Pfizer et Moderna refusent d’aider Johnson & Johnson pour faire la lumière sur les caillots sanguins

Depuis mardi, le vaccin Johnson & Johnson contre le Covid-19 est suspendu temporairement aux Etats-Unis. Six personnes vaccinées à l’aide du produit ont été victimes de caillots sanguins sévères, l’une d’elles en est décédée. La firme a proposé aux autres fabricants de vaccins de travailler ensemble, mais elle a essuyé deux refus.

D’après les informations du Wall Street Journal, Johnson & Johnson a contacté Pfizer, Moderna et AstraZeneca afin de participer à une étude conjointe au sujet des caillots sanguins susceptibles d’être provoqués par le Covid-19. Les deux premiers cités auraient refusé, indiquant que leurs vaccins étaient sûrs. Elles ne voient pas l’intérêt de s’associer à pareille étude. Seule AstraZeneca aurait accepté la proposition de Johnson & Johnson.

Mardi, les autorités sanitaires américaines ont recommandé de suspendre temporairement l’utilisation du vaccin Johnson & Johnson en raison de six cas de caillots sanguins sévères développés chez des femmes vaccinées avec le produit. Les autorités fédérales et des différents Etats ont appliqué leur conseil. Dans la foulée, plusieurs autres pays européens, dont la Belgique, ont également suspendu temporairement l’utilisation du vaccin.

AstraZeneca est empêtré dans un problème similaire depuis de nombreuses semaines. Une douzaine de pays européens avaient suspendu son utilisation à la mi-mars. Après une enquête, l’Agence européenne du médicament (EMA) avait estimé que la balance risque/bénéfice restait positive, ajoutant par la suite que les caillots sanguins devaient être ajoutés à la liste des très rares effets secondaires du pays. Depuis, tous les pays ont recommencé à l’utiliser, la plupart le réservant aux personnes plus âgées. Seul le Danemark a fait exception, annonçant mercredi le suspendre définitivement.

Pfizer et Moderna confortés par une nouvelle étude

Enfin, notons que l’université d’Oxford vient de publier une étude rassurante au sujet des vaccins Pfizer et Moderna. D’après les chercheurs britanniques, le risque d’être victime d’une thrombose veineuse cérébrale (TVC) est 8 à 10 fois élevé en cas d’infection au Covid-19 que lorsqu’on est vacciné. L’étude a porté sur 81 millions de dossiers médicaux électroniques aux Etats-Unis.

Les risques de développer une TVC après une injection d’un vaccin Pifzer ou Moderna seraient de 4 sur 1.000.000. Un chiffre qui passe à 39 sur 1.000.000 pour les personnes infectées par le Covid-19. Le risque est donc près de 10 fois plus élevé avec le Covid-19 qu’avec un vaccin à ARNm.

Ces chiffres montrent également que le risque de contracter une thrombose du cerveau est 100 fois plus élevé quand on a le Covid-19 que lorsqu’on n’est pas infecté.

Les chercheurs affirment toutefois que leur étude – qui n’a pas fait l’objet d’un examen formel – est encore en cours et doit être interprétée avec prudence, car il est difficile de calculer avec certitude la fréquence des TVC dans la population générale, notamment en raison de leur rareté.

D’après l’Agence européenne des médicaments, les risques de développer une thrombose du cerveau après une première injection du vaccin AstraZeneca sont de 5 sur 1.000.000. Mais les populations vaccinées n’étaient pas les mêmes qu’aux États-Unis et les taux ne peuvent être comparés avec ceux relevés aux Etats-Unis, ont indiqué les chercheurs d’Oxford.

Les vaccins Johnson & Johnson et AstraZeneca sont basés sur la même technologie, mais il n’a pas encore été prouvé qu’il s’agissait d’une explication au problème.

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