Trump affirme avoir ‘vu’ que le virus provient d’un laboratoire et menace la Chine de sanctions douanières

Lors d’une conférence de presse jeudi, le président américain a suggéré avoir vu des preuves que le coronavirus provenait d’un laboratoire de Wuhan. Il a menacé la Chine de nouveaux droits de douane en représailles au coronavirus.

Avoir après proposé aux citoyens de se faire des injections de liquide anti-bactérien, de boire de la javel ou de s’exposer aux UV pour se prémunir du coronavirus, voici qu’il a recommencé avec de nouvelles allégations surprenantes.

Jeudi, lors d’un briefing à la Maison Blanche, un journaliste lui demande s’il a ‘vu quelque chose qui lui donne une grande confiance dans le fait que l’Institut de virologie de Wuhan est à l’origine de ce virus?’ Il répond: ‘oui, j’ai vu. Oui, j’ai vu quelque chose. Et je pense que l’Organisation Mondiale de la Santé devrait avoir honte, car elle est comme l’agence de relations publiques pour la Chine.’

Quand on lui demandera plus tard de préciser ce qu’il a ‘vu’, Donald Trump éludera tout simplement: ‘je ne peux pas vous dire ça. Je n’ai pas le droit de vous dire ça.’ Ah.

Fake news?

Si le bureau du directeur national du renseignement américain (qui supervise les agences d’espionnage américaines) a déclaré toujours enquêter sur la façon dont le virus est apparu, il a déjà déterminé qu’il ‘n’était pas fabriqué par l’homme ou génétiquement modifié’. Et s’est dit d’accord avec le ‘large consensus scientifique’ concernant les origines naturelles du Covid-19. En contradiction totale avec les insinuations de Donald Trump. La Chine a également rejeté cette théorie du laboratoire.

Plus tard lors de la conférence de presse, le président a continué ses hypothèses: ‘qu’ils [la Chine] aient fait une erreur, ou que cela ait commencé par une erreur et qu’ils en aient fait une autre, ou que quelqu’un ait fait quelque chose exprès?’ Tous les prétextes semblent valables pour remettre la faute aux Chinois.

Donald Trump semble inarrêtable dans sa guerre des mots avec la Chine. Après avoir critiqué les autorités chinoises sur leur gestion de la crise (qu’ils auraient volontairement dissimulée dès le debut), il semble maintenant convaincu que le pays le poursuit personnellement. Mercredi, il a laissé entendre que la Chine voulait qu’il perde sa candidature à la réélection en novembre.

Sans doute un accès de colère de plus face à l’étau qui se resserre autour du président. La moyenne des sondages nationaux donne désormais Joe Biden à 48,3 % et Donald Trump à 42 % pour les élections présidentielles. ‘FAUX SONDAGE, comme en 2016 (mais pire)!’ a écrit Donald Trump jeudi dans une série de tweets assassins.

Sanctions douanières

Profondément en colère face à ces débâcles, Donald Trump semble avoir trouvé en la Chine son bouc émissaire. Il a déclaré que son accord commercial durement négocié avec la Chine était désormais d’une importance secondaire… Et a menacé de nouveaux droits de douane sur Pékin.

‘Nous avons signé un accord commercial où ils sont censés acheter, et ils ont acheté beaucoup, en fait. Mais cela devient maintenant secondaire par rapport à ce qui s’est passé avec le virus. La situation du virus n’est tout simplement pas acceptable’, a-t-il déclaré, frustré des milliers de morts engendrés aux Etats-Unis par le Covid-19. Si le virus vient de Chine et a fortiori d’un laboratoire, la Chine doit payer.

Selon le Washington Post, certains fonctionnaires ont discuté d’annuler une partie de l’énorme dette américaine détenue par la Chine comme représailles contre les lacunes de Pékin dans sa gestion de la pandémie. Mais le principal conseiller économique de Trump, Larry Kudlow, a vite démenti ce rapport. Et Trump lui-même a affirmé à propos de cette punition: ‘je peux le faire différemment. Je peux faire la même chose, mais même pour plus d’argent, juste en appliquant des droits de douane.’

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