Malgré le ton « positif », la réunion entre Biden et McCarthy n’a rien donné : tout le monde joue à se faire peur

Ce n’est pas vraiment une surprise : aucun accord ne s’est dégagé de la réunion entre le président des États-Unis et le chef des républicains au Congrès. Le scénario final est connu de tous, mais tout le monde joue à se faire peur.

Pourquoi est-ce important ?

Pour une fois, on devrait plutôt dire : "pourquoi ce n'est pas important." Car c'est toujours le même spectacle : le plafond de la dette et le défaut de paiement des États-Unis est une scène de politique intérieure qui se joue de manière répétée quand le Congrès est divisé. Mis à part Trump (et encore), aucun républicain responsable ne veut se retrouver avec des millions de fonctionnaires impayés et mécontents. Par contre, les républicains feront tout pour bloquer les folles dépenses du président démocrate.

Dans l’actu : pas d’accord mais des motifs de satisfaction.

  • Tant Biden que McCarthy ont souligné la nécessité d’éviter un défaut de paiement avec un accord bipartisan. Le républicain a même qualifié la réunion « de discussions au ton le plus positif » depuis le début des négociations.
  • Pour le républicain, il est hors de question d’envisager le plan de Biden pour réduire le déficit en augmentant l’impôt sur les riches et en supprimant les échappatoires fiscales pour les industries pétrolière et pharmaceutique.
  • Pour Biden, les réductions des dépenses envisagées par les républicains sont jugées comme trop extrêmes : pas question de soutenir le « Big Oil » et les « riches fraudeurs fiscaux » en mettant en danger les soins de santé pour des millions d’Américains.

L’essentiel : tout le monde sait où cela va se terminer.

  • Si aucun accord n’intervient d’ici là, un défaut de paiement est attendu pour le 1er juin.
  • Mais c’est presque un non-sujet, car le scénario est déjà connu d’avance : les deux parties trouveront un accord à minuit, un peu avant ou un quelques jours après, dans le pire des cas. Il faudra en effet plusieurs jours avant que le Congrès adopte la loi et qu’elle soit promulguée par Biden.
  • C’est toujours la même rengaine : depuis 1917 et la création de ce système, les États-Unis n’ont jamais connu le scénario catastrophe. Parce que les conséquences sur le plan intérieur et extérieur seraient trop importantes.
  • En outre, une arme constitutionnelle pourrait permettre à Joe Biden d’éviter le cataclysme.
  • En attendant, tout le monde joue à se faire peur.

Wall Street se refroidit

Les marchés américains semblaient reprendre leur marche en avant, après l’une des plus belles journées de l’année, la semaine dernière. Mais la perspective d’un non-accord a neutralisé le Nasdaq et a fait baisser légèrement le Dow Jones.

Les marchés sont une machine à anticiper : cela voudrait-il dire que malgré le ton positif de la réunion, la perspective d’un non-accord s’est renforcée ? Il est trop tôt pour le dire et l’indice de volatilité VIX n’a pas bougé. Mais paradoxalement, le relèvement du plafond de la dette sera le seul sujet de toute la semaine pour les marchés. Preuve en est : Meta n’a quasiment pas réagi à l’énorme amende infligée par l’Europe pour non-respect du RGPD.

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