Le Nasdaq veut refuser les entreprises qui comptent trop peu de femmes ou de personnes issues de minorités dans leur CA

Le Nasdaq, la bourse des valeurs technologiques, a demandé à la SEC, le superviseur de la bourse américaine, de pouvoir refuser (ou retirer) les sociétés dont le conseil d’administration n’est pas suffisamment diversifié. La grande majorité des entreprises du Nasdaq ne répondent pas aux critères.

Le débat sur la diversité dans les conseils d’administration dure depuis un petit temps. A présent, c’est au tour du Nasdaq de se positionner sur le sujet. L’indice à forte connotation technologique a envoyé une proposition à la SEC pour fixer des quotas. Les entreprises qui ne les respecteraient pas ne seraient pas (ou plus) autorisées à faire partie du Nasdaq.

Selon la proposition, les sociétés cotées au Nasdaq devraient compter dans leurs rangs au moins une femme et une personne issue d’une minorité visible (raciale) ou de la communauté LGBTQ+ (lesbienne, gay, bisexuelle, trans, queer, intersexe ou asexuelle). Celles qui ne s’y conformeraient pas ne seraient pas exclues immédiatement, mais devraient s’expliquer. L’opérateur boursier déterminera alors si leurs arguments sont valables.

Transparence

Avec cette mesure, le Nasdaq poursuit deux objectifs : apporter plus de diversité au sommet des entreprises, bien sûr, mais aussi promouvoir la transparence. Ainsi, si la proposition est approuvée, toutes les entreprises qui veulent intégrer le Nasdaq devront publier la composition de leur conseil d’administration.

Toutes les entreprises déjà cotées au Nasdaq devraient publier la composition de leur CA dans l’année. Quiconque ne le ferait pas serait exclu. Dans les deux ans suivant l’entrée en vigueur de la mesure, toutes les entreprises devraient avoir satisfait à au moins un des deux critères.

Investissement éthique

Le Nasdaq est le premier indice boursier à vouloir mettre en place une telle mesure. Cela pourrait provoquer une certaine agitation dans le monde boursier. Selon une enquête du New York Times, 75 % des entreprises présentes sur la bourse à forte coloration technologique ne répondent actuellement pas aux critères.

Cette annonce intervient au moment où les investissements dans des entreprises ou des fonds dits ‘éthiques’ gagnent en popularité. Une part importante des investisseurs préfèrent les entreprises qui respectent les normes environnementales et qui reflètent la diversité de la société. La banque d’investissement Goldman Sachs a déjà annoncé qu’elle n’aiderait plus les entreprises à faire leur entrée en bourse si leur conseil d’administration ne comptait pas au moins ‘une femme ou une personne issue de la diversité’.

Ce n’est pas la première fois que les indices boursiers tentent de modifier les règles relatives aux introductions en bourse. Il y a un an, le New York Stock Exchange (NYSE) avait permis aux entreprises d’émettre de nouvelles actions par le biais d’une ‘cotation directe’. Mais cela n’a finalement pas fonctionné.

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