La dédollarisation prévue de l’économie mondiale ne se concrétise pas, comme le déduit le stratège Jeffrey Kleintop de la société de courtage Charles Schwab à partir de nouvelles statistiques de paiements. En revanche, l’utilisation de l’euro recule fortement.
De quoi s’agit-il : La société américaine de courtage Charles Schwab a analysé la part de marché des principales devises dans les transactions de paiement mondiales, basées sur les paiements via le vaste réseau SWIFT. Quelques conclusions :
- Le dollar reste de loin la monnaie la plus utilisée, représentant 47 % des paiements, et a renforcé sa position au cours des dernières années.
- L’euro suit de loin avec près de 22 %. Il y a environ trois ans, la monnaie unique européenne était encore à peu près à égalité avec le billet vert américain.
- D’autres devises, comme la livre sterling ou le yen japonais, suivent à une grande distance.

Dé-euroisation
En perspective : On spécule depuis des années sur une possible dédollarisation de l’économie mondiale. L’idée est que des puissances comme la Chine et la Russie, pour des raisons géopolitiques, incitent à utiliser des alternatives au dollar afin de limiter l’influence de Washington dans le monde.
- Mais selon les statistiques de SWIFT, le dollar reste un moyen de paiement international incontournable, avec même une part de marché plus grande qu’il y a dix ans.
- Il est vrai que l’utilisation du yuan chinois (CNY) est également en hausse, passant de moins de 2 % à 4,7 % de part de marché en deux ans. La Russie et la Chine ont renforcé leurs liens économiques il y a un peu plus d’un an, ce qui se traduit par une utilisation accrue du yuan dans les accords commerciaux.
- Le grand perdant semble être l’euro, qui a vu sa part de marché presque divisée par deux en trois ans.
👉 « Ce n’est pas la dédollarisation qui est en cours, mais bien la dé-euroisation, » conclut le stratège boursier Jeffrey Kleintop de Charles Schwab dans un post sur LinkedIn. « L’utilisation de l’euro pour les paiements internationaux a chuté depuis décembre 2022, lorsque l’Europe a instauré un plafonnement des prix pour le pétrole russe. »