Le rêve d’Elon Musk de vous mettre une puce dans le cerveau a pris un sacré coup

Avec Neuralink, Elon Musk voit un énorme potentiel. Mais la puce électronique en test sur des animaux ne peut pas faire l’objet de tests humains, apprend Reuters.

Pourquoi est-ce important ?

L'hyperactif milliardaire a de grandes ambitions avec son entreprise Neuralink. Vertueuses, comme remettre sur pied des infirmes ou corriger des maladies dégénératives. Ou plus inquiétantes, comme nous donner la possibilité de nous connecter à des machines.

Dans l’actu : La Food and Drug Administration (FDA) aurait rejeté la demande de Neuralink d’effectuer des tests sur des humains, apprend Reuters.

  • Elon Musk a annoncé à plusieurs reprises que les tests humains pour sa puce cérébrale étaient imminents, ces dernières années.
  • Pourtant, une demande à la FDA n’a été officialisée que début 2022.
  • L’agence aurait rejeté cette demande, apprend Reuters, de sept sources, anciens et actuels employés. Pourtant, cette information n’avait jamais été rapportée.

Pourquoi ? Il reste de nombreux problèmes.

  • L’agence a estimé que Neuralink devait au préalable régler des dizaines de problèmes avant de pouvoir lancer des tests sur l’homme.
  • Les sources citent entre autres : les inquiétudes liées à la batterie au lithium, la possibilité que les minuscules fils de l’implant migrent vers d’autres zones du cerveau et la question de savoir si et comment l’appareil peut être retiré sans endommager le tissu cérébral. Ce qui n’est pas rien.

Et maintenant ? Neuralink fait du surplace.

  • Elon Musk a donné une grande présentation le 30 novembre dernier, lors de laquelle il a à nouveau annoncé que l’approbation était imminente, sans doute pour le printemps.
  • Les sources au sein de la FDA sont plus que sceptiques : régler les problèmes soulevés prendra beaucoup de temps à Neuralink, pas quelques mois.
  • Ce genre de rejets n’est pas exceptionnel pour l’approbation d’un médicament ou de produits liés à la santé. Mais chaque rejet rend la prochaine demande plus compliquée. Et la plupart des entreprises abandonnent leur projet au bout de la 3e tentative.
  • La raison est simplement financière : il vaut mieux se tourner vers un autre produit que de continuer d’investir du temps et beaucoup d’argent dans des recherches coûteuses.

Les critiques sont nombreuses

Neuralink a fait l’objet de nombreuses accusations de maltraitances animales. Mais le management du grand patron n’est pas en reste. Elon Musk mettrait une énorme pression sur ses employés avec des objectifs de timing extrêmement serrés à respecter. Une logique d’entreprise qui voit par exemple l’approbation de la FDA comme un obstacle à l’innovation, une barrière à franchir.

Cette précipitation du milliardaire est citée comme l’une des causes principales des difficultés de Neuralink, explique à Reuters une douzaine d’employés. Mais Musk garde aussi ses adeptes, notamment du côté des investisseurs.

« Je ne parierais certainement jamais contre lui », a déclaré Bob Nelsen, cofondateur de la société de capital-risque ARCH Venture Partners. « S’il rencontre des difficultés avec Neuralink, ou avec n’importe quelle autre entreprise, il se ressaisira et trouvera une solution : ce sont des industries difficiles avec d’énormes barrières de sécurité, comme pour les voitures et les fusées. »

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