Boosté par la pandémie de coronavirus, les ventes de jeux vidéo s’apprêteraient à diminuer pour la première fois depuis près d’une décennie. Depuis 2015, le marché du gaming dans sa globalité n’a en effet cessé de croitre, engrangeant toujours plus d’argent, mais cette florissante industrie ne pourra pas échapper à la récession, si cette dernière devait avoir lieu.
L’année 2022 pourrait marquer un tournant pour l’industrie du jeu vidéo. Après plusieurs années florissantes, dont les deux ans de coronavirus durant lesquelles les ventes de jeux vidéo et accessoires gaming ont explosé, le marché s’apprêterait à se contracter, selon une étude de la société de données de marché Ampere Analysis consultée par CNBC. Les ventes de jeux vidéo devraient en effet baisser de 1,2% pour atteindre 188 milliards de dollars.
Cela marquerait la première baisse des ventes depuis 2015, après deux années particulièrement prolifiques. Le secteur a en effet vu ses ventes grimper de 26% entre 2019 et 2021, engrangeant 191 milliards de dollars, dépassant ainsi les industries du cinéma et du sport combinées.
Coronavirus et consoles de nouvelle génération
Le marché a été boosté en grande partie par le coronavirus. Cloitrés chez eux, les joueurs se sont tournés vers leurs jeux vidéo pour passer le temps. Les ventes de consoles et accessoires gaming ont d’ailleurs explosé durant cette période, jusqu’à provoquer des pénuries de certaines consoles. Outre l’ennui, la sortie des consoles de Sony et Microsoft de nouvelle génération a également eu un impact important sur le marché.
En novembre 2021, la PlayStation 5 et la Xbox Series X sont en effet sorties. Malheureusement, en raison d’une pénurie de puces et de composants divers liée à la pandémie, se procurer l’une de ces consoles se rapprochait d’un véritable parcours du combattant.
La guerre en Ukraine n’arrange rien
« Après deux ans d’énorme expansion, le marché des jeux est sur le point de rendre une partie de cette croissance en 2022, car de multiples facteurs se combinent pour saper les performances », a déclaré le directeur de recherche chez Ampere, Piers Harding-Rolls.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a fait qu’accentuer les problèmes au sein de la chaine d’approvisionnement, car plusieurs matières premières nécessaires à la construction des consoles manquent à l’appel. Leurs prix ont d’ailleurs fortement augmenté en raison de la pénurie, mais aussi de l’inflation généralisée, mettant sous pression les constructeurs de consoles, mais aussi les distributeurs de jeux vidéo.
À cela s’ajoute tout simplement le poids de la hausse des prix sur les consommateurs qui, en raison d’un coût de la vie plus important, risquent de faire une croix sur ce qui se rapporte au divertissement, et donc, aux jeux vidéo.
Enfin, la suspension des activités de Sony et Microsoft en Russie – 10e marché mondial des jeux vidéo en 2021 – ne fera que réduire les ventes du secteur.
Les résultats de l’étude montrent que l’industrie du jeu vidéo n’est pas « à l’épreuve de la récession », selon Piers Harding-Rolls, puisque les problèmes de coûts de la vie liés à des prix plus élevés sont susceptibles de peser sur la consommation.
Le marché du jeu vidéo n’a cependant pas dit son dernier mot et cette année, ses performances devraient rester supérieures à celles d’avant la pandémie. « Les perspectives pour le secteur dans son ensemble restent positives, avec un retour de la croissance prévu en 2023 », a ajouté le directeur d’Ampere. Les ventes devraient en effet atteindre les 195 milliards de dollars en 2023.