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Transition énergétique : « 160 milliards de dollars de nouveaux investissements sont nécessaires pour ne plus dépendre de la Chine »

Transition énergétique : « 160 milliards de dollars de nouveaux investissements sont nécessaires pour ne plus dépendre de la Chine »
La production de batteries au lithium. (Getty Images)

Pour que la transition énergétique réussisse, de nombreux espoirs occidentaux reposent sur les épaules des fabricants de batteries chinois. Ce serait pourtant la mauvaise piste à emprunter, affirment les analystes de la banque d’investissement américaine Goldman Sachs.

Pourquoi est-ce important ?

La Chine produit environ 80% de toutes les batteries lithium-ion (et un total de trois quarts de toutes les batteries) dans le monde. La première technologie est considérée comme essentielle pour la production de voitures électriques, et donc pour le succès de la transition verte. Mais si la guerre en Ukraine a prouvé une chose, c'est que l'Occident ferait mieux de ne pas sous-traiter ses approvisionnements énergétiques à des régimes autoritaires.

Dans l’actu : dans un rapport d’investissement envoyé aux clients, auquel le journal économique Financial Times (FT) a eu accès, les analystes de Goldman Sachs suggèrent qu’une énorme vague d’investissements par des entreprises non chinoises pourrait libérer l’Occident de sa dépendance vis-à-vis de Pékin d’ici 2030. Cela devrait avoir lieu en combinaison avec de fortes mesures protectionnistes de la part de Washington et de Bruxelles.

Les détails : selon le rapport, les rivaux économiques et énergétiques de la Chine devraient dépenser plus de 160 milliards de dollars :

  • 78,2 milliards de dollars pour les batteries.
  • 60,4 milliards de dollars pour les composants de batteries.
  • 13,5 milliards de dollars pour l’exploitation minière du lithium, du nickel et du cobalt, matières premières essentielles à la production de batteries.
  • 12,1 milliards de dollars doivent être injectés dans le raffinage de ces matériaux pour parvenir à une chaîne de production autonome.

« La Chine n’est pas nécessaire » : Goldman Sachs affirme qu’au cours des trois à cinq prochaines années, la demande de batteries finies pourra être satisfaite sans devoir faire appel à la deuxième économie mondiale.

  • Ce résultat serait obtenu en grande partie grâce aux importants investissements réalisés aux États-Unis par les conglomérats technologiques sud-coréens LG et SK.
  • La loi sur la réduction de l’inflation, le colossal paquet de mesures climatiques de l’administration Biden, serait également une très bonne nouvelle pour le secteur national des batteries.

La réfutation : selon Ross Gregory, partenaire de la société de conseil en voitures électriques « New Electric Partners », l’estimation des coûts dans le rapport de Goldman Sachs est beaucoup trop basse et le calendrier dont se vante la banque d’investissement est beaucoup trop optimiste. C’est ce qu’il indique au FT. Les attentes de Goldman Sachs concernant l’impact du recyclage des piles seraient également irréalistes.

Sodium et soufre

Et l’Europe ? Le vieux continent ne disposera probablement jamais d’une quantité suffisante de lithium (condition absolue pour construire, bien sûr, des batteries lithium-ion) pour répondre à ses besoins, écrit le site web automobile GoCar.

  • Cependant, des recherches sont en cours pour trouver des produits chimiques alternatifs pour les batteries, nécessitant moins ou pas de minéraux critiques provenant de Chine.
  • Plusieurs entreprises, quant à elles, injectent des millions d’euros dans la recherche et le développement pour trouver de telles options. Il y aurait certainement moyen de trouver d’autres alternatives de haute qualité au lithium, suggère GoCar. « Le sodium et le soufre, par exemple, sont deux composés particulièrement prometteurs », peut-on lire.

(CP)

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