À trois mois de l’échéance, très peu d’entreprises s’engagent à offrir une prime unique du pouvoir d’achat

La prime pour le pouvoir d’achat doit compenser l’absence de hausse des salaires en 2023 et 2024. Mais la moitié des entreprises interrogées ne l’accordera pas.

La prime unique du pouvoir d’achat, c’est quoi ? Il s’agit d’une prime actée par le conseil des ministres en mars dernier, suite au jobs deal de l’année dernière, et que les entreprises qui ont fait de bons résultats en 2022 peuvent octroyer à leurs employés.

  • Elle est défiscalisée pour ces derniers, et les employeurs bénéficient d’une cotisation patronale réduite de 16,5%, ce qui est plus avantageux qu’une augmentation de salaire équivalente.
  • Pour les entreprises ayant réalisé des bénéfices élevés en 2022, la prime pourra s’élever à 500 euros maximum. Pour les entreprises ayant réalisé des bénéfices exceptionnels, la prime pourra grimper jusqu’à 750 euros.
  • Celle-ci peut être dépensée auprès des commerçants belges qui acceptent les chèques-repas et/ou les éco-chèques. Mais elle n’est disponible que jusqu’au 31 décembre prochain. Une échéance qui se rapproche.

Pas de prime pour la moitié des entreprises

Or, selon une étude réalisée par le prestataire international de services de ressources humaines SD Worx, 7 % seulement des PME du pays sont certaines d’accorder cette prime à leurs employés. 44% des entreprises interrogées hésitent encore. De là, on peut compléter les maths : près de la moitié des entreprises belges interrogées ne compte pas offrir ce petit bonus.

  • Un quart (24 %) estime que les résultats financiers de 2022 sont insuffisants. En Wallonie, c’est même une PME sur trois (32 %).
  • Un autre quart (23 %) des PME n’accordera pas de prime de pouvoir d’achat parce qu’elles accordent déjà d’autres avantages. Ce sont surtout les PME flamandes qui donnent cette réponse.
  • On notera que l’indécision reste grande (27%) alors que nous ne sommes plus qu’à trois mois de l’échéance. De quoi avoir un réel impact sur les achats des fêtes, pour de nombreux Belges.
  • Ces chiffres sont à consulter à l’aune de ceux publiés par SD Worx en avril dernier. À l’époque, seule une PME sur dix prévoyait d’accorder une prime à coup sûr. Près de six sur dix avaient clairement indiqué qu’elles ne l’accorderaient pas, faute de moyens. Une sur trois restait indécise.

Une compensation à l’absence de hausse des salaires

« En l’absence d’accord sectoriel, l’entreprise peut décider elle-même si l’octroi de la prime de pouvoir d’achat se justifie d’un point de vue financier. Il est logique que les secteurs et les organisations ne prennent pas cela à la légère, mais qu’ils soient prudents, compte tenu de l’augmentation des coûts. Toutes les PME n’ont pas de marge de manœuvre financière ou mettent l’accent sur d’autres aspects de leur politique salariale afin d’encourager et de récompenser les travailleurs. »

Laura Bertrand, conseillère PME chez SD Worx

Parmi les PME qui envisagent d’accorder la prime de pouvoir d’achat ou qui l’accorderont définitivement, près de la moitié (45 %) donneront le montant maximum, soit 500 ou 750 euros selon leur chiffre d’affaires. Rappelons au passage que cette prime a été décidée par le gouvernement pour compenser la décision qu’il n’y aurait pas d’augmentation salariale en 2023 et 2024, au-delà de l’indexation automatique.

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