Quand un simple coup de téléphone à une usine norvégienne suffit à faire grimper les prix du gaz en Europe

Depuis les incidents survenus sur les gazoducs Nord Stream 1 & 2, les infrastructures énergétiques européennes sont surveillées de près. Ce jeudi, une importante usine à gaz norvégienne a reçu des menaces par téléphone. Les marchés ont frémi.

Ce jeudi matin, la police norvégienne a annoncé qu’un incident était en cours à l’usine à gaz de Nyhamna, située à Aukra, sur la côté ouest du pays. Des menaces d’alerte à la bombe proférées par téléphone, a précisé le maire de la ville, dans des propos rapportés par NRK. Pour ne prendre aucun risque, la police a préféré procéder à une évacuation complète des bâtiments.

Traitant le gaz issu des champs d’Ormen Lange (exploité par Shell) et d’Aasta Hansteen (Equinor), l’usine de Nyhamna est dotée d’une capacité d’exportation d’environ 84 millions de mètres cubes standards de gaz par jour, selon son exploitant, Gassco. Rien que grâce au champ d’Ormen Lange, l’installation permet de fournir 20% des besoins en gaz du Royaume-Uni, précise Shell sur son site. Au total, elle alimente 22 millions de foyers européens.

Une heure après avoir lancé l’alerte, la police norvégienne a indiqué que la situation avait été résolue. Elle a aussi précisé qu’a priori, l’usine n’avait pas encouru de réels dangers. Un suspect, déjà soupçonné d’avoir été l’auteur de menaces similaires contre un navire la semaine dernière, a d’ailleurs déjà été identifié.

Gassco a assuré que malgré l’incident, le gaz avait continué de circuler au sein de l’usine comme prévu.

Les marchés ont tout de suite réagi

Immédiatement après que l’alerte ait été donnée, les prix du gaz britannique et européen ont augmenté. Le prix du TTF néerlandais – la référence en Europe – pour livraison en novembre a ainsi bondi de près de 10%, atteignant les 173 euros le mégawattheure.

Une fois que la police a indiqué que tout était rentré dans l’ordre, le prix est redescendu, juste sous la barre des 160 euros.

S’il apparaît qu’il s’agissait finalement d’une fausse alerte, cet incident démontre à nouveau toute la tension qui règne les marchés énergétiques européens, trois semaines après les explosions survenues sur les gazoducs Nord Stream 1 & 2. Au sujet desquelles l’enquête suit son cours.

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