d’en apprendre beaucoup sur ces étranges bêtes de jadis, or, malgré quelques espoirs vite déçus, ça n’est jamais arrivé.
Hélas, les tissus organiques, et donc les cellules potentiellement chargées d’ADN, se dégradent rapidement. On considère qu’après un million d’années, on n’en trouve plus la moindre trace. Alors après des dizaines de millions d’années, on est déjà content de retrouver des os pétrifiés ou une emprunte de plume en négatif.
Sous un cocon de cendres
Jusqu’à aujourd’hui ? Il est un peu tôt pour le dire, mais c’est bien possible. Des chercheurs de l’Institut de paléontologie des vertébrés et de paléoanthropologie de Chine ont analysé avec minutie les restes de Caudipteryx, un petit dinosaure de la taille d’un paon qui vivait il y a 125 millions d’années dans une région de lacs de ce qui allait devenir la Chine. Quelques-uns de ces animaux ont été recouverts de cendres volcaniques qui ont formé une sorte de cocon à l’épreuve du temps.
Et quelques âges plus tard, les mammifères scientifiques ont eu la surprise de trouver quelques cellules organiques qui formaient les cartilages de l’animal. Bien mieux : en utilisant un colorant spécial qui se lie au noyau d’une cellule, ils ont découvert que celui-ci était si bien conservé qu’il semble toujours contenir des biomolécules et des fils de chromatine, une structure complexe composée d’ADN et de protéines.
De là à dire qu’on vient de trouver de l’ADN de dinosaures, il reste un pas que les chercheurs ne franchiront pas : ils insistent au contraire sur la nécessité de nouvelles études afin de comprendre comment ces biomolécules se sont conservées, s’il s’agit bien de ce à quoi on pense. Et puis, de trouver comment les préserver, avant de seulement envisager d’en séquencer le génome. Bref, on est encore très loin de voir gambader un terrible saurien.
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