« L’objectif de Biden de rendre le parc automobile plus écologique d’ici 2030 n’est pas impossible »

Le président américain Joe Biden souhaite qu’au moins 40% des nouvelles voitures soient électriques ou hybrides d’ici 2030. Elles pourront également être alimentées en hydrogène. Il a passé un accord à ce sujet avec différents constructeurs automobiles. Selon les experts, il s’agit d’un objectif réaliste.

Pourquoi est-ce important ?

Selon l'accord de Paris sur le climat, auquel les États-Unis ont réintégré sous la direction de M. Biden, nous devons tous réduire nos émissions de CO2 de 40% d'ici à 2030. D'ici 2050, ou peu après, elles doivent être totalement éliminées pour limiter le réchauffement de la planète. L'écologisation de la flotte automobile doit jouer un grand rôle.

Jeudi, M. Biden a annoncé un accord visant à encourager l’industrie automobile américaine à vendre davantage de véhicules écologiques. Avec ce décret, le président veut faire en sorte que 40 à 50% des voitures vendues soient durables d’ici à 2030. L’accord entend par voitures vertes celles qui sont électriques ou hybrides. Les voitures fonctionnant à l’hydrogène font également partie du lot.

Les experts reconnaissent qu’il s’agira d’un énorme défi, mais ils affirment dans le même même temps que c’est possible. Selon IHS Markit, les ventes de véhicules à batterie, y compris les voitures entièrement électriques et les hybrides rechargeables, représenteront 4,3% de tous les véhicules vendus aux États-Unis cette année.

Les constructeurs automobiles se fixent des objectifs

Plusieurs constructeurs automobiles ont déjà annoncé leurs propres objectifs pour l’avenir. Ford, par exemple, souhaite que toutes ses voitures soient exemptes de CO2 d’ici 2035. Pour 2030, l’objectif fixé est de 40%.

Stellantis, la société qui possède les marques Dodge, Chrysler et Jeep, a également déclaré récemment qu’elle souhaitait faire en sorte que 40% des nouvelles voitures vendues en 2025 soient durables. C’est un objectif encore plus ambitieux que celui édicté par le président américain. Que le groupe se fixe un tel objectif n’est toutefois pas surprenant. Dans d’autres parties du monde, les réglementations sont déjà en train de changer. En Europe, par exemple, il est prévu d’interdire les véhicules à moteur à combustion d’ici 2035. Cela fait partie des mesures avancée le mois dernier dans le pack climatique « Fit for 55 ».

Les consommateurs sont également de plus en plus sensibles à l’environnement. Ils accordent plus d’attention aux modes de vie économes en énergie. Les récents chiffres trimestriels de Tesla ont montré, par exemple, qu’elle a produit et livré plus de 200.000 voitures au deuxième trimestre. Le concurrent chinois Nio a livré 8.083 véhicules neuf en juin: un record.

« Personne ne veut vraiment être vu comme le retardataire ou le dinosaure, celui qui résiste à ce progrès », a déclaré Jessica Caldwell, analyste chez Edmunds, dans un commentaire à CNN.

Pas d’obligation

IHS Markit prévoit que 32% de toutes les voitures vendues aux États-Unis seront entièrement électriques d’ici 2030. 4,2% d’entre elles devraient être hybrides.

« Il y a encore du travail à faire », a souligné Lea Malloy, analyste chez Cox Automotive, à CNN. Elle a fait remarquer que des améliorations sont encore possibles dans un certain nombre de domaines, tels que l’infrastructure de recharge et la sensibilisation du public aux véhicules électriques.

Rappelons que M. Biden a aussi annoncé jeudi qu’il souhaitait rendre plus écologique le parc automobile du gouvernement.

Enfin, notons que, en tout état de cause, les décrets ne sont pas des obligations. Par conséquent, les constructeurs automobiles ne peuvent pas être sanctionnés s’ils n’atteignent pas l’objectif de Biden d’ici 2030.

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