Trump poursuit sa campagne de soutien à Israël: le Soudan n’est plus considéré comme un parrain du terrorisme

Inscrit depuis 1993 par les États-Unis sur la liste des pays soutenant le terrorisme, le Soudan en est officiellement retiré ce lundi. Une nouvelle étape dans le processus mis en place par Donald Trump en vue d’apaiser les tensions au sein du monde arabo-musulman.

Le 19 octobre dernier, Donald Trump avait annoncé que le Soudan allait être retiré de la liste des pays accusés de parrainer le terrorisme. Ce lundi, la nouvelle est officielle.

‘La période de notification au Congrès de quarante-cinq jours ayant expiré, le secrétaire d’Etat a signé une notification annulant la désignation du Soudan comme un Etat soutenant le terrorisme. La mesure est effective à compter de ce 14 décembre’, a fait savoir l’ambassade américaine à Khartoum sur Facebook.

Message de l’ambassade américaine à Khartoum – Facebook

Le Soudan avait été inscrit sur cette liste noire par Bill Clinton en 1993 suite au premier attentat perpétré par Al-Qaida contre le World Trade Center de New York, qui avait fait 6 morts et plus d’un millier de blessés. Le pays était accusé d’abriter Oussama ben Laden, le chef du réseau terroriste.

Le fait d’appartenir à cette liste avait entraîné une série de restrictions économiques envers le Soudan. En effet, cela interdisait les pays étrangers de commercer avec Khartoum, sous peine de sanctions. Le pays était également interdit de bénéficier d’un allègement de sa dette. De plus, le Fonds Monétaire International (FMI) et d’autres institutions mondiales ne pouvaient pas lui prêter de l’argent.

Désormais, seuls l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord figurent encore sur cette liste des ‘parrains’ du terrorisme.

Un nouveau succès diplomatique de Trump

Si les relations entre Khartoum et Washington s’étaient déjà peu à peu apaisées sous l’administration Obama, le Soudan attendait d’être définitivement retiré de cette liste noire depuis avril 2019 et la chute de l’autocrate Omar Al-Bachi.

Même si les autorités soudanaises nient que cela ait servi de monnaie d’échange, c’est leur reconnaissance d’Israël qui a entraîné l’enclenchement du processus. Sous la pression américaine, Khartoum a accepté de normaliser ses relations avec Israël le 23 octobre dernier. Trois jours plus tard, Donald Trump a effectivement notifié au Congrès américain le retrait du Soudan de la liste noire.

Cette opération s’inscrit dans le cadre des récents succès de Trump dans le monde arabo-musulman. Le 15 septembre, les Émirats arabes unis et Bahreïn avaient signé un accord de paix avec Israël à la Maison Blanche, débouchant sur une normalisation des relations entre ces deux pays et l’Etat hébreu. La semaine dernière, Trump avait annoncé reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara oriental, en échange de l’engagement de Rabat à normaliser ses relations avec Israël.

Du côté du Soudan, ce retrait de la liste noire sonne comme une victoire pour le Premier ministre Abdallah Hamdok. Même s’il faudra sans doute plusieurs années avant que le pays n’en ressente ses réels effets, cette décision devrait permettre à l’économie soudanaise, en chute libre, de se redresser tant que faire se peut.

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