Tesla et les constructeurs chinois construisent-ils des packs de batterie non réparables ?

© Gocar
par Gocar.be - David Leclercq
publié le à

C’est une étude qui va probablement faire du bruit : Mobivia (groupe Norauto, Midas, Vroomly…) a analysé le degré de réparabilité des batteries de la majorité des constructeurs de voitures électriques. Et le constat est alarmant : alors que cet organe pèse pour 30 à 40% du coût d’une voiture électrique, certaines marques rendent les packs tout simplement irréparables pour économiser sur les coûts de fabrication.

Ce serait particulièrement vrai pour Tesla et la majorité des marques chinoises. Et ça le serait un peu moins (50%) pour les marques occidentales qui essaient de conserver un certain niveau de réparabilité pour les batteries.

Des éléments collés

Pour réduire les coûts de production (les temps d’assemblage en fait), de nombreux constructeurs ont tendance à coller les éléments, ce qui empêche logiquement la séparation des pièces et donc aboutit à leur destruction pure et simple en cas de tentative de réparation. Parmi les modèles pointés du doigt, il y a la MG4 (au prix imbattable), mais aussi plusieurs modèles du géant BYD ainsi que le Tesla Model Y qui n’est autre que la voiture électrique la plus vendue au monde – ainsi qu’en Belgique.

ev_battery_capacity

Pour aboutir à cette conclusion, la firme d’ingénierie A2Mac1 a démonté des packs de batterie et elle a découvert que jusqu’à la fin 2022, Tesla projetait sur ses packs pas moins de 29 kg de mousse polyuréthane rose (depuis, ce procédé a été remplacé par une projection de 4 kg de mousse blanche) en une seule opération. Ce qui interdisait évidemment l’accès au pack et donc évinçait toute possibilité de réparation.

Plus cher quand c’est réparable

Interrogé par le journal Les Échos, A2Mac1 explique que les constructeurs font aujourd’hui un choix entre réparabilité et coûts de construction. Dès lors, plus une batterie sera réparable, plus elle sera chère à assembler. Dans ce contexte, le choix est, pour la durabilité, assez vite fait dans un contexte de forte concurrence dans le secteur de la voiture électrique.

L’étude va plus loin encore et elle épingle aussi les bons élèves. Parmi ceux-ci, Renault et Volkswagen seraient les plus vertueux, car ces marques visseraient les différents éléments de la batterie, ce qui facilite (et rend même possible) le démontage et donc la réparation. Et A2Mac1 illustre la chose avec la batterie de la Mégane E-Tech dont la batterie est composée de 12 modules, tous démontables et remplaçables le cas échéant. Pour le client, cette réparation serait 10 fois moins chère que s’il fallait remplacer le pack, comparativement avec une BYD Seal, par exemple.

E-tech

Les assureurs attentifs

Cette étude n’a évidemment pas échappé aux assureurs qui sont particulièrement attentifs aux coûts des réparations que certains d’entre eux jugent déjà prohibitifs. Pour eux, comme pour les garagistes, les batteries, comme les systèmes de gestion et les contrôleurs de puissance doivent pouvoir être réparables ou échangeables. Bien sûr, il faut encore évaluer à partir de quel moment la batterie doit ou non être remplacée d’office (c’est le cas en général, lorsque les airbags se sont déployés).

De ce fait, les assureurs se joignent à d’autres acteurs et souhaitent la mise en place de normes universelles qui permettraient de déterminer à quel point un pack est réparable ou non. À ce titre, des travaux sont en cours avec une norme ISO qui devrait être finalisée d’ici à 2025. De son côté, la Commission européenne entend aussi légiférer sur le sujet en établissant les conditions dans lesquelles une batterie est réparable ou non et comment la réparer. Et à ce titre, c’est un bras de fer qui s’engage entre les constructeurs qui veulent garder la main sur les données stockées dans les batteries. Et sans celles-ci, aucun assureur ou garagiste ne pourra procéder à un diagnostic, ce qui rend une réparation inenvisageable.

En attendant la mise en place de normes, c’est le consommateur final qui risque de payer la facture des réparations ou des remplacements. Voir des diagnostics, comme chez Tesla qui exige 1.000 euros pour cette opération. Voilà donc (encore) un aspect qui devrait être pris en considération par les acheteurs de voitures électriques. Comme quoi, une voiture électrique abordable ne sera pas nécessairement une bonne affaire, même si, rappelons-le, les problèmes de batterie restent généralement rares.

Plus
© Gocar

LEZ : les ancêtres à nouveau les bienvenus à Gand et à Anvers

Il semble bien que le régime bruxellois relatif aux voitures anciennes dans les zones de basses émissions (LEZ) s’impose comme la norme pour toutes les villes de Belgique. La ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA), a imaginé une nouvelle réglementation qui a déjà été approuvée par le gouvernement flamand vendredi dernier. Ces nouvelles dispositions concernent en particulier l’accès des voitures anciennes aux zones à faibles émissions (LEZ) à Anvers et à Gand. En vertu de ces nouvelles règles, les autorités locales pourront désormais accorder aux propriétaires de voitures anciennes de bénéficier d’une exemption individuelle gratuite. Ce qui signifie que les ancêtres pourront rentrer librement dans ces villes. Actuellement, celles-ci ne pouvaient pénétrer dans une LEZ maximum 12 fois par an et en s’acquittant d’une carte d’accès payante à la journée (35 euros). La Flandre s’aligne donc sur la réglementation bruxelloise où l’exemption est une constante. Valeur patrimoniale Il faut noter qu’il existait déjà un principe d’exemption à Gand et à Anvers, mais celle-ci ne concernait que les voitures « à très haute valeur patrimoniale » qui devaient être âgées d’au moins 40 ans, soit 10 ans de plus que l’âge actuel pour qu’une voiture soit considérée comme un oldtimer (30 ans). Cette règle venait de ce qu’Anvers et Gand ne souhaitaient pas exempter les voitures devant déjà répondre à une norme Euro et qui, dans le cas des oldtimers les plus jeunes, correspond à la norme Euro 1 essence dans 95% des cas. Cette législation a eu un fort impact, poussant certains possesseurs de voitures anciennes à vendre leur voiture. Plusieurs actions avaient bien sûr été menées sous l’impulsion de la Belgian Historic Vehicle Association (BEHVA), mais ceux-ci n’avaient jusqu’ici jamais obtenu gain de cause. L’argument avancé était toujours le même : les voitures de collection parcourent très peu de kilomètres par an et n’ont de ce fait aucun impact sur la qualité de l’air. Mais le Conseil d’État a annulé la dérogation accordée aux véhicules de 40 ans et plus. Mais cette interdiction a expiré ce 27 avril 2024. L’immatriculation oldtimer obligatoire Il fallait donc agir et la ministre a donc trouvé une solution de dernière minute. Une procédure d’urgence a été introduite auprès du Conseil d’État pour obtenir son approbation, après quoi la nouvelle mesure sera effective. Il faut noter que, outre l’âge règlementaire nécessaire de 30 ans, il faudra aussi que le véhicule soit immatriculé en tant qu’oldtimer, soit avec une plaque « O » ou une variante personnalisée. Le véhicule ne peut non plus pas être utilisé à des fins commerciales. Le principe d’« attribution sur base individuelle » est une notion juridique. La dérogation est donc automatique et les conducteurs de véhicules anciens ne devront prendre aucune mesure et ils pourront donc rouler librement dans les zones de faibles émissions, sans se poser de question. La dérogation est accordée pour une durée indéterminée. Il ne reste plus qu’à attendre l’accord du Conseil d’État.

par Piet Andries
© Gocar

Cette Audi V8 marqué le DTM de son empreinte au début des années 90

Au début des années 90, le DTM (Deutsche Produktionswagen-Meisterschaft) est la compétition de voitures de tourisme la plus prestigieuse et la plus spectaculaire à laquelle de nombreux constructeurs automobiles veulent participer. En 1990, la lutte fait rage en Mercedes et BMW et Audi décide de se lancer dans la course avec la V8 via le team Schmidt Motorsport. Equipée de la transmission Quattro, la voiture fait des merveilles, pilotée par Hans-Joachim Stuck, qui reporte 7 victoires sur 22 courses durant l’année, ce qui lui fait remporter le championnat des pilotes. En 1991, Schmidt engage une seconde voiture et un pilote supplémentaire : Hubert Haupt. Développant désormais 500 ch, la V8 reçoit des améliorations aérodynamiques. Une seconde équipe, Audi Zentrum Reutlingen, aidée également par Audi s’engage également avec notamment Frank Biela. Fortunes diverses Malgré la domination des BMW en début de saison, l’Audi de la seconde équipe remporte trois victoires dans les quatre dernières courses, ce qui permet à Biela de remporter le titre, faisant de la marque aux anneaux la première à accumuler cette récompense deux années de suite. En 1992, l’ambiance se dégrade avec Mercedes et BMW qui ne cessent de faire des réclamations à l’encontre d’Audi. La marque ne s’illustre plus vraiment, si ce n’est lors du doublé de Stuck et de Biela au Nürburgring. La tension est telle qu’Audi décide d’arrêter les frais à la mi saison et les deux voitures sont retirées de la course. Débuts en Belgique Le châssis LN000049 a débuté sa carrière avec le team Schmidt Motorsport en 1991 à Zolder. Pilotée par Hans-Joachim Stuck, elle termine à la 2ème place derrière la BMW de Cecotto lors de la deuxième course, devant la voiture similaire de Biela. Cependant, après trois abandons en quatre courses, Haupt a repris ses fonctions de pilote lors de la course se disputant sur l’Avus. Le Bavarois a terminé 4ème et. Par la suite, la voiture a été dévolue de nouveau à Stuck, qui a ensuite remporté trois excellentes victoires au Norisring, Diepholz et Singen pour consolider sa 3ème place au Championnat. A vendre prochainement Conservé par Audi pendant plus de deux décennies, le châssis LN000049 a été acquis en avril 2014 par son ancien pilote Hubert Haupt, qui l’a confié aux bons soins d’Imgrund Motorsport pour une restauration complète selon les spécifications de 1991. La transmission et les suspensions ont été reconstruites, tous les conduits de la voiture ont été remplacées et un moteur de 4,2 au couple plus important a été installé. Accompagnée de nombreuses pièces détachées dont son bloc de course d’origine, la voiture est en parfait état de fonctionnement. Elle sera proposée par RM Sotheby’s aux enchères les 10 et 11 prochains. Son estimation se situe entre 750.000 et un millions d’euros !

par Maxime Hérion
© Gocar

Nos Volkswagen bientôt fabriquées en Chine ?

Il n’y a pas si longtemps, Volkswagen était un véritable seigneur industriel en Chine. La marque a en effet été le numéro un absolu pendant plus d’une décennie. Mais ça, c’était jusqu’à l’an dernier où VW a alors été détrôné par un acteur local, BYD. Entretemps, les ventes se sont effondrées, mais Volkswagen n’a pas dit son dernier mot. En février dernier, la marque a même conclu un accord avec le constructeur Xpeng, dont elle est devenue un petit actionnaire (5%). Mais l’ambition est autre : relancer les ventes et accélérer la réduction des coûts avec une nouvelle gamme de modèles dont le premier est déjà bien avancé. Aujourd’hui, les deux partenaires annoncent leur nouvelle plate-forme, qui, étonnamment, serait 40% moins chère que l’actuelle structure MEB utilisée par Volkswagen pour ses modèles électriques. Une sacrée différence ! On apprend ainsi que les éléments constitutifs de cette « China Electric Architecture » (CEA) seront manifestement utilisés pour quatre modèles d’entrée de gamme qui seront lancés sur le marché chinois à partir de 2026. Dans ce pays, les voitures électriques abordables sont déjà légion et ça se comprend puisque 60% des véhicules à batterie sont déjà moins cher à l’achat que leurs homologues thermiques. Tout le contraire de chez nous. Volkswagen affirme être parvenu à réduire les coûts de sa nouvelle architecture grâce à des technologies logicielles et hardware intégrées de manière verticale. En d’autres termes, un ordinateur central gère toutes les fonctionnalités en lieu et place d’une kyrielle de puces au nombre de 3.000 en moyenne dans les voitures électriques actuelles, soit deux fois plus que pour un modèle à combustion. Plus fort ensemble Cette optimisation, où la gestion est découplée du hardware, augmente considérablement l’efficacité sans compromettre les capacités d’innovations comme la conduite autonome. Bien entendu, les faibles coûts de main-d’œuvre chinoise jouent un rôle, tout comme le fait que Volkswagen et Xpeng achètent conjointement des composants ce qui leur est favorable dans les négociations. « La concurrence est très forte », a déclaré Ralf Brandstätter, patron de VW, « et nous devons adapter notre structure de coûts pour être compétitifs dans cet environnement [face à la la Chine, NDLR]. Il s’agit d’une étape décisive dans le développement de nos véhicules connectés intelligents spécifiquement pour la Chine ainsi que dans l’accélération de notre stratégie de redéploiement sur ce marché. » « Spécialement pour la Chine » ? En effet, actuellement ces avancées ne sont envisagées que pour le marché chinois. En Europe et ailleurs, Volkswagen utilise l’architecture MEB pour les modèles électriques, une gamme dont le constructeur parvient à optimiser les coûts en vendant à Ford des licences. Les Allemands restent toutefois très discrets sur les ambitions internationales de cette plate-forme CEA. Mais compte tenu du besoin urgent de redresser les ventes (en baisse) et de proposer des voitures électriques bon marché, il semble quasiment impossible que cette piste ne soit pas aussi prise en compte pour une diffusion plus large au niveau mondial. Cela dit, Volkswagen n’a actuellement pas intérêt à ébruiter ce type de projet, car la Commission européenne doit encore se prononcer sur la levée d’éventuelles taxes à l’importation sur les voitures chinoises – et comme ces VW seront produites en Chine… Il faut se souvenir que cette formule a déjà porté ses fruits avec la Dacia Spring et la Volvo EX30, deux modèles populaires, même si entretemps, une partie de la production de l’EX30 a été transférée dans l’usine belge de Gand. Réduire le temps de production de 30% Quoi qu’il en soit, la tendance semble clairement amorcée et les marques occidentales traditionnelles vont certainement de plus en plus s’associer avec des acteurs chinois. Stellantis a par exemple déjà racheté Leapmotors pour accélérer le développement de ses modèles à bas coûts. Et il est déjà acté que cette technologie chinoise sera importée en Europe. Finalement, en œuvrant de la sorte, Volkswagen ne fait que renforcer le sentiment que la Chine est devenue le nouveau chef d’orchestre de l’industrie automobile mondiale. Alors que le groupe rationalise sa production en Europe – ce qui pourrait signifier la fin d’Audi Forest – et escompte économiser 10 milliards d’euros –, il investit en revanche 2,3 milliards d’euros dans son centre d’innovation de Hefei, en Chine. Et l’enjeu est de taille, car l’objectif de ce département est de réduire de 30% le temps de développement des nouveaux modèles.

par Piet Andries
© Gocar

Le Diesel pourrait-il faire son retour avec ce moteur au rendement record ?

Depuis l’affaire du Dieselgate, le moteur Diesel est tombé en disgrâce en Europe. Les constructeurs le rangent désormais loin dans les catalogues tandis que les autorités politiques se sont juré d’avoir sa peau en mettant pour ces moteurs des règles beaucoup plus strictes que pour tous les autres moteurs thermiques, et ce alors que le moteur Diesel comporte aujourd’hui bien plus d’organes de dépollution qu’un moteur à essence, notamment pour ce qui concerne les NOx (oxydes d’azote). Cela dit, en coulisse, certaines entreprises de développement continuent à travailler sur le moteur Diesel. C’est le cas de la firme chinoise Weichai Power qui vient de présenter une nouvelle itération d’un moteur à combustion spontanée dont le rendement a été porté à un taux spectaculaire de 53%. Du jamais vu. Jusqu’ici le rendement moyen d’un moteur Diesel tournait autour des 44% tandis que le record pour un moteur à essence tourne autour des 41 ou 42%. Longue quête Le moteur Diesel existe depuis 127 ans et, de tout temps, les travaux ont porté sur l’augmentation de son rendement. L’avancée de Weichai Power qui vient d’atteindre un rendement mesuré de 53,09% constitue une avancée plus que notable. Et l’information est fiable, car cette nouveauté technologie présentée lors du 2024 World Congress on Internal Combustion Engines (Tianjin, Chine) a été vérifiée par l’organisme de certification allemand TÜV SÜD ainsi que par le China Automotive Technology & Research Center, un autre organisme de contrôle. Pour Weichai Power, c’est une nouvelle étape. Car il faut se souvenir que l’entreprise s’obstine véritablement autour du moteur Diesel. En 2020, les ingénieurs étaient en effet parvenus à faire progresser l’efficacité thermique à 50,23% puis à 51,09% en janvier 2022 et encore à 52,28% en décembre de la même année. La progression est donc continue. Et remarquable. Car ce seuil implique une réduction de la consommation de correspond à une réduction de la consommation et de la production d’oxydes d’azote de -14%. Là encore, c’est énorme. Secret Bien entendu, Weichai Power ne dévoile pas ses secrets et se contente de préciser que ce rendement élevé a pu être obtenu en travaillant sur l’arrivée de carburant, l’admission d’air, le processus de combustion et la réduction des frottements. On comprend que les secrets de ce moteur soient jalousement gardés : Weichai Power a d’ailleurs introduit et obtenu pas moins de 176 brevets d’innovation et 68 autres brevets dits de « modèle d’utilité ». De quoi signer le retour du Diesel dans les voitures ? À voir. Mais cette avancée technologique est plus qu’intéressante, car, selon Weichai Power, elle permettrait à l’échelle de la Chine de réduire la consommation de carburant annuelle de 31 millions de tonnes et de réduire les rejets de CO2 de 97 millions de tonnes. Il y a donc certainement mieux à faire que de saluer simplement la prouesse. Car c’est aussi un des moyens de réduire les émissions de dioxyde de carbone.

par David Leclercq
© Gocar

Chemin du travail : 50% de chance en plus d’avoir un accident

Aller travailler est un risque. C’est ce que montre une enquête menée par l’assureur P&V qui a examiné plus de 11.000 déclarations d’accidents survenus au cours des 7 dernières années et sur le chemin domicile-travail. Certes, avec la crise de la Covid, le nombre de déplacements et d’accidents a baissé en 2020 et en 2021, mais celui-ci est reparti à la hausse en 2022 et en 2023 avec une augmentation de +15%. Le télétravail a donc du bon, mais il a aussi ses limites puisque l’augmentation des accidents semble s’accélérer. L’assureur conclut son étude en indiquant que les travailleurs qui se rendent sur le lieu de travail ont ainsi 50% de chances en plus d’avoir un accident, un risque qui augmente encore un peu plus les matins d’hiver lorsque les conditions sont mauvaises et que le soleil ne s’est pas encore levé. Pas que les voitures Cela dit, ce risque ne concerne pas que les automobilistes. En effet, dans son analyse P&V épingle le fait que la hausse des accidents n’est pas le fait des voitures, mais qu’elle est aussi liée à la transition vers une mobilité douce. Il y a donc beaucoup de trottinettes et de vélos. Et eux aussi ont des accidents sur le chemin du travail. La proportion d’accidents sur le chemin du travail impliquant un deux-roues (motos comprises) a d’ailleurs augmenté de 50% depuis 2017 et le phénomène est encore plus marqué en Flandre où la pratique du vélo est plus répandue qu’ailleurs. P&V note aussi qu’un accident sur trois entraîne une incapacité de travail de plus d’un mois, ce qui est élevé. Et une victime sur 10 devra rester en convalescence plus de 3 mois. L’enquête met aussi en lumière que les conséquences d’un accident et la durée de la revalidation sont aussi souvent fonction de l’âge : plus le conducteur est âgé, plus l’impact peut être grave. Il apparaît que se rendre au travail le matin est bien plus risqué que d’en revenir en fin de journée : P&V a en effet enregistré 50% de déclarations en plus le matin que le soir. Logiquement, la période hivernale est aussi plus propice aux accidents que le printemps ou l’été. C’est le fait d’une combinaison de facteurs qui rassemble une luminosité plus faible, du stress, une densité du trafic plus importante et un état des routes pas optimal.

par David Leclercq
© Gocar

Voitures électriques : une guerre sanglante qui verra des marques disparaître dès 2024

On commence à le savoir : le marché de la voiture électrique ne se porte pas bien. La raison : les niveaux de production actuels sont bien trop élevés face à une demande qui s’effondre, ce qui met à mal de nombreux constructeurs qui se trouvent alors dans l’incapacité d’afficher une rentabilité suite aux investissements colossaux réalisés pour embrasser cette technologie. Le phénomène est encore plus marqué en Chine, pays où la voiture électrique s’est imposée depuis longtemps (on vend d’ailleurs plus de voitures électriques que de voitures thermiques) et qui compte un très grand nombre de constructeurs qui ont été longtemps (et sont encore visiblement) copieusement subsidiés par les autorités pour rendre leurs véhicules abordables et s’imposer sur les marchés extérieurs. Une guerre des prix qui devient sanglante Dans ce contexte difficile, les industriels tentent par tous les moyens d’écouler leurs stocks et de faire tourner leurs chaînes de production (stopper une chaîne coûte très cher). Et cela passe par de solides ristournes. Ainsi, juste avant l’ouverture du salon automobile de Pékin, Li Auto qui fabrique des voitures hybrides rechargeables a annoncé une baisse des prix sur tous les modèles allant jusqu’à 30.000 yuans, soit 3.890 euros. Il ne s’agissait de rien d’autre que d’une réaction à la baisse de prix annoncé la veille par Tesla (14.000 yuans ou 1.813 euros) sur tous ses modèles – entretemps, cette réduction a été étendue aux marchés américains et européens. Les baisses de prix deviennent monnaie courante en Chine. Début avril, c’était en effet BYD qui avait relancé les hostilités, suivi rapidement par XPeng et Nio puis par Geely, SAIC, Chery et Volkswagen. La pratique devient donc une habitude et devient une habitude, comme l’indiquait l’Association chinoise des voitures particulières dans la presse locale : « Au premier trimestre, le nombre de modèles dont les prix ont été réduits a dépassé de 60% le nombre enregistré sur l’ensemble de 2023, dont la plupart étaient des modèles VEN [nldr, les véhicules à énergie nouvelle] ». Des victimes dès cette année ? Ces baisses de prix seront-elles efficaces et relanceront-elles les ventes ? La réponse est malheureusement non, car les analystes restent pessimistes pour les mois qui viennent. L’Association chinoise des voitures particulières indique d’ailleurs que « la poursuite de l’expansion sera plus difficile. » C’est le fait de l’arrêt de certaines aides à l’achat, du ralentissement économique du pays, mais aussi la partie des automobilistes qui ne toujours pas convaincus par la voiture électrique pour des raisons d’autonomie ou de réseau de recharge (notamment dans les campagnes ou les plus petites villes). C’est dans ce contexte que va intervenir ce qu’on appelle une consolidation du secteur. Comprenez : une sélection naturelle qui verra la mort des constructeurs les plus faibles et le renforcement des plus grands ou de ceux qui ont pu atteindre une taille critique. C’est ce que pense d’ailleurs He Xiaopeng, le président de Xpeng. « La compétition devient sanglante », a-t-il déclaré tout en précisant que les premières têtes tomberont dès cette année. Le président de Li Auto a quant à lui demandé à Pékin la mise en place de mécanismes pour éviter une énorme casse sociale. C’est d’ailleurs ce que SAIC s’apprête à faire : supprimer des milliers d’emplois pour faire face à la chute de ses ventes. Ce sont d’ailleurs ces problèmes intestins à la Chine qui ressurgissent d’ailleurs sur nos territoires et mettent en péril notre industrie automobile puisque les constructeurs de l’empire du Milieu cherchent à l’international de nouveaux relais de croissance.

par David Leclercq
© Gocar

Au volant de la Ferrari très spéciale de Lapo Elkann, vous ne passerez pas inaperçu !

Petit fils de Gianni Agnelli, ancien patron de Fiat, Lapo Elkann est un personnage très contrasté : jetsetteur, designer, hommes d’affaire, cet excentrique fait souvent les choux gras de la presse à sensation. Dans tous ses centres d’intérêt, Elkann a une certaine attirance pour les voitures qu’il aime modifier à sa sauce. Parmi ses réalisations, sa Ferrari 458 est sans doute celle qui le résume le plus. Ça fait mal ! Pour ne passer inaperçu, le golden boy a fait réaliser par Ferrari une peinture « camouflage » militaire qui la distingue des autres berlinettes rouges du constructeur au cheval cabré. Le souci est qu’Elkann ne s’est pas arrêté là dans son délire puisqu’il a fait également peindre le compartiment moteur en kaki, recouvert la grosse boîte air du même motif que la carrosserie et surtout personnalisé l’intérieur. Cœurs sensibles, attention ! L’habitacle alterne cuir « camouflage » et cuir brun, le tout rehaussé par des touches de carbone peint en kaki, et saupoudré de détails rouge vif. De bon matin, il faut avoir le cœur bien accroché pour supporter cette atmosphère particulièrement « chargée ». Pour la bonne cause Cette réalisation qui a pour seul mérite d’être unique sera bientôt mise aux enchères par RM Sotheby’s lors de son événement organisé à Monaco. La bonne nouvelle est que 20% du produit de la vente sera reversé à l’organisation Save The Children. Quand Elkann, bien que celui-ci ne soit plus en possession de sa Ferrari depuis quelques années, il semble qu’il ait de nouveau craqué puisqu’il circule en Purosangue…camouflé également !

par Maxime Hérion
© Gocar

Combien épargne-t-on en frais de transport en télétravaillant ?

Le télétravail existait déjà avant la Covid, mais il faut avouer que la pratique s’est surtout généralisée après cette crise. Les employeurs se montrent en effet plus flexibles que par le passé et instaurent donc des règles élargies pour le télétravail. Ainsi, il n’est pas rare que certaines sociétés le proposent de manière structurelle (mi-temps) tandis que d’autres (Ethias par exemple) ferment tout simplement leurs bureaux deux jours par semaine et obligent au télétravail pour économiser des frais de chauffage et d’électricité. Mais le télétravail possède-t-il toutefois une influence sur les déplacements ? Et génère-t-il des économies, à la fois pour les employeurs qui proposent des voitures de société ainsi que pour les employés qui disposent uniquement d’une voiture privée ? Selon une étude de l’institut de la circulation VIAS et du SPF Mobilité et Transport, le télétravail aurait permis d’éviter plus de 3.000 accidents routiers avec blessés en 2021 (soir 242 blessés graves et 35 morts selon les estimations), une époque où il était certes encore largement pratiqué puisqu’on connaissait encore des périodes de confinement. Un effet durable ? Depuis, la vie a repris son cours et le tout est de savoir si le télétravail tel qu’il est instauré aujourd’hui est encore bénéfique. Selon VIAS interrogé par HLN, « ses effets sont sans aucun doute toujours d’actualité. » L’organisme dit d’ailleurs encourager le travail à domicile, notamment en passant par la plate-forme en ligne télétravail.be qui explique très concrètement les avantages de la formule. Car en télétravaillant, les employés émettent moins de CO2, réduisent leurs frais de mobilité et se ménagent plus de temps de qualité. Le calculateur en ligne de VIAS permet aussi d’évaluer les économies financières effectuées sur les transports grâce au télétravail. Naturellement, une situation n’est pas l’autre et il est d’abord nécessaire de calibrer la machine et de préciser combien de jours ou d’heures sont prestés en télétravail, combien de kilomètres l’intéressé parcourt pour aller au bureau, une estimation du coût de ces trajets ou encore si l’employeur intervient ou non dans les frais de déplacement. Une fois ces paramètres introduits, l’outil détermine alors combien de temps de trajet, d’euros, de kilomètres et d’émissions de CO2 sont économisés grâce au télétravail. Les économies moyennes Pour se faire une idée, il faut entrer dans le configurateur les chiffres moyens estimés pour les travailleurs belges par le SPF. On sait ainsi qu’en moyenne, un travailleur belge parcourt quotidiennement 21 km et passe 25 minutes pour se rendre sur son lieu de travail. Si on part de ce principe, l’exercice mené avec une voiture à essence sans aucune indemnité kilométrique de la part de l’employeur apprend qu’un employé qui télétravaille 2 jours par semaine économise sur un an 74 heures et 3 minutes de temps de parcours, 867 euros et 885 kg de CO2 pour des déplacements réduits de 3.732 km. L’exercice peut aussi être mené avec une voiture de société électrique complétée d’une carte de recharge. Et là, outre un temps forcément identique, ce sont encore 444 euros qui sont économisés de même que 508 kg de CO2. Et pour les moyens de transport doux ? VIAS pousse encore les choses plus loin et permet aussi d’évaluer ce coût pour les cyclistes et les usagers du train. En moyenne, les cyclistes parcourent 10 km pour se rendre au travail et ils passent 38 minutes pour effectuer ce parcours. Avec le même postulat de 2 jours de télétravail hebdomadaires, celui-ci économisera 112 heures et 34 minutes par an, 17 euros (c’est peu, mais les jours de télétravail ne donnent pas droit à une indemnité vélo), 30 kg de CO2 et 1.117 km. Enfin, sachant que les usagers du train parcourent 45 km en moyenne et passent 55 minutes dans le train et 15 minutes à marcher, ceux-ci économisent 207 heures et 21 minutes, 444 euros (si l’abonnement est remboursé par l’employeur), 605 kg de CO2, et 8.175 kilomètres. Cet outil est donc plutôt intéressant, mais malheureusement, il ne permet pas encore d’évaluer l’impact global du télétravail en termes d’économies financières ou d’émissions de CO2. Il faudrait pour cela que tous les télétravailleurs l’utilisent. Un paramètre à ajouter dans la déclaration d’impôts avec une récompense pour les bons élèves ? Jusqu’ici, la proposition n’a pas encore été faite…

par David Leclercq
© Gocar

Mercedes-AMG GT 63 S E Performance : toujours plus !

Pour ceux qui trouvent la Mercedes-AMG GT 63 un peu fade avec ses 585 ch, le constructeur a une solution. En effet, il vient de présenter la version 63 S E Performance de son coupé emblématique qui reprend cette mécanique déjà connue sous le capot de plusieurs modèles. Il s’agit d’un V8 biturbo de 4.0 litres de 612 ch et 850 Nm qui est aidé d’un groupe propulseur électrique de 204 ch et 320 Nm. Lourde mais très rapide Au total, la Mercedes-AMG GT 63 S E Performance développe 816 ch et un couple maximal impressionnant de 1.420 Nm. Les performances sont impressionnantes avec un 0 à 100 km/h effectué en 2,8 secondes et une vitesse maximale de 320 km/h. Cette puissance gomme également les plus de 2 tonnes de l’engin… Vitrine technologique D’une capacité de seulement 6,1 kWh, la batterie ne donne à cette voiture qu’une autonomie de 13 km en mode électrique. L’électrification est employée pour maximiser les performances du coupé qui dispose de 8 modes de conduite différents. Comme d’habitude chez Mercedes, l’équipement technologique est ultra complet avec les roues arrière directrices, l’amortissement actif, l’aérodynamique réglable et les suspensions pilotées. Le prix de cette vitrine technologique n’a pas encore été dévoilé : on sait logiquement qu’il devrait dépasser les 250.000 € !

par Maxime Hérion
© Gocar

Les LEZ en Wallonie annulées, tous les véhicules peuvent circuler librement

Au départ, la Wallonie avait de grandes ambitions environnementales pour les transports. Il s’agissait en effet dès le 1er janvier 2025 d’interdire progressivement la circulation des véhicules les plus polluants afin de réduire les émissions de CO2 et d’améliorer la qualité de l’air. Initialement, il était même prévu que cette grande LEZ entre en vigueur au 1er janvier 2023 avec le calendrier suivant : supprimer les Euro I en 2023, Euro 2 en 2024, Euro 3 en 2025, Euro 4 en 2026, Euro 5 en 2028 et Euro 6 en 2030. Sauf que cette législation n’a jamais été mise en place en raison de la non-publication des arrêtés d’application. Un « problème administratif » qui avait postposé la mesure à 2025 (échéance à laquelle les véhicules sans norme, Euro 1, 2 et 3 auraient été éliminés). Sauf que là aussi, rien ne sera finalement fait. En effet, ce mercredi, la Commission Environnement du Parlement wallon a approuvé ce mercredi, en urgence, une proposition de décret abrogeant les zones de basse émission, une mesure approuvée ce vendredi par l’ensemble des députés pour la dernière plénière avant les élections. D’obscures raisons On peut s’interroger sur ce revirement à 180°, alors que les autres régions du pays (et d’autres pays européens) poursuivent des politiques similaires. Au Parlement wallon, on indique que l’interdiction progressive de circuler sur l’ensemble du territoire wallon – une mesure qui émanait du précédent ministre de l’Environnement, Carlo Di Antonio (Les Engagés) – était « disproportionnée, difficilement applicable à l’échelle d’un territoire aussi vaste et divers que la Wallonie, et surtout peu efficace pour améliorer réellement la qualité de l’air. » Des propos tenus par Céline Tellier (Ecolo), ministre régionale de l’Environnement. Depuis plusieurs semaines, les partis ont fait volte-face et la bonne intention de départ s’est transformée en boulet, probablement parce que la Région n’a pas les moyens de ses ambitions. En effet, interdire certains véhicules revient à stigmatiser plusieurs strates de la population. Et comme aucune aide financière n’est possible et que les élections approchent, toutes les parties ont préféré déclarer forfait. Certains fustigent toutefois la manière de procéder. Car il est vrai que la mesure initiale datait de 2019 et que 5 années se sont écoulées sans que rien ne soit aménagé. Aujourd’hui, la mesure est donc jugée injuste, élitiste et antisociale, car les alternatives n’existent pas partout. Une position qui est discutable, car, question équité, il faudrait probablement mettre les citoyens belges sur le même pied. Et en Flandre comme à Bruxelles, un processus d’élimination des voitures les plus polluantes est en marche. Un bienfait ? Que penser de cette décision. Qu’elle est juste socialement. Probablement. Mais sans faire de politique, il est dommage aussi que les autorités n’arrivent pas à prendre des mesures de protection de la santé publique (décès prématurés dus aux polluants), les véhicules plus anciens étant effectivement plus polluants. L’absence de décision ou d’aménagements donne une nouvelle fois l’avantage à la Flandre et à Bruxelles qui ont une vision et tiennent un cap. Et il y a une fois de plus un nouveau déséquilibre entre le nord et le sud. Reste que si la Région déclare forfait, les autorités locales (au niveau des villes) conservent la possibilité d’instaurer des zones de basses émissions locales. La chose avait déjà été envisagée par les villes d’Eupen et de Namur. Il faudra donc voir comment les prochaines majorités envisagent les choses. Mais ça, ce sera pour après  les élections communales d’octobre 2024.

par David Leclercq
© Gocar

Étude : 60% des Flamands d’accord de supprimer les voitures de société ?

Les voitures de société et leur usage reviennent régulièrement au centre de débats. Jugée inégalitaire pour certaines, trop polluante pour d’autres (car les usagers sont peu regardants par rapport au nombre de kilomètres parcourus), ce système mis en place perdure pourtant encore et toujours. Il se trouve que la formule est avantageuse pour l’employeur même si celles-ci sont aussi de plus en plus coûteuses tandis que les employés sont toujours plus nombreux à en souhaiter, car pouvoir bénéficier de ces véhicules augmente forcément le pouvoir d’achat, même si une taxe ATN (Avantage tout nature) est due chaque mois. Dès lors, tous les éléments semblent réunis pour que les voitures de société continuent de tracer leur route. Vraiment ? Car un sondage – ils sont nombreux en période préélectorale – mené par Het Laatste Nieuws et VTM Nieuws montre que 60% des Flamands interrogés sont d’avis de supprimer les voitures de société ou en tout cas, leurs avantages fiscaux, ce qui revient au même. Et forcément, dans l’échantillon, il y a des bénéficiaires. Alors quoi ? Pas les jeunes Les sondés trouvent en effet que le système des voitures de société serait trop avantageux. Ce qui semble étonnant. Notons que 33% des Flamands ne souhaitent toutefois pas voir disparaître ce dispositif, en particulier dans la tranche des répondants les plus instruits et les plus jeunes (moins de 34 ans). Et c’est normal, car c’est précisément ce groupe qui est visé par les employeurs pour bénéficier d’une voiture de société. Car disposer d’une voiture, c’est une grosse dépense en moins et, pour certains, c’est aussi un statut social. Quand on se lance dans la vie et qu’on envisage son premier achat immobilier, c’est donc appréciable. Il faut toutefois rappeler que ,bien que la voiture de société n’est pas égalitaire (mais les niveaux de salaire ne le sont pas non plus), elle participe malgré tout à la transition de notre parc automobile vers des voitures bas carbone. Une vision qui n’est toutefois pas partagée par les Verts ni par les Socialistes qui, bien que moins tranchés qu’Ecolo-Groen sur le sujet, ne sont pas opposés à une suppression ou à tout le moins à une révision du système. Problème : toucher à ce dispositif implique une grande réforme fiscale qui se devra alors de réduire la pression sur le travail. C’est d’ailleurs la position des partis libéraux (MR, NV-A, CD&V et Open Vld) qui pensent que les voitures de société allègent justement les charges et qu’elles remplissent donc parfaitement leur fonction. Du fait de l’absence de consensus, tout porte à croire que le principe des voitures de société ne sera pas abordé sous la prochaine législature. D’autant qu’il faudrait aussi beaucoup de cran pour entamer une réforme fiscale d’envergure…

par David Leclercq
© Gocar

Beijing Auto China 2024 – Lamborghini Urus SE : hybride rechargeable

Même les constructeurs les plus exceptionnels doivent se ranger progressivement à l’électrification. Dernier exemple en date : Lamborghini qui présente au salon de Pékin 2024 l’Urus SE, soit une version hybride rechargeable sue SUV de Sant’Agata Bolognese. Pour garder la face, la marque soigne sa communication et indique qu’il s’agit du SUV le plus puissant et le plus technologique qui ait jamais été. Et c’est en partie vrai, car l’engin annonce 800 ch ! Il n’y a pas de surprise : l’Urus SE réunit un moteur thermique, un moteur électrique (AR) et une batterie d’une capacité relativement élevée, ce qui est bien normal à ce niveau de prix et, surtout, de poids. Dès lors, le V8 4.0 biturbo associé à une transmission automatique à 8 rapports a été entièrement revu pour travailler avec le moteurs électrique et la batterie lithium-ion d’une capacité de 25,7 kWh. Le moteur électrique peut travailler seul et garantir une autonomie de 60 km en mode zéro émission, mais il faut évidemment aussi faire office de boost pour doper les performances. 800 ch C’est ce que les chiffres de Lamborghini tendent d’ailleurs à démontrer puisqu’avec les 800 ch et les 950 Nm (dès 1750 tr/min) combinés, l’exercice du 0-100 km/h est plus court d’un dixième (3,4 s) et celui du 0-200 km/h de près d’une seconde (-0,9 s à 11,4 s). La vitesse maximale enfin est supérieure de 7 km/h à celle de l’Urus S, à 312 km/h. Au-delà des performances, il faut aussi épingler l’arrivée d’un nouveau coupleur central pour la transmission intégrale, un élément qui travaille mieux en symbiose avec le nouveau différentiel arrière autobloquant à commande électronique et le système Torque Vectoring. Selon Lamborghini, l’Urus SE offre ainsi un plaisir de conduite encore plus intense. À côté de la partie mécanique, l’Urus SE se distingue aussi par quelques évolutions esthétiques. Ses lignes sont modernisées avec un nouveau capot et des éléments stylistiques hérités de la Revuelto. Les boucliers ainsi que les optiques Matrix LED sont également nouveaux. À l’arrière, le hayon est redessiné, de même que les blocs optiques et le diffuseur, un élément qui augmente l’appui à haute vitesse de 35% par rapport à l’Urus S. La personnalisation reste naturellement de mise, comme sur les autres Urus. Lamborghini évoque plus de 100 options pour la carrosserie (avec les nouvelles couleurs Orange Egon et White Sapphirus). L’habitacle est aussi mis à jour avec à nouveau une approche design inspirée de la Revuelto. Au centre, un écran plus grand de 12,3 pouces trône et il fonctionne avec une nouvelle version du logiciel HMI et une interface plus intuitive. Le système de télémétrie pour les sessions sur circuit est toujours présent. Au centre de la console, un sélecteur permet de définir 11 modes de conduite : en plus des modes Route, Sport, Course, Neige, Sable et Terre, s’ajoutent les modes Full EV Drive, Hybrid, Performance et Recharge. Les prix ne sont pas encore connus, mais, en général, il ne s’agit que d’un détail pour la clientèle de Lamborghini…

par David Leclercq
© Gocar

ESSAI Mercedes CLE 300 4MATIC : espèce menacée

La Mercedes CLE, c’est avant tout un style fluide et sans fioritures, d’une élégance rare. Si la partie avant semble tout droit emprunter d’autres modèles actuels, l’arrière incliné avec son toit fuyant et sa malle de coffre incurvée lui est spécifique. Ce qui donne également du charme à ce coupé, ce sont des ailes larges qui lui donnent une belle assise. On aurait aimé pouvoir ouvrir les fenêtres des portières et les demi-lunes à l’arrière pour créer de grandes ouvertures mais malheureusement, les montants B ne le permettent pas comme c’était le cas avant pour certains coupés de la marque à l’étoile. Qu’importe, cette modèle stylé de 4,85 m de long se place, selon Mercedes, entre la Classe C et la Classe E dans sa gamme. En réalité, elle est censée avoir le comportement de la première et le confort de la seconde. Dans les faits, l’accès est bord n’est pas toujours facile à l’avant à cause des longues portières qui posent problème dans les parkings et à des assises placées assez bas. Quant à s’asseoir à l’arrière, il faut le mériter tant les sièges qui avancent électriquement lorsqu’on rabat le dossier sont lents et qu’il faut malgré tout se contorsionner pour prendre place dans un espace où la garde au toit est très limitée. Avec une capacité de 420 litres, le coffre s’avère par contre accueillant. Univers connu Lorsqu’on est familier avec l’univers des modèles Mercedes actuels, l’habitacle de la CLE n’est pas du tout une surprise, tant il a un air de déjà-vu. On retrouve la planche de bord de la Classe C avec ses trois aérateurs centraux, flanquée d’un grand écran central de 11,9 pouces placé en position verticale et d’une seconde dalle de 12,3 pouces dédiée à l’instrumentation. La CLE dispose d’un éclairage d’ambiance qui donne égaie l’habitacle lorsqu’il fait sombre mais qui peut ne pas être au goût de tout le monde. Comme on est en droit de s’attendre d’une Mercedes qui est vendue à partir de 64.130 €, les matériaux sont de bonnes qualité, le système multimédia MBUX est certainement l’un des meilleurs sur le marché et l’ergonomie est particulièrement soignée. On ne peut malheureusement pas en dire autant de l’accoudoir central qui grince lorsqu’on se repose dessus ou de bruit de ferraille émanant des portières lorsqu’on les referme. Dommage car tout cela ne fait pas vraiment premium… Essence et diesel Forte de 197 ch et 440 Nm, la CLE 220 d est la seule proposition diesel de la gamme. En essence, c’est le 4 cylindres qui prédomine avec 204 ch et 320 Nm pour la CLE 200, et 258 ch et 400 Nm pour la version 300 de notre essai qui n’est disponible qu’avec la transmission intégrale 4MATIC. Hormis la CLE 53 AMG de 449 ch, le bloc 6 cylindres se retrouve sous le capot de la CLE 450 qui revendique la puissance de 381 ch et 500 Nm. Toutes ces mécaniques sont associées à la boîte automatique 9 rapports dont le sélecteur est placé sur le côté de la colonne de direction. Positionnement étonnant Les choix de Mercedes pour le CLE sont étonnants à plus d’un titre : cette voiture est sans conteste une GT, et pas une sportive. Sa masse élevée (1.870 kg pour cette version CLE 300 4MATIC) et sa boîte de vitesses aux réactions lentes en font plus une autoroutière qu’un engin taillé pour attaquer les petites routes. Le problème, c’est que l’insonorisation de la mécanique est très décevante pour un coupé dont on attend un bon silence de fonctionnement et que les suspensions se montrent assez dure lorsque la route est dégradée. Ni sportive, ni confortable comme certaines Mercedes que l’on a pu conduire par le passé, la CLE désarçonne. Ajoutez à cela des roues arrière directionnelles (en option) qui lui donnent une réactivité du train arrière surprenante et une direction trop assistée, et vous avez une voiture que l’on n’a pas franchement envie de pousser dans ses retranchements. Par contre, elle est agréable pour effectuer des longs trajets où sa consommation tourne autour des 7,5 l/100 km. Conclusion Assurément belle à regarder, la CLE laisse un peu sur sa faim à cause de son moteur 4 cylindres essence dont on entend trop la sonorité banale dans son bel habitacle. Elle demeure néanmoins une autoroutière agréable, faite pour faire des kilomètres sans fatigue. La Mercedes CLE 300 4MATIC : spécifications Moteur : essence, 4 cylindres turbo, 1.999 cm3, 258 ch et 400 Nm Transmission : intégrale Boîte de vitesses : automatique, 9 rapports L/l/H (mm) : 4.850/ 1.861 / 1.424 Poids à vide (kg) : 1.870 Volume du compartiment à bagages (l) : 420 De 0 à 100 km/h (sec) : 6,2 Vitesse maximale (km/h) : 250 km/h Consommation mixte WLTP (l/100 km) : 7 CO2 : 173 g/km Prix : 70.785 euros Taxe de mise en circulation : Flandre : 1458,55 euros ; Wallonie et Bruxelles : 4.999 euros Taxe de circulation : Flandre : 471,36 euros ; Wallonie et Bruxelles : 437,45 euros Écomalus Wallonie : 250 euros

par Maxime Hérion
© Gocar

Porsche Cayenne GTS : ultraperformante et sans électrification

Renouvelé récemment, le Porsche Cayenne a perdu sa version de pointe Turbo GT strictement thermique au profit du Cayenne Turbo E-Hybrid développant 739 ch en puissance cumulée. Pour les puristes, le constructeur allemand vient de lancer une nouvelle version de pointe dépourvue d’hybridation : le GTS. Performances intéressantes Celui dispose du même V8 4.0 biturbo que le Cayenne S, mais dont la puissance passe de 474 à 500 ch et 600 Nm. Les performances sont intéressantes avec le 0 à 100 km/h abattu en 4,4 secondes et une vitesse de pointe de 275 km/h. Les suspensions pneumatiques du GTS ont également été revues plus une meilleure tenue de route. Look sympa Extérieurement, le GTS diffère des autres versions par ses jantes de 21 pouces, son bouclier avant intégrant de plus grandes prises d’air, un kit carrosserie complet spécifique et des optiques assombries à l’avant comme à l’arrière. L’habitacle reçoit quant à lui des sièges offrant plus de maintien latéral et le volant GT. Le Cayenne GTS est disponible à partir de 150.200 € et de 153.900 € en déclinaison Coupé.

par Maxime Hérion
© Gocar

Beijing Auto China 2024 – La nouvelle Mazda 6 : aussi pour nous ?

En Europe, cela fait plusieurs années que les grandes berlines sont en voie de disparition. Skoda propose encore la Superb en version cinq portes, mais l’époque des Volkswagen Passat, Ford Mondeo ou Toyota Camry est par contre révolue. Mazda avait pris la même décision pour sa 6 l’an dernier, mais le constructeur présente un malgré tout un successeur intéressant au salon de l’automobile de Pékin, un modèle qui offre une multitude d’options de motorisation. L’EZ-6 n’est pas un produit 100% japonais, car cette voiture a été développée avec le partenaire chinois de Mazda, Chang’an. À première vue, il est difficile de se faire une idée de son apparence. C’est le fait de phares acérés, de feux arrière au design ultrafin et d’une malle de coffre tellement courte qu’elle laisse imaginer la présence d’un hayon. Sous cette robe, les éléments techniques seraient toutefois partagés avec la Chang’an Deepal SL03, qui – indice – utilise le même type de pavillon tombant. Un peu limousine Avec près de 5 m de long, la Mazda EZ-6 joue un peu les limousines, ce qui n’est pas un hasard compte tenu de son ADN chinois. Les automobilistes de l’empire du Milieu aiment en effet se faire conduire autant qu’ils aiment prendre le volant. Par rapport à la 6 qu’a connue l’Europe, l’EZ-6 est plus longue de 5 cm. Mais la véritable innovation tient dans la plate-forme de ce modèle et son architecture logicielle très poussée qui permettrait une multitude de calibrations différentes. Ou quand les voitures deviennent des ordinateurs roulants. Mais jusqu’où irait cette filiation avec la Deepal ? Mazda ne dévoile pas encore les tous les détails, mais il est possible que, comme c’est le cas pour la voiture chinoise, le groupe motopropulseur soit électrique tandis qu’une version avec programmateur d’autonomie existerait aussi. Si l’EZ-6 reconduit la technologie chinoise, elle pourrait alors compter sur une batterie LFP de 58,1 kWh (une chimie moins onéreuse) ou un pack nickel métal-cadmium (NMC) de 80 kWh. Les deux batteries sont produites par le géant CATL et elles devraient assurer une autonomie comprise entre 500 et 700 km selon le cycle d’homologation chinois toujours optimiste. L’hydrogène pas irréaliste Quiconque associe les termes « prolongateur d’autonomie » et « Mazda » dans une même phrase pense automatiquement à un moteur Wankel, comme dans le cas de la MX30 REX. Mais si la base de travail est la Deepal, il s’agira plutôt d’un moteur essence de 1,5 litre faisant office de générateur. Il est intéressant de noter qu’il existe également une version à pile à combustible de la Deepal, une version à hydrogène donc qui permet de faire rapidement le plein. Rappelons d’ailleurs que Mazda soutient activement cette technologie, comme le font Honda ou Toyota. À l’intérieur, la Mazda EZ-6 joue la carte des matériaux de luxe et d’une finition soignée, comme c’est le cas pour tous les modèles Mazda de ces dernières années. À côté de l’écran d’infodivertissement de 14,6 pouces, le thème est celui du cuir tandis qu’on note aussi un éclairage d’ambiance comptant 64 couleurs et la présence d’un toit panoramique en verre. Toute la question est maintenant de savoir si Mazda importera aussi cette EZ-6 en Europe. Et ça, c’est nettement moins sûr…

par Piet Andries
© Gocar

La Tesla bon marché prévue pour 2025 existera, mais ce ne sera pas le Model 2

Tesla est actuellement dans le creux de la vague. Et elle est grosse cette vague. En effet, la marque commence très mal l’année après un record de ventes en 2023, à 1,8 million de véhicules. Au cours du 1er trimestre de 2024, la marque américaine n’a en effet écoulé que 386.810 voitures (janvier-mars), soit le plus mauvais bilan trimestriel depuis 2022. De ce fait, le chiffre d’affaires a reculé de -9% (21,3 milliards de dollars) tandis que le bénéfice net a fondu de -55%, à 1,3 milliard de dollars ce qui est aussi du aux réductions de prix qui ont entamé la rentabilité du constructeur. Pour faire face, Tesla a annoncé la suppression de 10% de ses effectifs (14.000 postes), notamment dans le marketing tandis qu’il vient aussi de licencier 400 travailleurs de l’usine de production de Berlin en raison de la chute des ventes. Un petit modèle très attendu Pour la première fois de son histoire, Tesla doit faire face à une âpre concurrence qui n’est pas venue d’Europe, mais bien de Chine où les voitures électriques à bas coût sont plus que nombreuses. De ce fait, la réaction de Tesla était fortement attendue et Musk avait annoncé l’arrivée imminente d’un petit modèle, le Model 2 ou projet Redwood, une voiture électrique compacte vendue autour des 25.000 dollars et dont les volumes de production allaient permettre à la marque de remonter la pente. Sauf qu’il y a quelques semaines, Tesla a envoyé des signaux très contradictoires, laissant entendre l’abandon de ce projet pourtant vital. Musk préférait apparemment mettre le paquet sur le développement des robots-taxis pressentis comme l’avenir de la mobilité. Le retour On apprend aujourd’hui que la production d’un petit modèle à prix réduit est toujours à l’ordre du jour, mais qu’il ne s’agira finalement pas du Model 2 (compact) imaginé au départ. En effet, Elon Musk a indiqué que « nous avons actualisé notre programmation de véhicules pour accélérer le lancement de nouveaux modèles dont nous avions auparavant prévu le début de production au second semestre 2025. Nous pensons désormais que ce sera plutôt début 2025, si ce n’est dès la fin de cette année. » L’abandon du Model 2 était donc une fake news ? Pas vraiment, car, comme le dit Musk, les plans de Tesla ont changé entretemps et la voiture qui sortira sera manifestement assez différente de celle qui avait été imaginée au départ. Car il n’est plus question pour Tesla de construire ce modèle sur une nouvelle plate-forme utilisant la technique du gigacasting (plusieurs pièces coulées en une seule), mais d’une base technique mixte qui reprendra des éléments nouveaux combinés à des éléments des plates-formes actuelles. C’est le fait d’une chasse poussée aux coûts. Pour l’assemblage, il ne serait plus question non plus d’utiliser la méthode « unboxed », cette technique qui consiste à ne plus assembler un véhicule au fil d’une ligne, mais des parties dans différentes zones, tous les éléments étant rassemblés à la fin. Exit donc l’innovation, probablement trop chère à mettre en œuvre et, surtout, qui nécessite d’arrêter toutes les installations en cas de problème. Reste à savoir en quoi cette prochaine petite Tesla diffèrera du modèle initialement imaginé. La forme sera-t-elle particulière ? Tesla rognera-t-il sur les caractéristiques techniques de l’engin ? Ou alors le prix sera-t-il moins ambitieux que les 25.000 dollars annoncés ? Le secret reste total.

par David Leclercq
© Gocar

Bientôt des amendes fixées en fonction des revenus ?

En Belgique, les tarifs des amendes sont clairement déterminés par la loi et il s’applique sans distinction à tous les conducteurs, donc à tous les contrevenants. Bien entendu, on parle ici des amendes classiques et pas des décisions des tribunaux qui émanent naturellement des juges qui évaluent la situation et les peines en fonction des faits, des risques et des comportements. Cela dit, certains partis politiques voudraient que cela change et que les amendes soient plutôt calculées en fonction des revenus des contrevenants. En effet, plusieurs programmes politiques étalent cette volonté et notamment celui du PS francophone. Et manifestement, les socialistes ne sont pas les seuls à vouloir réfléchir à une modulation, car Les Engagés et Ecolo ont fait part de leur souhait de mener cette même réflexion. Car il est évident que l’impact d’une amende est très différent en fonction de la classe sociale considérée. Une petite amende sera ainsi parfois très difficile à avaler pour un ménage monoparental alors qu’une grosse sera considérée comme insignifiante pour un homme d’affaires fortuné. Les hauts revenus doivent-ils payer ? Dans le programme du PS, on peut ainsi lire que « Actuellement, les contrevenants ayant commis une infraction se voient infliger des amendes ou proposer des transactions dont le montant ne dépend pas de la hauteur de leurs revenus. Pour certains, cela représente beaucoup, mais pour d’autres, il s’agit de montants négligeables, qui ne remplissent pas l’effet dissuasif escompté. Afin de rétablir plus d’équité sur le plan social et de rendre les amendes réellement dissuasives pour les personnes ayant les plus hauts revenus, le PS propose d’instaurer, à l’instar d’autres États européens comme la Suisse, la Finlande ou encore la Suède, un mécanisme particulier pour le domaine des infractions au Code de la route. Ces contrevenants voient le montant de leurs amendes majoré, dans une certaine limite, de manière proportionnelle à la hauteur de leurs revenus. » La proposition est donc très claire et elle vise à instaurer un dispositif qui existe déjà dans certains pays et qui s’avère nettement plus contraignant pour les hauts revenus puisque certaines sanctions peuvent atteindre parfois plusieurs dizaines de milliers d’euros. Des discussions bientôt ? Certains partis ne sont pas insensibles à cette proposition. Comme Ecolo qui souhaite étudier le principe de modulation des amendes. Selon SudInfo qui a interrogé les Verts, les plus favorisés demeurent aujourd’hui proportionnellement moins pénalisés pour une même infraction. Et il est donc utile d’examiner cette proposition qui introduit une plus grande justice sociale, même si cela n’est pas inscrit dans le programme d’Ecolo actuellement. Pour le groupe Les Engagés, la proposition du PS est considérée aussi comme intéressante, mais plus dans une optique de lutte contre la récidive. Les Engagés indiquent notamment que selon l’état de fortune du justiciable, une amende d’un même montant peut représenter une part non négligeable de son budget, ou une infime partie de celui-ci. Une amende égale n’est donc pas forcément équitable. Il faut donc, dans certains cas, rendre les amendes proportionnelles aux revenus. L’objectif est de responsabiliser les plus riches et les entreprises. À voir maintenant si des débats auront lieu autour de cette thématique après les élections, car, d’ici à juin, c’est trop tard. Et vous, que pensez-vous de cette mesure ? Laissez-nous votre avis sur notre page Facebook.

par David Leclercq
© Gocar

Beijing Auto China 2024 – Smart #5 : la folie des grandeurs ?

Au départ, Smart, c’était avant tout des petites voitures. La minuscule Fortwo a d’ailleurs conquis de nombreux clients avec son gabarit rikiki, essentiellement dans les villes où elle avait l’avantage de se faufiler partout et de se garer dans un mouchoir. Oui, mais voilà : dans sa nouvelle vie – depuis l’association de Daimler avec le Chinois Geely –, Smart a radicalement changé de stratégie. Et de philosophie. Désormais, les modèles de la marque prennent nettement leurs aises tandis qu’il s’agit surtout désormais de SUV. La confirmation de ce revirement est une nouvelle fois donnée lors de ce salon de Pékin 2024 avec la présentation du concept Smart #5, un SUV qui s’érige comme un futur modèle de conquête pour le constructeur. Légèrement camouflé (pneus tout-terrain, galerie de toit, grilles de protection pour les boucliers et portes à ouverture antagoniste), cette étude est en réalité très proche du modèle de série et les proportions, la découpe des surfaces vitrées, l’emplacement des optiques ou – signe qui ne trompe pas – l’aménagement intérieur seront repris pratiquement tels quels pour le modèle de production. 800V Dans le sillage des Smart #1 et #3, la #5 ambitionne de s’attaquer à un segment nouveau pour la marque : celui des SUV familiaux de gamme moyenne. Smart ne communique pas encore sur la taille exacte de ce modèle, mais tout porte à croire selon plusieurs sources qu’il avoisinera les 4,6 m de long, soit la taille d’un Volkswagen Tiguan. Côté technique, c’est aussi l’opulence qui prévaut. Car le concept annonce une transmission intégrale par le biais de deux moteurs électriques, une batterie d’une capacité de 100 kWh et une architecture électrique de bord de 800V, ce qui promet une recharge de 10 à 80% en 15 minutes. En pic, la puissance de recharge devrait ainsi tutoyer les 280 kW. Selon Smart, l’autonomie devrait tourner autour des 550 km (WLTP). Techno En toute logique, l’habitacle fait la part belle au digital et aux écrans par le biais de deux dalles OLED implantées au centre de la planche de bord : un au centre et un devant le passager. Le tout est dopé à l’intelligence artificielle pour aider le plus finement possible les occupants dans les manipulations des commandes ou les recherches en tous genres. À noter qu’il ne faudra pas attendre très longtemps pour voir cette Smart #5 débarquer puisque son arrivée est déjà annoncée pour le second semestre de 2024.  

par David Leclercq
© Gocar

Tesla Model 3 Performance : toujours plus puissante

Equipée de deux moteurs (un sur chaque essieu), la nouvelle Tesla Model 3 Performance porte plus que jamais bien son nom. Avec 460 ch, elle accélère de 0 à 100 km/h en 3,1 secondes et elle peut atteindre 262 km/h. Cette version épicée de la Model 3 dispose de jantes de 20 pouces, de freins renforcés High Performance, d’un amortissement adaptatif et de suspensions raffermies. Look sportif discret Cette version est également équipée du mode de conduite Track qui offre une meilleure maniabilité et plus de stabilité. Son look extérieur est également différent avec une face avant à l’aérodynamique optimisée, un spoiler en carbone sur le coffre et un diffuseur arrière. Le tout demeure néanmoins tout à fait subtil, sans effets tapageurs. Sièges adaptés L’habitacle reçoit des sièges plus « baquets » que dans les Model 3 « normales », alors que des inserts en carbone donnent à l’ensemble un air plus sportif. La Tesla Model 3 Performance est d’ores et déjà disponible sur le site de la marque américaine. Elle est disponible à partir de 56.970 €. Les premières livraisons devraient avoir lieu cet été.

par Maxime Hérion
© Gocar

Beijing Auto China 2024 – Mercedes Classe G580 EQ Technology : la légende s’achète une bonne conduite

Cela faisait des mois que Mercedes nous tenait en haleine avec des vidéos en guise de teasing de la version électrique de son Classe G. Le G580 EQ Technology vient d’être enfin dévoilé officiellement et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne déçoit pas ! Extérieurement, il profite du récent facelift tout en y ajoutant quelques détails spécifiques comme une calandre pleine, la boîte de rangement des câbles de recharge à la place de la roue de secours ou les écopes percées dans les ailes arrière. Démesure à tous les niveaux Mercedes a vraiment foi en la version électrique de son Classe G puisque la firme a développé une motorisation spécifique uniquement pour celui-ci qui dispose de 4 groupes propulseurs (un par roue) pour une puissance totale de 587 ch et 1.164 Nm ! Ce gros bébé de 3.085 kg tout de même est capable de faire demi-tour sur lui-même comme un char d’assaut, de faire du tout-terrain dans les pires conditions (il a de meilleures aptitudes encore que ses frères à moteur thermique) ou de tracter une remorque freinée de 3.500 kg. Si vous désirez qu’il fasse du bruit en roulant, l’application G-ROAR se chargera de le sonoriser à votre guise ! Prix salé Pour alimenter les 4 moteurs, une batterie d’une capacité de 116 kWh donne au G580 EQ Technology une autonomie de 470 km WLTP. Il tolère des charges rapides de 200 kW maximum et son chargeur intégré permet une puissance maximale de 11 kW en courant alternatif. Disponible à la commande, ce monstre de technologie débute au prix de 198.803 €.

par Maxime Hérion
© Gocar

Beijing Auto China 2024 – VW ID.Code concept : opération séduction

Les temps sont durs pour Volkswagen. Après avoir changé totalement de stratégie suite au Dieselgate et adopté une transition radicale vers la voiture électrique, la marque de Wolfsburg est actuellement à la peine. C’est vrai en Europe où les voitures électriques se vendent mal, mais aussi en Chine où le constructeur se voit rudement concurrencer par les marques chinoises. Mais ce passage à vide n’est pas de nature à décourager VW qui, pour établir son image (et ses ventes) en Chine, présente un tout nouveau concept-car, l’ID.Code, qui annonce une nouvelle génération de voiture électrique et, surtout, un nouveau langage stylistique, car les automobilistes chinois estiment que le design des voitures occidentales est déjà suranné. « En Chine, pour la Chine » Le nouveau slogan de Volkswagen est d’ailleurs assez évocateur : « En Chine, pour la Chine », soit exactement la même approche que celle adoptée par les constructeurs japonais et coréens en leur temps chez nous. Mais pour convaincre les acheteurs, Volkswagen s’est aussi associé à un constructeur chinois pour la partie technique, Xpeng. L’ID.Code est donc prévu pour la Chine, mais rien n’indique qu’il n’arrivera pas chez nous. Après tout, l’association avec Xpeng permettra certainement à VW de réduire des coûts tandis que les voitures chinoises (et leur design) plaisent de plus en plus aux automobilistes occidentaux. Alors, pourquoi se priver ? Séduisant Monté sur d’immenses jantes de 24 pouces (au logo éclairé), le concept se présente sous la forme d’un grand SUV à l’allure musclée avec les ailes gonflées à bloc. Volkswagen en parle d’ailleurs de ce nouveau venu comme un SUV « grand tourisme ». Reste que le contenu technologie de l’ID.Code est dense. Avec par exemple autour du logo lumineux, le « Light Cloud », un nuage lumineux composé de 967 LED complété des « 3D Eyes » en forme de U. Le pare-chocs cache quant à lui le « Light Screen », un écran invisible lorsqu’il n’est pas utilisé grâce à une peinture présentée comme transparente. Ce dernier élément permet au conducteur d’interagir avec son véhicule lorsqu’il s’en rapproche ou avec les passants. On suppose qu’il sera par exemple possible d’être renseigné sur la charge ou de passer des messages aux passants en approche, spécifiquement lorsque le véhicule roule sur un mode autonome. Et justement : l’ID.Code promet aussi un niveau 4 de conduite autonome, sans que cela soit soupçonné. Car les divers capteurs et radars sont parfaitement intégrés dans la silhouette. Question de style, mais aussi d’aérodynamique. Last but not least, des écrans semi-transparents sont intégrés aux vitres latérales et ils peuvent afficher un avatar à visage humain avec lequel il sera possible de tenir une conversation pour disposer de services grâce à l’IA. L’habitacle reste très futuriste et il est agencé comme un salon afin que les passagers puissent se reposer lorsque le mode autonome est activé. À ces fins, le volant est rétractable et les sièges avant pivotant à 180°. Intéressant. Volkswagen ne dit par contre absolument rien sur la partie technique – probablement plus réaliste – du futur véhicule : puissance, autonomie, vitesse de recharge, etc.

par David Leclercq
© Gocar

Les amendes routières en Belgique ? Entre 53 et 4.000 euros !

Les Belges sont toujours plus exposés aux amendes routières. Et les derniers chiffres le démontrent : en 2023, un Belge sur trois a écopé d’une amende routière. C’est le fait de la multiplication des radars, mais aussi du resserrement des tolérances. Mais à combien se fait-on flasher en Belgique et quelle sanction risque-t-on en fonction de quelle infraction ? Dans ce contexte, le reporting mensuel de l’ E-Survey of Road users’ Attitudes (ESRA) nous donne quelques pistes puisque celui-ci détaille mois par moi la fréquence des infractions commises par les automobilistes. On apprend notamment que, sur le panel européen, les Belges avouent régulièrement commettre des excès de vitesse ou avoir conduit sous influence de l’alcool. Mais, évidemment, une infraction n’est pas l’autre et les sanctions peuvent être très variables en fonction de celles-ci. Classement par degré Dans notre Code de la route, les infractions sont classées par degré. Il y en a 4 au total. Si une infraction du 1er degré signifie une faute, mais avec un faible risque pour les autres usagers, il n’en va pas de même pour les autres catégories pour lesquelles, le danger augmente forcément. Ainsi, une infraction du 4e degré indique que le comportement adopté a exposé fortement au danger les autres usagers de même que le conducteur. Logique. Les amendes sont naturellement corrélées au degré de classification de l’infraction. Par exemple, une infraction du 1er degré sera sanctionnée par un paiement de 58 euros alors que pour une infraction du 2e degré, les tarifs montent à 116 et 174 euros, et ce sans compter les frais administratifs (+10,02 euros). Naturellement, plus le degré de l’infraction augmente et plus la douloureuse sera… la douloureuse. Ainsi, pour une infraction du 4e degré, les tarifs s’échelonnent de 220 à 2.750 euros plus une comparution devant le tribunal de police qui pourra alourdir encore l’ardoise, notamment via une suspension du permis de conduire allant de 8 jours à… 5 ans ! Notons qu’un passage devant le tribunal peut aussi se produire pour une infraction du 2e ou du 3e degré dans l’optique où le conducteur a déjà écopé de nombreuses amendes sur un laps de temps relativement réduit ou considéré comme tel. La marge d’erreur Bien évidemment, dans le cas d’un excès de vitesse, c’est la vitesse qui compte. Mais pas celle affichée par le compteur, mais bien celle renseignée par le radar qui bénéfice toujours d’une marge d’erreur technique. Celle-ci reste fixée à 6%. Dès lors, pour 106 km/h réels, vous serez verbalisé pour une vitesse établie de 100 km/h. Sur autoroutes, ça signifie donc que les automobilistes sont flashés à partir de 129 km/h. En revanche, il faut préciser que la précédente marge de tolérance – qui s’ajoutait à la marge technique – a totalement été abandonnée. Mais quelles sont les peines en fonction des infractions ? Réponse avec les statistiques de la police. 1. Les excès de vitesse de 0 à 10 km/h : 4.022.285 infractions C’est la catégorie d’infraction la plus fréquente sur les routes belge avec plus de 4 millions de cas. Pour le contrevenant, le coût sera de 53 euros. 2. Les excès de vitesse de 10 à 20 km/h : 1.626.825 infractions Une vitesse excédentaire de plus de 10 km/h (et jusqu’à 30 km/h) est sanctionnée par la même amende de 53 euros, mais majorée d’un forfait de 11 euros par km/h supplémentaire. En général, sauf cas exceptionnel, il n’y a pas de retrait de permis dans ce cas de figure, mais il est possible qu’une amende administrative soit aussi dressée. 3. Arrêts et défaut de redevance de stationnement : 455.648 infractions Mal se garer (ou rester trop longtemps à l’arrêt) est souvent sanctionné par les villes et communes et donc par une amende administrative de 58 euros. C’est aussi le tarif pour celles et ceux qui se garent dans le mauvais sens de la chaussée. Se garer sur un trottoir ou sur une place réservée aux personnes en situation de handicap est plus sévèrement sanctionnée (amende du second degré) : 116 euros. 4. Les excès de vitesse de 21 à 30 km/h : 368.237 infractions Rouler nettement au-delà des vitesses autorisées peut couter cher, surtout si on se trouve en agglomération ou dans une zone 30. Car l’amende de 53 euros est majorée d’un forfait de 11 euros par km/h supplémentaire au-delà des 10 km/h. Mais il y a plus ennuyeux : le contrevenant risque une déchéance temporaire du permis de conduire. En dehors de ces zones sensibles, le tarif est de 6 euros par km/h (au-delà des 10 km/h) et le retrait de permis n’est plus à craindre. 5. Le non-respect des panneaux d’interdiction : 223.707 infractions Certains conducteurs ignorent parfois un panneau d’interdiction. Ça peut être volontaire ou pas. C’est le cas d’une zone cycliste, d’une interdiction de tourner à gauche ou à droite, de faire demi-tour, etc. Deux possibilités : une amende administrative de 58 euros ou, en cas de franchissement d’une ligne blanche, de 174 euros. 6. Utilisation du téléphone portable au volant : 108.734 infractions L’utilisation du téléphone portable au volant est malheureusement une pratique très répandue. Depuis peu, il s’agit d’ailleurs d’une infraction du 3e degré, ce qui implique une amende de 174 euros (+10,02 euros de frais). N’oublions pas qu’il n’y a pas que le téléphone qui est visé par cette amende : elle concerne l’usage de tout appareil électronique avec écran posé sur les genoux (jeu électronique, tablette, liseuse, etc.). Notons que si les forces de l’ordre constatent qu’un conducteur devient dangereux en tapant une adresse sur le système de navigation, ce type d’amende peut aussi être délivrée. 7. Défauts techniques : 93.718 infractions Des amendes sont aussi distribuées pour des défauts d’ordre technique. Il s’agit d’un feu défectueux, de pneus trop usés. Il en coûtera une amende de 58 euros (+ frais), mais aussi le devoir de représenter le véhicule au poste de police pour prouver sa mise en ordre. 8. Les excès de vitesse de 31 à 40 km/h : 88.468 infractions On arrive ici dans les délits de grande vitesse. Dans les zones sensibles, comme les zones 30 et les agglomérations, un tel dépassement renvoie d’office le contrevenant devant le tribunal de police avec le risque d’une amende allant jusqu’à 4.000 euros et un retrait de permis de 8 jours à 5 ans. Sur les autres types de routes, l’amende est de 53 euros, majorée de 6 euros par km/h supplémentaire. Notons que, vu l’ampleur du dépassement, les amendes peuvent vite dépasser les 200 euros. En outre, un tribunal de police peut aussi prononcer une déchéance du droit de conduire en fonction de la situation. 9. Non-respect des feux tricolores : 84 487 infractions Ne pas respecter la signalisation lumineuse constitue une autre catégorie d’infraction : franchissement d’un feu rouge, des flèches de dégagement ou de feux clignotants constituent une infraction du 3e degré. Tarif : 174 euros !  Notons que le franchissement d’un feu orange est aussi sanctionné : 116 euros ! 10. Infractions diverses : 80.054 infractions Les autres infractions épinglées sont diverses et variées. Ce sont des infractions qui concernent le non-respect des règles générales du Code de la route, comme un comportement dangereux, des déplacements non conformes de groupes de vélos, de l’ouverture dangereuse d’une portière. Dans ce cas, les tarifs seront aussi divers et variés en fonction de la catégorisation de l’infraction.

par David Leclercq
© Gocar

L’Europe va rater son pari de la voiture électrique en 2035, prédit la Cour des comptes

On le sait : l’Europe a fixé une échéance ambitieuse pour passer à la voiture électrique : 2035. À partir de cette date (du 1er janvier plus précisément) plus aucune voiture neuve thermique ne pourra être vendue, sauf pour quelques marques prestigieuses qui ont reçu une dérogation pour quelques exemplaires. Ce laps de temps est particulièrement court puisque cette échéance interviendra dans une dizaine d’années. Autant dire que lorsqu’il s’agit de transformer toute une industrie et le comportement de près de 500 millions de citoyens, la marge de manœuvre est plus que limitée. Et justement, la Cour des comptes européenne – la CCE qui est chargée de l’audit des finances de l’Union européenne ; en sa qualité d’auditeur externe de l’Union, elle contribue à améliorer la gestion financière de cette dernière et joue le rôle de gardienne indépendante des intérêts financiers des citoyens – estime que ce délai est irréaliste et que l’Union risque de « perdre son pari ». Photo : Wikipedia Un virage difficile La Cour des comptes estime que le passage à la voiture électrique reste un virage « difficile à négocier ». Pour la Cour, il ne s’agit pas de rejeter la décision prise, bien au contraire : « comme les émissions de CO2 des moteurs thermiques n’ont pas été ou ne peuvent pas être réduites, les véhicules électriques à batterie semblent être la seule solution viable ». En clair, la Cour ne remet pas en cause la voie choisie, sachant que les véhicules thermiques sont responsables d’un quart des émissions de CO2 du continent. L’institution n’envisage d’ailleurs pas d’alternative à la voiture électrique, car elle constate que leurs émissions de CO2 n’ont cessé d’augmenter au cours de 12 dernières années (+25%) en raison essentiellement de l’augmentation du poids des véhicules (+10% sur la même période). Oublier les carburants alternatifs Selon la Cour des comptes, le choix de l’usage des carburants alternatifs (e-fuels) après 2035 pour alimenter les voitures thermiques ne constitue pas une solution « fiable et crédible », car la production sera insuffisante compte tenu de la diversité de secteurs qui en aura besoin, que le prix de ces carburants synthétiques seront trop élevés tandis que les avantages environnementaux qu’on prête à ces carburants sont « surestimés » à la fois en raison des destructions nécessaires pour produire cette biomasse ainsi qu’à la question éthique relative à l’alimentation. Bien que la Cour reconnaisse qu’elle ne voit pas d’alternative autre que la voiture électrique, elle critique vertement l’Union pour sa manière d’organiser cette transition. La voiture électrique crée un véritable dilemme entre priorités écologiques et politique industrielle ainsi qu’entre ambitions environnementales et soutenabilité financière par les citoyens de l’Union. La Cour relève qu’actuellement, moins de 10% de la capacité de production des batteries est hébergée en Europe. La Chine en détient pour sa part 76%. Il faudrait donc augmenter significativement la compétitivité de l’Union en la matière pour ne pas devenir l’instrument de la Chine par le biais d’importations massives de voitures électriques. La survie de l’industrie automobile européenne en dépend. Il faut donc une action forte qui va dans ce sens et qui rendra aussi les véhicules électriques enfin abordables pour les consommateurs. La Cour évoque enfin le développement asymétrique du réseau de recharge : 70% des bornes disséminées dans l’Union se trouvent en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. La Cour assure ne pas prendre position à la veille des élections européennes de juin 2024 et elle indique poursuivre 3 objectifs en publiant cette note : la réduction des émissions, la souveraineté industrielle et l’accessibilité financière pour les consommateurs. Et elle espère que les décideurs en tiendront compte pour s’organiser. Mais, actuellement, ces 3 objectifs semblent inatteignables, comme l’envisage l’Union… Mais ça, il faut dire que tout le monde l’a un peu constaté, même s’il faut essayer de rester positif et de croire encore à une action forte et coordonnée des États membres et des institutions européennes.

par David Leclercq
© Gocar

Beijing Auto China 2024 – Mini Aceman : frère électrique du Countryman

L’accroissement spectaculaire de la taille du dernier Mini Countryman implique qu’il y avait une nouvelle place à prendre au sein de la gamme Mini. Et cette place, elle est pour l’Aceman, un crossover compact qui vient en fait remplacer l’ancienne Mini 5 portes. Avec ses 4,07 m de long, 1,75 m de large et 1,51 m de haut, l’Aceman se cale pile entre la nouvelle Cooper et le SUV Countryman. Ce nouveau venu est particulièrement compact puisqu’il est même moins encombrant que la nouvelle Alfa Junior (4,17 m) ou que le Volvo EX30 (4,23 m) par exemple. De ce fait, il s’agit d’une vraie Mini au sens premier du terme, même si les concepteurs soulignent les efforts de rationalisation de l’espace qui permet à l’Aceman d’accueillir 5 personnes et de 300 à 1.005 l de bagages. Silhouette robuste Ce petit SUV laisse une impression de robustesse dès le premier coup d’œil. C’est probablement le fait du montage de barres de toit de série, du choix de jantes de 17 à 19 pouces et du ménagement des protections pour les bas de caisse, à l’avant, à l’arrière et sur les flancs. L’ensemble traduit en tout cas des capacités aventurières. On notera que les feux de jour avant et que les optiques arrière laissent le choix de trois graphismes différents, comme c’est le cas pour le nouveau Countryman du reste. Les possibilités de personnalisation sont nombreuses. On épinglera notamment quatre teintes contrastées pour le pavillon dans le plus pur style Mini. Il y en aura donc pour tous les goûts. Écran OLED L’habitacle est à la fois minimaliste et moderne. Avec le choix d’une jante de volant minimaliste, le grand écran central OLED circulaire et les interrupteurs à bascule, le poste de pilotage fait clairement référence aux Mini d’antant. Pour l’éclairage d’ambiance ou les sons générés pour la conduite, de nombreux modes sont disponibles, selon l’humeur. En mode Go-Kart par exemple, l’accent est mis sur l’ADN sportif. Et lorsqu’on conduit de nuit, l’éclairage ménagé le long du ciel de toi du toit ajoute à l’ambiance, tout comme le toit ouvrant panoramique en journée qui fait entrer la lumière dans la cellule de vie. Comme dans le Volvo EX30, toutes les fonctions sont activables depuis l’écran central. On peut y lire la vitesse et même faire un focus sur cette information en touchant l’écran pour un grand compteur de vitesse en plein écran. En option, un affichage tête haute est également disponible. Les prix Mini propose deux versions mécaniques, toutes les deux électriques. D’une densité de 42,5 kWh, la batterie de la Mini Aceman E (184 ch) propose une autonomie WLTP de 310 km alors que la batterie de 54,2 kWh de la Mini Aceman SE (218 ch) porte le rayon d’action à 406 km (WLTP). La vitesse maximale est limitée à respectivement 160 et 170 km/h. La batterie peut être rechargée à 11 kW en courant alternatif de 11 kW tandis qu’en courant continu, la puissance atteint les 75 kW sur l’Aceman E et 95 kW sur l’Aceman SE. Mini a d’emblée communiqué les prix belges : l’Aceman E est proposé à partir de 36.500 euros et le SE à partir de 40.500 euros. De quoi déjà très bien se positionner sur le marché, notamment sur le créneau des voitures de société.

par Robin Van den Bogaert