Neuralink recrute ses premiers cobayes humains pour tester ses implants cérébraux

Ce mardi, Neuralink a annoncé ouvrir sa phase de recrutement dans le cadre du premier essai de ses implants cérébraux sur l’humain. Jusqu’à présent, le dispositif n’a été testé que sur des animaux – non sans créer l’émoi.

Pourquoi est-ce important ?

Si Elon Musk a dû s'habituer à voir de nouvelles polémiques naître à son sujet semaine après semaine, ce qu'il entreprend à Neuralink est peut-être son sujet de recherche le plus sensible. Les objectifs annoncés sont pourtant louables : rétablir certaines fonctions perdues chez les personnes handicapées par des problèmes de santé, comme des troubles neurologiques ou la cécité.

Dans l’actu : Neuralink cherche ses premiers testeurs humains.

  • Ce mardi, la société d’Elon Musk a annoncé l’ouverture de sa phase de recrutement pour son premier essai clinique.
  • Neuralink recherche des personnes souffrant de tétraplégie.

Contrôler un clavier avec la pensée

Les détails : tester la sécurité du dispositif.

  • Sur son blog, Neuralink rassemble de nombreuses informations concernant le lancement de cette nouvelle phase de développement de ses implants cérébraux.
  • La société précise qu’elle « recrute » des personnes devenues tétraplégiques en raison d’une lésion de la moelle épinière cervicale ou d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA).
    • Pour pouvoir participer, il faut aussi avoir au moins 18 ans et résider aux États-Unis.
  • Ce premier essai clinique entre dans l’étude PRIME (Precise Robotically Implanted Brain-Computer Interface), explique Neuralink :
    • D’une part, l’objectif est d’évaluer la sécurité de l’implant (N1) et du robot chirurgical (R1). C’est ce robot qui est utilisé pour placer chirurgicalement les fils « ultra-fins et flexibles » de l’implant dans une région du cerveau qui contrôle l’intention de mouvement. 
    • D’autre part, cela doit permettre d’évaluer la fonctionnalité initiale du dispositif. Neuralink veut donner aux personnes tétraplégiques la possibilité d’utiliser une souris ou un clavier d’ordinateur directement avec leurs pensées.
  • « Une fois en place, l’implant N1 est esthétiquement invisible », assure Neuralink.

La route est encore longue

Le contexte : polémique.

  • Les intentions nommées ci-dessus sont louables. Car effectivement, les premières applications visées par Neuralink sont du registre médical. À terme, ces implants cérébraux sont aussi censés aider les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, de perte de vision et d’audition ou encore d’incapacité à parler, lit-on sur son blog.
    • Selon Musk, la société vise aussi à traiter des troubles tels que l’obésité, l’autisme, la dépression ou encore la schizophrénie.
  • Le chemin de Neuralink est semé d’embûches, notamment réglementaires. Lors de sa demande d’autorisation pour son premier essai clinique, la société avait essuyé un premier refus de la FDA.
    • L’agence américaine avait estimé que la société devait encore régler des dizaines de problèmes avant de pouvoir lancer des tests sur l’homme.
    • Parmi ceux-ci, il y avait, entre autres : des inquiétudes liées à la batterie au lithium, la possibilité que les minuscules fils de l’implant migrent vers d’autres zones du cerveau et la question de savoir si et comment l’appareil peut être retiré sans endommager le tissu cérébral.
  • Neuralink a finalement reçu le feu vert au mois de mai. Elle espérait obtenir l’autorisation d’implanter son dispositif chez 10 patients, mais elle a dû recevoir ses ambitions à la baisse. À l’heure actuelle, on ne sait toujours pas combien elle pourra en sélectionner.
  • Si les tests sur les humains se passent bien, ce ne sera pas gagné pour autant. Les experts estiment qu’il faudra au moins dix ans avant que Neuralink n’obtienne une autorisation d’utilisation commerciale.
  • La situation est d’autant plus délicate que les tests effectués sur les animaux (singes, porcs et moutons) sont dans le collimateur de la justice. L’an dernier, Reuters a indiqué que Neuralink faisait l’objet d’une enquête fédérale pour abus en matière de bien-être animal.

En 2020, Musk affirmait que ces implants devaient permettre à l’humanité d’arriver à une « symbiose avec l’intelligence artificielle ». Fin d’année dernière, il a aussi déclaré qu’il testerait le dispositif sur lui-même. Rien ne dit toutefois qu’il s’y mettra dès ce premier essai clinique.

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