Record trimestriel stupéfiant pour la nouvelle société la plus riche au monde, la véritable reine du pétrole

La compagnie pétrolière d’État saoudienne Aramco a annoncé dimanche que son bénéfice net au cours des trois premiers mois de l’année avait augmenté de 82 % pour atteindre 39,5 milliards de dollars, contre 21,7 milliards de dollars pour la même période l’an dernier. Les analystes interrogés par l’agence de presse Reuters avaient prévu un bénéfice net de 38,5 milliards de dollars.

Pourquoi est-ce important ?

Ce record d'Aramco n'est qu'un exemple parmi d'autres d'un premier trimestre réussi pour les entreprises du secteur de l'énergie, qui continuent de bénéficier de la flambée des prix du pétrole et du gaz.

Avec un bond de plus de 80% de son bénéfice net, le groupe saoudien a établi un nouveau record de bénéfices trimestriels depuis son introduction en bourse. Le géant pétrolier a déclaré que ses bénéfices étaient dus à la hausse des prix du pétrole brut, à l’augmentation des volumes de vente et à l’amélioration des marges bénéficiaires dans ses activités en aval (c’est-à-dire le transport, le raffinage, la distribution et la vente de pétrole), rapporte le média économique CNBC.

Leader de l’OPEP

Le trimestre dernier, l’Arabie saoudite est devenue le leader de facto de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). De manière révélatrice, le strict État islamique a continué à rejeter les demandes des États-Unis de pomper davantage de pétrole pour freiner la hausse des prix du brut. Au lieu de cela, les Saoudiens ont insisté sur un accord avec la Russie pour n’augmenter que marginalement la production.

L’accord avec la Russie permet une augmentation mensuelle de la production d’environ 400.000 barils par jour. Mais elle n’a guère contribué à enrayer la hausse des prix du pétrole, et les Saoudiens ont pompé moins que leur juste part, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Les États-Unis ont répondu à l’invasion de l’Ukraine en sanctionnant les exportations de pétrole des Russes, ce qui a fait craindre une diminution des stocks disponibles, et donc fait grimper les prix. Certaines des plus grandes économies européennes sont occupées à rechercher de nouvelles sources de gaz naturel (au Qatar et en Algérie, par exemple) pour remplacer le combustible russe dont elles restent fortement dépendantes.

La croissance économique la plus rapide de la décennie

Le résultat : une aubaine pour les producteurs traditionnels de combustibles fossiles du Moyen-Orient. Avec des prix du pétrole qui ont atteint les 139 dollars le baril au cours des derniers mois et qui dépassent quasi constamment les 100 dollars, l’Arabie saoudite a connu sa croissance économique la plus rapide depuis une décennie, selon le journal économique américain The Wall Street Journal.

Aramco reste le moteur de l’économie saoudienne. La société a pompé en moyenne 10,2 millions de barils par jour entre janvier et mars, soit le chiffre le plus élevé parmi les sociétés pétrolières.

Les actions d’Aramco ont jusqu’à présent augmenté de plus de 15 % cette année. En mars, le géant pétrolier a indiqué que son bénéfice annuel avait plus que doublé l’année dernière en raison de la hausse continue des prix du pétrole.

La semaine dernière, elle a d’ailleurs dépassé Apple en tant que société la plus chère au monde, avec une valeur marchande qui a atteint 2.400 milliards de dollars.

Se diversifier

Pendant ce temps, les Saoudiens s’efforcent de diversifier leur économie en dehors du pétrole. Le gouvernement, qui détient une participation de plus de 94% dans Aramco, cherche à monétiser les vastes actifs pétroliers du pays et à utiliser les recettes pour investir dans d’autres industries que les hydrocarbures.

Le principal moteur de ces initiatives écologiques est le Fonds d’investissement public (FIP), le fonds souverain de 500 milliards de dollars présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane. La production d’hydrogène vert est notamment envisagée par les Saoudiens comme une alternative durable au pétrole.

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