À quoi servira Pridwen, le premier bouclier spatial qui sera déployé d’ici la fin de l’année par une fusée de SpaceX ?

Mi-bouclier, mi-parachute : Pridwen, conçu par Space Forge pour le compte de l’ESA permettra de ramener sur Terre des charges utiles à un coût acceptable. Une étape essentielle pour le développement de nos activités en orbite.

Pourquoi est-ce important ?

Envoyer des objets dans l'espace ça n'est jamais anodin, mais globalement on maitrise. Par contre les ramener sur Terre en un seul morceau reste encore très complexe, alors que la chaleur de la rentrée atmosphérique peut consumer des météorites. Mais on planche sur des solutions.

Dans l’actualité : il s’appellera Pridwen, comme le bouclier du roi Arthur – du moins selon l’écrivain du XIIe siècle Geoffroy de Monmouth. Mais plutôt que d’affronter l’ire des géants et le souffle des dragons, il protègera du froid de l’espace comme de a chaleur extrême d’une rentrée atmosphérique, afin d’amener sa charge à bon port sur Terre.

Le bouclier pliable des Gallois

  • Ce premier bouclier thermique flexible et déployable est en chantier depuis quatre ans, et le premier prototype grandeur nature est – presque – prêt. Sa conception a été confiée à Space Forge, une société basée à Cardiff, au Pays de Galles, une terre justement riche du souvenir des légendes arthuriennes.
  • Pridwen ne ressemblera en rien aux boucliers faits de lourdes plaques thermiques disposées sur les vaisseaux spatiaux ; il s’agira en fait d’un tissu fait d’un alliage métallique ultra résistant qui occupera le moins de place possible,plié comme un origami dans la soute d’une sonde ou d’un satellite.
  • Une fois déployé, il enveloppera l’engin comme un gant pour le protéger de la chaleur extrême d’une rentrée atmosphérique.
  • Il créera ainsi une surface suffisamment grande pour répartir uniformément la chaleur et l’évacuer par rayonnement sans endommager le tissu du bouclier, ce qui permet de le replier et de le ranger en vue de le réutiliser, tandis que les systèmes en brique thermique consument véritablement leur bouclier.
  • En outre, l’engin offrira assez de freinage lors de la descente pour se passer de parachute supplémentaire. Il ne restera plus qu’à récupérer le tout en vol, à l’aide d’un filet stationnaire et en visant bien. Des tests ont été menés avec des modèles réduits jusqu’à 17 km d’altitude, avec succès.

L’enjeu : construire des artéfacts en gravité nulle

L’ESA, l’agence spatiale européenne, est à l’origine du projet. Elle compte emporter le premier prototype complet de Pridwen à bord de la mission ForgeStar-1A, lors d’un vol partagé à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Le bouclier devra alors revenir sur Terre, où il sera accueilli par le « hover net » de Star Forge, un drone-filet aérien mobile. Le lancement est prévu d’ici à la fin de l’année.

Space Forge voit Pridwen comme un tremplin qui rendra possible une nouvelle étape dans l’industrie spatiale : construire des objets de haute précision là-haut, sans la contrainte de la pesanteur. Une idée de plus en plus perçue comme réaliste dans le domaine des microprocesseurs par exemple, mais aussi pour la fibre optique ou pour certaines expériences scientifiques.

Plus