Les semaines se suivent et se ressemblent sur les marchés boursiers, en grande difficulté depuis le début de l’année. Certains analystes estiment cependant que les grandes bourses du monde n’ont pas encore touché le fond. D’où la question que tous les petits investisseurs se posent: quand faut-il entrer dans le jeu ? Il y a des signaux auxquels il faut rester attentif.
Bain de sang, massacre, vague de ventes massive… les superlatifs ne manquent pas pour qualifier les derniers jours sur les marchés. Les principaux indices sont dans le rouge tout comme le marché des cryptomonnaies qui connait une nouvelle épreuve de vérité. Europe, États-Unis, Japon, Royaume-Uni: personne n’y échappe. Et certainement pas les valeurs technologiques rassemblées dans un Nasdaq en lambeaux, qui a perdu 30% depuis son sommet de décembre.
« Les petits investisseurs ont perdu tout l’argent qu’ils avaient gagné pendant la pandémie », indiquait récemment un rapport de la banque d’investissement Morgan Stanley.
La faute à l’incertitude géopolitique, à l’inflation et à la politique plus stricte des banques centrales qui visent à la juguler. Tout cela, vous le savez.
Capitulation
« Vendre en mai et s’en aller », dit le dicton boursier. De fortes baisses sur les marchés peuvent entraîner une vente massive d’actions, connue sous le nom de capitulation boursière. Il s’agit d’une phase durant laquelle les acheteurs (en position longue) soldent leurs positions, avec ou sans plus-values.
Il faut repérer cette capitulation, car une fois terminée, cela annonce le retour de jours meilleurs, et il devient plus sûr d’acheter. Mais selon certains experts interrogés par MarketWatch, un site d’information spécialisé dans l’étude des marchés, plusieurs signaux montrent que cette capitulation n’est pas encore effective.
D’abord, il y a la réalité des chiffres par rapport aux intentions: depuis le début de l’année 2021, les investisseurs ont placé 1,5 billion de dollars dans des fonds communs de placement et des fonds négociés en bourse. Jusqu’à présent, ils n’ont retiré qu’environ 35 milliards de dollars, malgré la négativité extrême.
« Ce n’est pas une capitulation », affirme d’emblée Michael Hartnett, chef de la stratégie d’investissement de Bank of America. Pour en arriver là, il faudrait 10 fois plus de retraits, autour de 300 milliards de dollars, et cela dans un laps de temps court, si possible.
Indice VIX
L’indice VIX est l’indice de volatilité qui suit la peur des investisseurs. L’indice VIX a récemment atteint les 35, il est aujourd’hui de 34 : ce n’est pas assez élevé pour signaler une capitulation, estime Bob Doll, directeur des investissements chez Crossmark Global Investments. Selon lui, il faudrait que l’indice soit plus proche des 40. La dernière fois que cet indice a dépassé les 40, c’était au tout début de la pandémie.
Le ratio Put/Call
Les investisseurs achètent des options de vente lorsqu’elles sont baissières. Ils achètent des options d’achat en faisant le pari que les actions vont augmenter. Ainsi, le ratio put/call vous indique à quel point les investisseurs ont peur. Plus il est élevé, plus la peur est grande.
Depuis 2014, les creux de capitulation se sont produits lorsque ce ratio est passé à 0,85 ou plus. Début mai, il était encore à 0,54. Il a toutefois fait un bond depuis hier à 0,82.
« De très nombreux dégâts ont été causés. Les investisseurs sont effrayés, mais pas vraiment paniqués », explique Doug Ramsey, directeur des investissements du Leuthold Group. Je ne pense pas que nous soyons proches d’un plancher définitif ».
Chercher un pic dans le nombre d’actions qui atteignent un plancher
Un élément qui plaide en faveur de la capitulation et donc d’un rebond à venir est le rapport élevé entre les titres en baisse et les titres en hausse. Sur la Bourse de New York (NYSE), ce ratio est le plus élevé en 5 ans. Sur le Nasdaq, un grand nombre d’actions ont atteint un prix plancher. Le 9 mai dernier, elles étaient au nombre de 1.261, là encore, le point le plus haut sur les 5 dernières années. Pour déterminer si ces actions ont atteint un prix plancher, il faut chercher une forte contraction du nombre d’actions au-dessus de leur moyenne de 200 jours. Lorsque ce chiffre tombe dans la fourchette de 20 %, cela suggère une capitulation. Il était récemment à 28 %.
Guetter une explosion des gros volumes
Une capitulation peut arriver dans un « climax de vente » caractérisé par de gros volumes dans un temps relativement court. Souvent, cela peut se produire avec une forte baisse le matin et une reprise, suivie d’un calme relatif, constate MarketWatch. On n’a pas encore assisté à cette vente de gros volumes.
Regarder la dette marginale
Une forte baisse de la dette marginale sur les comptes de courtage est un signe de capitulation. Il faudrait que cette baisse atteigne les 10% d’une année à l’autre, mais pour le moment, nous ne sommes qu’à 3%, soit 799 milliards de dollars.
Il existe de nombreux signes avant-coureurs d’une potentielle capitulation. De l’avis de beaucoup, la capitulation, si elle arrive, n’est pas encore pour tout de suite. Ce qui veut dire que le plancher n’a pas encore été atteint, et qu’il est peut-être préférable d’attendre avant de se jeter dans le grand bain.
Disclaimer: cet article ne fait pas office de conseil, mais doit se lire à titre d’information. Investir comporte toujours des risques.