Après une première réunion stérile mardi, les ministres des Finances des États membres de l’UE ont convenu d’un plan de sauvetage de 500 milliards d’euros pour les pays européens durement touchés par la pandémie de coronavirus.
Le président de l’Eurogroupe, Mário Centeno, a annoncé l’accord conclu peu après 22h après des discussions marathon à Bruxelles et des échanges tendus, notamment avec les Pays-Bas réticents. ‘Aujourd’hui, nous avons répondu à l’appel de nos citoyens en faveur d’une Europe qui protège’ avec ‘des propositions audacieuses qui semblaient impossibles il y a à peine quelques semaines’, a-t-il souligné.
‘La réunion s’est achevée sous les applaudissements des ministres’, a annoncé sur Twitter le porte-parole du président de l’Eurogroupe aux alentours de 22 heures. Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a lui salué un ‘excellent accord’ pour ‘le plan économique le plus important de l’histoire de l’UE’, incluant ‘500 milliards d’euros disponibles immédiatement et un fonds de relance à venir’.
On peut dire que c’est un véritable soulagement pour les Européens qui parviennent (enfin) à afficher une certaine unité face à l’impact économique historique du virus. La directrice générale du FMI Kristalina Georgieva indiquait jeudi que la pandémie du coronavirus provoquerait ‘les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression’ de 1929.
Les Pays-Bas en marge
Cet accord met fin à des semaines d’hésitation qui ont mis en lumière une fracture profonde entre les pays du Nord et ceux du Sud. L’attitude des Pays-Bas a particulièrement choqué face à l’Italie et l’Espagne, les deux pays d’Europe les plus touchés par le virus. Les Néerlandais exigeaient que les pays aidés remettent de l’ordre dans leurs finances publiques après la pandémie et se sont vivement opposés aux ‘coronabonds’ tant demandés par les Italiens.
Des ‘coronabonds’ qui ne seront d’ailleurs pas au menu de ce plan de sauvetage, du moins pour l’instant. Lors de leurs discussions à Bruxelles, les ministres européens n’ont pas accepté la demande de la France et de l’Italie de partager le coût de la crise en émettant cette forme d’euro-obligations. La question n’ayant pas été tranchée (considérée comme ‘moins urgente’), les chefs d’Etat et de gouvernement devront encore valider ces propositions.
Notons également que le plan de sauvetage finalement accepté est plus réduit que ce que n’avait demandé la Banque centrale européenne (BCE). Elle avait déclaré que le bloc pourrait avoir besoin de 1.500 milliards d’euros pour faire face à la crise.
Mécanisme européen de stabilité
La principale composante du plan de sauvetage concerne le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de sauvetage de l’UE, qui mettra 240 milliards d’euros sur la table pour garantir les dépenses des pays endettés sous pression, indique la BBC.
Les ministres de l’UE ont également convenu d’autres mesures, dont 200 milliards d’euros de garanties de la Banque européenne d’investissement et un projet de la Commission européenne pour les régimes nationaux de chômage partiel.
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