Qui est Annalena Baerbock, la possible future chancelière allemande qui pourrait remplacer Angela Merkel ?

Les Verts allemands ont choisi leur candidat à la Chancellerie pour les prochaines élections, en septembre 2021 : Annalena Baerbock. Le parti étant en tête des sondages d’opinion, il est fortement possible qu’il soit désigné pour former un gouvernement et qu’il place sa candidate à la tête de l’Allemagne. Portrait d’une potentielle nouvelle patronne de l’Europe.

Annalena Baerbock est la co-présidente des Verts depuis janvier 2018. Son élection à la tête du parti a rassemblé 97% des voix. Un score jamais égalé dans le passé. Peu connue en politique jusque-là, elle a convaincu les membres de son parti grâce à ses discours clairs et précis. Ses déclarations sont toujours soutenues par des faits et des données sures et vérifiées.

Son expertise ? L’écologie, la politique étrangère et les questions de société. Elle se présente comme une centriste et affiche des positions claires, notamment face à la Russie ou la Chine. Sa détermination et sa force de caractère lui ont permis de surpasser l’autre co-président des Verts, Robert Habeck. Brillant orateur et avec une petite expérience politique régionale, il était encore le favori pour la chancellerie en 2020.

Les deux co-présidents des Verts depuis 2018: Robert Habeck et Annalena Baerbock (Isopix)

Enfance et formation

Annalena Baerbock, née en 1980, a vécu toute sa vie près de Hanovre, dans une famille de militants écologistes. Toute petite déjà, elle participait aux manifestations sur des enjeux écologiques avec ses parents.

Très sportive, l’adolescente fait du football et de la gymnastique. Elle gagne à trois reprises la médaille de bronze aux championnats d’Allemagne de trampoline. Toutefois, après plusieurs blessures, elle se tourne vers le droit et la politique.

Elle commence par étudier les sciences politiques à l’université de Hambourg, puis elle réalise un master en droit international à la London School of Economics. Elle entamera ensuite un doctorat à l’université de Berlin sans aller jusqu’à son terme.

Engagement vert

À 25 ans, elle prend sa carte de membre de parti chez les Verts. Si elle prévoyait une carrière dans le journalisme, son stage auprès d’un député européen lui fait changer d’avis. C’est désormais vers la politique qu’elle se tourne.

4 ans plus tard, elle se positionne à la tête des Verts dans le Lander de Bandenbourg. Toutefois, le parti y a une place minoritaire (5 sièges sur 88 au parlement). Quatre ans plus tard, juste avant les élections régionales de 2014, elle quitte le poste, car elle est élue députée au Bundestag (le parlement allemand).

Seule candidate parmi les hommes

Aujourd’hui, Annalena Baerbock est officiellement candidate à la Chancelerie. En Allemagne, le chancelier est, selon la loi, désigné par le parlement à la suite d’élections fédérales. Mais dans les faits, c’est le parti majoritaire ou le principal parti de la coalition qui désigne qui sera chancelier.

Dans cette optique, les partis allemands désignent leur candidat avant les élections. La CDU ne peut plus compter sur Angela Merkel, qui après 16 ans de bons et loyaux services a décidé de ne plus briguer ce poste. Cette décision a mis en exergue les tensions dans le parti. C’est finalement Armin Laschet qui devient candidat avec une courte majorité. Chez les socialistes, troisième parti du pays en intention de voix, c’est Olaf Scholz, vice-chancelier et ministre des Finances, qui est candidat.

Lignes directrices

Baerbock est la seule femme parmi les candidats. Et si les intentions de voix se confirment, elle sera la seconde femme à la tête de la première puissance européenne. Les contours de son mandat peuvent déjà être tracés grâce à ses nombreuses interventions publiques.

En tant que dirigeante des Verts, il est clair qu’elle est en faveur d’une transition écologique. Elle veut même une ‘révolution écologique’. La neutralité carbone sera l’un de ses grands défis, dans un pays où le charbon, le lignite et le gaz naturel représentaient en 2020 encore 40% des sources d’énergie.

Annalena Baerbock croit en une révolution écologique. Son slogan: ‘Alles ist möglich’ – Tout est possible, en français. (crédit: Kay Nietfeld/dpa – isopix)

Tout comme la chancelière actuelle, elle est pro-européenne. Mais Annalena Baerbock donne un avis beaucoup plus dur contre la Russie et la Chine. Elle veut que l’Union européenne intensifie sa ‘pression sur Moscou’ et ne veut pas de ‘biens produits par le travail forcé’ sur le marché européen. Lors d’une réunion du Conseil de l’Atlantique, elle s’est également déclarée en faveur d’un pacte transatlantique avec les États-Unis.

Enfin, Baerbock apportera une touche de féminisme à sa politique, ce qu’Angela Merkel n’a fait que dans ses dernières années au pouvoir. Les points d’attention de ce combat pour l’égalité des genres ne sont pas encore établis.

Les élections fédérales auront le 26 septembre prochain. Actuellement, les Verts rassemblent 28% des intentions de voix, le CDU/CSU en a 21% et le SPD 13%. Mais seule la formation finale du gouvernement décidera de la personne qui prendra la place d’Angela Merkel à la tête de l’Allemagne.

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