« Un continent au bord du gouffre » : 1 Européen sur 4 se déclare en « situation financière précaire »

Plus de la moitié des Européens se sentent dans une situation financière à risque et 80% d’entre eux ont déjà fait des choix de dépenses difficiles, selon une étude menée par une ONG française de lutte contre la pauvreté.

La crise énergétique couplée à l’inflation galopante pèse sur le coût de la vie des Européens. Sur base d’une enquête menée dans 6 pays du vieux continent, l’ONG Secours populaire française a brossé le tableau alarmant d’un « continent au bord du gouffre » :

  • Un Européen sur 4 décrit sa situation financière comme « précaire », à savoir qu’il ne pourrait pas faire face à une dépense imprévue.
  • Plus de la moitié craignent sérieusement que leur situation financière ne devienne précaire dans un avenir proche. C’est pourquoi ils font attention à leurs dépenses.
  • 80% des Européens ont déjà été contraints de faire des compromis importants, notamment en matière de déplacements (62 %).
    • 42 % ont dû emprunter à des amis ou à la famille, 40 % ont été contraints de trouver un deuxième emploi et 29 % ont sauté un repas.

Pouvoir d’achat en baisse

Sur les 6.000 personnes interrogées en France, en Allemagne, en Grèce, en Italie, en Pologne et au Royaume-Uni, plus de la moitié (54 %) ont assuré que leur pouvoir d’achat avait chuté au cours des trois dernières années, en raison d’augmentations de l’alimentation, de l’énergie et des loyers.

  • Une situation renforcée par les pressions économiques mondiales qui découlent à la fois de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique en Europe. Au mois d’octobre, l’inflation a atteint 10,7 % en glissement annuel sur le vieux Continent.

La Grèce est le pays où la plus grande baisse du pouvoir d’achat a été ressentie, selon les personnes interrogées. 63 % des Français interrogés parlent d’une baisse du pouvoir d’achat importante depuis 2019, suivis par 57 % des Italiens interrogés, 54 % des Allemands participants à l’enquête, 48 % des Britanniques et 38 % des Polonais.

  • 64 % des répondants ont déclaré qu’ils étaient « souvent » ou « parfois » incapables de décider ce dont ils allaient se priver pour faire des économies, en raison du fait qu’ils avaient déjà abandonné les choses les plus dispensables. 28 % ont indiqué qu’ils étaient à découvert au milieu du mois et 27 % craignent de perdre leur maison.

Les Grecs et les Italiens sont les plus inquiets de l’avenir, avec respectivement 70 % et 68 % de personnes très inquiètes. 47 % des Britanniques interrogés estiment que le risque de précarité est important, contre 42 % en France.

  • Les parents sont les premiers à souffrir de la situation. La grande majorité (72 %) dans les 6 pays étudiés a déclaré avoir réduit leurs propres dépenses en matière de loisirs (76 %), soins capillaires et esthétiques (72 %) et le budget vestimentaire (72 %), afin de préserver la qualité de vie de leurs enfants.
  • Ils sont 48 % à avoir affirmé avoir réduit leur propre alimentation pour nourrir leurs enfants.
  • Et 66 % des parents interrogés ont indiqué avoir été contraints de restreindre les activités de leur progéniture en raison de la baisse de leur pouvoir d’achat.
  • En moyenne, 50 % d’entre eux craignent de ne pas pouvoir répondre aux besoins de leurs enfants à l’avenir et 33 % affirmaient déjà ne pas être en mesure de leur assurer une alimentation variée.

Enfin, l’enquête a révélé des différences frappantes entre les groupes perçus comme les plus à risque de tomber dans la pauvreté dans les 6 pays étudiés ; en Allemagne, ce sont les retraités (21 %), les jeunes en Italie (57 %) et les familles monoparentales au Royaume-Uni (55 %).

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